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La Syrie, les médias, les religions, les intérêts, les gens ...

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 :: Politique

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La Syrie, les médias, les religions, les intérêts, les gens ... - Page 4 Empty Re: La Syrie, les médias, les religions, les intérêts, les gens ...

Message  Non2 Sam 31 Mar - 11:05

Loatse a écrit:
Gulf News rapporte que l’influent cheik égyptien Saywat Hejazi a déclaré que tuer le président el-Assad est un devoir pour tout musulman. « Celui qui a la possibilité de tuer el-Assad et qui ne le fait pas est un pécheur », a t-il déclaré

Rolling Eyes

Mais quel merdier ! en plus on veut intervenir et prendre parti dans un conflit religieux (sunnites vs chiites) !
C'est un peu plus compliqué que ça, car le président Assad est alaouite. Pour t'expliquer un peu les nuances, voici un extrait du livre que je suis en train de lire :

Bahar Kimyongûr a écrit:... Ibn Taymiyya [théologien sunnite syrien des XIIIe et XIVe siècles] prononça même une fatwa appelant à répandre le sang des alaouites. Avant lui, le penseur musulman Abu Hamid Al-Ghazali (1058-1111), dont on dit qu'il influença Thomas d'Aquin, avait tenu des propos guère plus élogieux à l'égard des alaouites qui selon lui « apostaient en matière de sang, d'argent, de mariage, et de boucherie, c'est donc un devoir de les tuer86 ».

Il faut admettre que les alaouites ne sont pas de très bons musulmans aux yeux des sunnites. Les alaouites ne vont pas à la Mecque et ne se prosternent pas devant leur dieu, préférant méditer ou murmurer des psaumes en se baladant dans un jardin ou un verger.

Les alaouites ne vont pas à la mosquée. Leur lieu de prière et de recueillement est appelé la qoubba (littéralement « la coupole ») ou le ziyara (littéralement « le lieu de visite » ou « le mausolée »), un minuscule édifice blanc bâti au dessus de la tombe d'un saint et surmonté d'une coupole. Parfois, un arbre ou une source sacrée peuvent servir de temple.

Les alaouites n'observent que rarement le jeûne du Ramadan. Les plus pieux d'entre eux cessent de s'alimenter uniquement pendant l'achoura, c'est à dire durant le 10e jour du mois de Muharram, en mémoire du calvaire de Hussein et de sa famille à Karbala.

Les alaouites se réfèrent au Coran, mais ils estiment qu'il est sujet à interprétation alors que le sunnisme l'a déclaré achevée depuis le XIIe siècle87. Ils disent du Coran qu'il recèle un sens caché et commun aux autres religions.

Les séances de prières collectives sont occasionnelles. Elles accompagnent le rite de passage d'un jeune initié, un enterrement ou un jour sacré. Elles se font en position assise, la main droite posée sur le cœur.

Les alaouites célèbrent de nombreuses fêtes chrétiennes comme l'épiphanie, Pâques, la Pentecôte ou Noël.

Les alaouites n'ont pas de règles vestimentaires. Les femmes ne se couvrent pas la tête. les guides spirituels religieux des alaouites appelés cheikhs, portent le feutre ou la casquette, un héritage kémaliste calqué sur le modèle occidental qui, à l'époque, servait à distinguer les laïcs des religieux portant la calotte musulmane ou le fez. Ces cheikhs ne sont pas désignés mais reconnus par la communauté pour leur probité et leurs connaissances de la religion.

D'après la cosmogonie alaouite, la condition humaine est un châtiment. Les hommes seraient des étoiles déchues qui se seraient rebellées contre leur créateur. Elles sont condamnées à se réincarner en ce bas monde jusqu'à ce qu'elles parviennent à atteindre la perfection par la sagesse et la piété.

On rattache les alaouites au chiisme en raison de l'adoration qu'ils vouent à Ali, gendre de Muhammad et premier imam. D'ailleurs, le Ghadir, du nom de l'endroit (Ghadir Khumm) où le prophète Muhammad proclama qu'Ali serait son successeur, est une des fêtes les plus sacrées du calendrier liturgique alaouite. Mais contrairement aux chiites, les alaouites considèrent qu'Ali est Dieu en personne, un peu comme les chrétiens monophysites croyaient en la consubstantialité du père et du fils. Cette divinisation d'Ali leur vaut d'être taxé d'extrémistes (ghulat)88 par les chiites. Par ailleurs, ils ne croient pas non plus en l'apparition du mahdi, l'imam caché et messianique des chiites.

On peut en conclure que les alaouites ont une originalité qui les rend inclassables. Et surtout vulnérables.

...

86 Daniel Pipes, « The Alawi Capture of Power in Syria », Middle Eastern studies, Vol. 25, n°4, octobre 1989, pp429-450.

87 Fabrice Balanche, « Les alaouites, une secte au pouvoir », Outre Terre 2. Revue française de géopolitique, n°14, 2006, p. 82.

88 La désignation par le terme ghulat est un anathème généralement lancé par les religions majoritaires aux minoritaires à propos d'exagérations du statut d'un saint, Ali en l'occurrence.
Extrait du chapitre 4 de SYRIANA la conquête continue" de Bahar Kimyongür, pp. 75-77.
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Message  Non2 Dim 1 Avr - 2:36

Une higoumène (abbesse) de l'église grecque-catholique melkite de Syrie, déjà citée dans des des interventions précédentes, nous présente les événements de Syrie et la situation actuelle avec des mots émouvants. Elle rend aussi hommage au peuple syrien, toutes confessions confondues, pour son courage et sa maturité qui ont permis que la situation ne dégénère pas en conflit religieux avec des rancunes à long terme.

Si son discours est teinté de religiosité, il reflète bien l'horreur de ce qui s'est passé. Par contre, je n'ai trouvé aucune trace sur le net de la perquisition qui aurait eu lieu dans les locaux d'al-jazeera en France.

Dernières nouvelles de Homs et de Kusayr
Agnès-Mariam de la Croix

A la veille de la Semaine Sainte où nous contemplons l’Agneau de Dieu affreusement traité par le péché du monde qu’Il porte pour nous sauver, je viens vous donner des nouvelles fraîches de notre diocèse.

Il est de notre devoir de vous informer sur les vrais développements du conflit en Syrie. Nous le faisons afin que l’opinion publique fasse pression pour épargner la population civile syrienne.

Nouvelles de Qâra

Plus de 300 familles sunnites de Baba Amro sont réfugiées chez l’habitant et servies par les membres de l’opposition locale. Nous faisons ce que nous pouvons pour les aider. Je suis intervenue personnellement pour la mise en libération de 70 militants incarcérés depuis le passage de l’armée syrienne par notre village. J’ai clamé haut et fort ma désapprobation pour les méthodes employées avec certains prisonniers. On les a tabassés pour leur faire avouer de supposés méfaits liés au terrorisme des bandes armées. Notre tailleur de pierre a ainsi perdu ses fausses dents.

Nous avons déclaré notre monastère ouvert pour recevoir les réfugiés et les sinistrés. On nous parle d’une centaine d’enfants entre 1 et 10 ans qui ont été retirés des décombres de Baba Amro et dont on n’a pas encore trouvé les parents. Nous essayons de les aider et, peut-être, une fois les papiers établis, nous en recevrons quelques-uns chez nous. Cela dépendra du ministère des affaires sociales. Là aussi vos dons sont les bienvenus.

Nouvelles de Homs

A Homs, ville d’un million d’habitants, les deux tiers de la population ont fui les lieux. Plus de 90% des chrétiens ont été forcés de partir, souvent sans avoir le temps de rien emporter.

Des centaines de familles chrétiennes ont abandonné Homs et sa Province pour se réfugier dans la Vallée des chrétiens, à Damas ou dans sa Province. Vos dons sont bien arrivés et ils ont été distribués. Un grand merci ! Lorsque nous pourrons joindre le curé de Bab Sbah, à Homs, il nous donnera la liste des familles bénéficiaires. Tant que vous pouvez continuez à aider. Vos dons arriveront fidèlement à destination.

Certaines familles sont retournées pour surveiller leurs biens. L’une d’entre elles raconte cet épisode ubuesque : « Nous ouvrons la porte et, voilà, le salon est rempli de monde. Ils portent nos pyjamas et mangent dans nos assiettes. Interloqués nous les fixons du regard. Gêné, leur leader nous dit « quand vous voulez on vous rendra votre maison ». Mais la réalité s’impose. Il faut les laisser faire et se rendre à l’évidence. Notre maison n’est plus à nous ».

Pourquoi affirmons-nous que ces gens ont été « forcés » de partir ? Parce que progressivement mais efficacement la branche armée de l’opposition syrienne a opéré ce qu’on peut appeler une « redistribution démographique ». Grâce à des francs-tireurs et à des actes d’agression criminelle ils ont harcelé la population civile non agréée : les minorités alaouites, chrétiennes, chiites et beaucoup de musulmans « modérés » qui n’ont pas désiré participer aux activités dissidentes. Ce n’est pas un génocide massif mais une liquidation à petits feux.

Depuis août 2011 et plus particulièrement depuis novembre où nous avons vu la situation de nos yeux en visitant Homs et Kusayr, nous avons des informations sûres et prouvées d’actes de barbarisme envers la population civile pour l’obliger à se désister de la vie civique ordinaire et paralyser ainsi les institutions de l’Etat.

Dès le début de l’année scolaire des sévices répétés ont été enregistrés contre les établissements scolaires : kidnapping du corps enseignant, instituteurs et institutrices, harcèlement des écoliers, incendie des écoles ou leur bombardement. Cela a amené progressivement à la fermeture des écoles puis des universités.

Les minorités présentes dans des quartiers sous la coupe des bandes armées affiliées à l’opposition syrienne ont été la cible permanente d’exactions : leurs biens ont été pillés, leurs voitures réquisitionnées, beaucoup d’entre eux ont été pris en otage, pour la simple raison d’appartenir à une minorité religieuse et n’ont été relâchés que contre une rançon (ce qui a provoqué le phénomène du contre-kidnapping, avec des négociations de part et d’autres pour la libération des otages en vis-à-vis).

De même, tous les acteurs de la vie civile ont été une cible préférentielle du terrorisme camouflé en résistance armée : les chauffeurs de taxi, les marchands ambulants, les facteurs et surtout les fonctionnaires de l’administration civile ont été les victimes innocentes des actes qui ont dépassé le simple assassinat pour revêtir les aspects les plus barbares du crime gratuit : personnes égorgées, mutilées, éventrées, dépecées, jetées dans les coins des rues ou dans les poubelles. On n’a pas hésité à tirer sur des enfants à bout portant pour créer la détresse et le désespoir, comme ce fut le cas du petit Sari, neveu de notre tailleur de pierre. Ces actes atroces étaient ensuite exploités médiatiquement pour en imputer la responsabilité aux forces gouvernementales.

Nous avons surpris ce stratagème par nous-mêmes lors d’une visite à Homs. Ce jour-là nous avons recensé une centaine de cadavres arrivant dans les hôpitaux, victimes de l’acharnement gratuit des bandes armées affiliées à l’opposition.

En passant par l’avenue de Wadi Sayeh nous avons surpris une voiture calcinée. Un homme venait d’être la cible d’un attentat de la part des bandes armées parce qu’il avait refusé de fermer son magasin. Sa voiture avait été dynamitée et lui a été littéralement « haché en morceaux » et jeté sous la devanture de son magasin. Au moment où nous passions, des passants s’étaient assemblés. Nous avons surpris plusieurs actionnant leurs téléphones portables. Ils filmaient et nous avons entendu l’un d’entre eux enregistrer ces paroles sans doute à l’adresse d’une des chaînes satellitaires : « voici ce qu’endurent les citoyens syriens de la part des escadrons de la mort de Bashar El Assad ». Nous avons photographié cet évènement et nous avons suivi la dépouille du pauvre homme tué jusqu’à l’hôpital.

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1. Vue générale de l’attentat. En haut, un groupe avec un homme en rouge, contemple l’homme assassiné devant son magasin éventré

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2 . Au lieu de porter secours à la personne assassinée, les badauds la filment comme on le voit clairement sur la photo en faisant croire à Al Jazzirah que c’est l’Etat qui a perpétré le crime.

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3. A l’hôpital Central je pose en prière devant le cadavre du même homme affreusement mutilé.

Avec la chute de Baba Amro, les combattants et leurs familles se sont faufilés de Nazihin et Ashiri et ont investi les quartiers chrétiens de Warcheh et Salibi. Les maisons des chrétiens ont été réquisitionnées.

Dans Hamidiyeh et ses environs, jusqu’à Wadi Sayeh et, plus haut, Bustan Diwan, le même scénario se produit : les bandes armées font partir les chrétiens, parfois de force, et pillent leurs maisons puis les utilisent pour installer des familles déplacées sunnites ou pour les utiliser à des fins militaires. On nous raconte que les bandes armées ont troué les cloisons qui séparent les habitations pour pouvoir circuler à travers le quartier sans sortir dans la rue. Des quartiers entiers sont ainsi transformés en blockhaus.

Dernières nouvelles du 30/3/2012

Les quartiers de Bab Sbah, Warcheh et une partie de Hamidiyeh sont vidés de leurs habitants pour les raisons citées plus haut. Des bandes de terroristes islamistes envahissent les lieux et s’introduisent dans les maisons, les pillent puis les brûlent, alléguant que les forces gouvernementales les ont pilonnées. Les terroristes, avant de s’introduire dans les quartiers habités par les minorités confessionnelles les avaient eux-mêmes pilonnés avec des mortiers, des roquettes ou des fusées LAU de fabrication israélienne. Ils s’en prennent à des populations civiles non armées et dans des endroits où n’existe aucune présence des forces régulières.

Il est faux de dire que la population civile est uniquement prise entre deux feux. La vérité c’est que dans plusieurs endroits les quartiers chrétiens ont été la cible d’un bombardement systématique des bandes armées pour se « venger » du fait que les chrétiens n’étaient pas au rendez-vous de l’opposition. Mais l’eussent-ils été auraient-ils échappé au limogeage confessionnel ? Nous en doutons.

D’après l’agence catholique Fides, la manœuvre des bandes armées est d’investir les quartiers à majorité chrétienne du vieux Homs pour s’y retrancher. Un grand drame se prépare : les bandes armées ont ceinturé le quartier avec des explosifs menaçant de tout faire sauter si l’armée régulière avance.

Disons que la confusion règne quant aux véritables tenants et aboutissants de la branche armée de l’opposition. Comme il y a plusieurs factions, indépendantes les unes des autres, leurs exactions ont différentes motivations. Il ne faut pas se hâter de discréditer les témoignages de chrétiens qui ont expérimenté une vraie « persécution » à leur encontre. Ce n’est plus un mystère pour personne que des salafistes sont actifs dans beaucoup d’endroits à Homs en particulier et en Syrie en général. Il est cependant vrai aussi qu’en général les chrétiens ne sont pas sous la coupe d’une persécution systématique et générale car les groupuscules salafistes ne sont pas partout.

Je suis en train de traduire un article qui donne un éclairage intéressant sur la présence des salafistes en Syrie et au Liban.

Situation à Kusayr

Kusayr est un gros bourg des environs de Homs, limitrophe avec le Liban. La situation y est dramatique. Les minorités ont été la cible de terribles exactions. Plusieurs personnes innocentes ont péri, abattues de sang froid. André Arbache, jeune marié de 30 ans a été kidnappé et à ce jour on ne sait rien de lui. Des terroristes arrêtés par les forces de sécurité ont confessé qu’il avait été égorgé d’après le rituel du « Nahhr » : méthode appliquée par Al Qaeda sur les « renégats ».

La famille chrétienne Kasouha, majoritaire à Kusayr, a perdu plusieurs de ses membres, abattus de sang froid. On parle de contentieux anciens. N’empêche que des chrétiens ont été massacrés après avoir subi pendant des mois les exactions des bandes armées qui, pourtant, ont été présentées au monde comme étant des factions de résistants valeureux cherchant à instaurer la démocratie. En réalité, ces bandes armées ont appliqué la loi de la jungle : soit elles ont cherché à ressusciter les vieux démons des frictions intercommunautaires, soit elles ont, elles aussi comme à Homs, essayé de faire advenir la guerre confessionnelle.

Plusieurs chrétiens de Kusayr ont été assassinés, parfois dépecés, pour inciter la population à fuir. Comme tout cela ne suffisait pas pour débarrasser Kusayr de ses habitants chrétiens, les terroristes ont pris le parti d’attaquer ouvertement les quartiers des chrétiens. Ils les ont pilonnés avec les mortiers et les roquettes puis les ont investis, jetant dehors leurs habitants et tuant les récalcitrants. Les immeubles des chrétiens ont été systématiques détruits ou brûlés après avoir été pillés.

Dans les quartiers plus éloignés qui n’ont pas été encore investis par les terroristes et où beaucoup de chrétiens se sont réfugiés chez les leurs, les maisons des chrétiens sont la cible continuelle de mortiers. C’est

ainsi que le domicile de notre curé, Père Georges Louis, a été frappé de plein fouet par quatre obus ce qui l’a totalement détruit.

Il faut rappeler que ces bombardements n’entrent pas dans le cadre d’un échange de tir avec l’armée syrienne mais constituent une agression gratuite sur une population civile non armée.

Les chrétiens de Kusayr ont entendu les islamistes à maintes reprises affirmer que les comités de coordination locale ont déjà distribué les biens meubles et immeubles des chrétiens aux familles sunnites.

Quelques exemples percutants d’actes sauvages perpétrés par les bandes armées affiliées à l’opposition :

Lorsque l’armée régulière a forcé Baba Amro les terroristes ont rassemblé tous leurs otages (alaouites et chrétiens) dans un immeuble de Khalidiyeh qu’ils ont dynamité perpétrant un terrible massacre et l’attribuant aux forces régulières. Même si cet acte a été imputé aux forces régulières, y inclus par la Ligue Arabe, les preuves et les témoignages sont irréfutables : il s’agit d’une manœuvre des bandes armées affiliés à l’opposition.

La famille Al Amoura, du village de Al Durdâk, dans les alentours de Homs, a été exterminée par les terroristes wahabites. Quarante et une personnes de cette famille ont été égorgées le même jour. Un autre massacre a été perpétré par l’Armée Libre de Syrie en retrait de Baba Amro : elle s’est arrêtée près de Rableh, à la frontière libanaise et a massacré quatorze membres d’une même famille alaouite à Hasibiyeh.

RETROSPECTIVE

Voilà une année que je me suis penchée sur la situation en Syrie pour essayer de la comprendre. Par après je me suis rendue par trois fois sur les lieux chauds de notre diocèse et je puis dire que je suis devenue témoin oculaire. En regardant en arrière je vois que je ne me suis pas trompée dans mes pronostics. Avec des journalistes belges nous avons été les premiers au monde à faire état de « bandes armées non identifiées ». Aujourd’hui ces bandes ont été identifiées. Nous pouvons leur donner un nom. Elles sont regroupées sous le titre de l’Armée Libre de la Syrie bien qu’elles soient d’origine salafiste ou wahabite, c’est-à-dire des formations para militaires d’islamistes ultra radicaux.

Nous remercions toutes les instances qui, durant l’année écoulée, ont sommé le régime syrien, même si souvent c’était à tort et à travers à partir de fausses informations, d’arrêter ses violences envers la population civile. Mais quid des sévices de l’opposition syrienne ? Ou plutôt des factions armées qui se réclament d’elle ? Aujourd’hui le mal est fait. Ce que nous craignions est en train d’arriver : l’exode des chrétiens de Syrie commence. Ils le partagent avec leurs frères et sœurs des autres confessions. Il nous rappelle celui des chrétiens d’Irak. Espérons que la tendance soit enrayée par l’arrêt des hostilités et l’instauration d’un dialogue entre toutes les composantes du peuple syrien.

Nous sommes tous pour la liberté et la démocratie. Malheureusement les nobles objectifs brandis par l’opposition syrienne ont été phagocytés par l’islamisme. En portant l’opposition aux nues -au début c’était à juste titre- on a cru sans vérification tout ce que disaient le fallacieux Observatoire syrien des droits de l’homme puis les « comités de coordination locale ». Or, au gré des nécessités, ces organismes faisaient plus du trucage que de l’information. Non seulement l’information apportée était unilatérale et partisane mais souvent elle a été tronquée et falsifiée. La réalité n’était plus conforme à leurs déclarations fastidieuses.

Par ailleurs les évènements m’ont donné raison et, ce qui me console, c’est que la communauté internationale elle-même est en train d’appuyer la thèse d’une perversion de l’opposition syrienne qui est devenue, à l’insu de beaucoup de ses supporters, un paravent pour le sunnisme radical.

La presse mainstream commence petit à petit à comprendre la réalité du conflit en Syrie en révélant certains de ses côtés trop longtemps occultés : la présence de factions armées dont l’objectif était de créer de toutes pièces un scénario de guerre confessionnelle semblable à celui du Liban. Ceci explique l’acharnement subi pendant des mois par les alaouites de la part des bandes armées. Les chrétiens en ont aussi été victimes mais dans une moindre mesure. L’objectif de ces groupes armés était de pousser les minorités à s’armer pour qu’éclate la guerre confessionnelle. Mais cette réaction n’est jamais venue. A part des cas isolés, les minorités ne se sont pas armées. Elles ont attendu patiemment que les forces de l’ordre viennent les protéger. Elles ont payé ainsi un très lourd tribut de sang en attendant leur délivrance. L’histoire rendra hommage à la maturité du peuple syrien qui, par sa sagesse millénaire, a évité de verser dans le pire alors que tout était à sa disposition pour se venger de « l’autre ». Il faut aussi dire que la majorité des musulmans en Syrie décrient les salafistes et prennent leur distance du wahabisme. Ils disent que tout extrémisme est une déformation et que le salafisme, inspiré du wahabisme, est devenue une hérésie surtout lorsqu’il a recours à l’élimination des « kuffar » ou « renégats », en fait toute personne qui n’accepte pas ses fondamentaux.

En définitive le monde occidental, tributaire d’une information tendancieuse, se trompe grandement en appliquant à ces groupements hétéroclites islamistes le titre d’Armée Libre de la Syrie. Il faut distinguer les choses pour ne pas favoriser le pire.

Et quoi dire de plus ? Human Rights Watch a écrit une lettre ouverte au « Conseil National Syrien » pour l’inviter à dénoncer des actes de barbarie à l’encontre de la population civile syrienne et les forces de l’ordre, actes contraires à la Charte des Droits de l’homme et à la Convention de Genève commis par les bandes armées affiliées à l’opposition. L’ambassadeur des Etats-Unis à Damas se lamente sur les violences inacceptables des bandes armées agissant au nom de l’opposition. Les grandes puissances et les médias internationaux parlent ouvertement d’une dérive confessionnelle de certaines branches armées affiliées à l’opposition syrienne dans lesquelles on découvre des factions de Al Qaeda, des Salafistes et des Wahabites. Pax Christi Canada adresse une lettre aux dirigeants de ce monde pour leur demander de ne plus intervenir au Moyen-Orient par les moyens militaires. La France a pour sa part refusé l’entrée de son territoire au Cheikh Qaradawi qui incitait sans cesse sur Al Jazirah arabe pour une guerre confessionnelle. L’affaire Merah à Toulouse contribuera à dessiller les yeux sur les dangers de la chaîne Al Jazzirah dont les locaux dans la tour Montparnasse ont été perquisitionnés par la police française.

Alors que la communauté internationale cherche à favoriser le dialogue et l’apaisement il est désormais inacceptable que des responsables et des journalistes continuent à croire à l’aveuglette les déclarations des réseaux d’information tendancieux qui couvrent le crime de ces bandes armées s’affiliant à l’opposition syrienne pour son plus grand dam. En ignorant les exactions et les crimes de ces bandes armées et en saluant leur « combat » on encourage leurs crimes et on ne porte pas assistance à personnes en danger. Seule une information objective et sans parti pris, fidèle à la réalité des faits, pourra aider à arrêter la violence et à amener toutes les factions à dialoguer en vue d’un vrai processus démocratique. Il faut dénoncer le mal où qu’il se trouve sans état d’âmes. Un minimum de vérification est de mise dans la confusion qui prévaut.

CONCLUSION

Nos prières s’élèvent pour que la Syrie sorte purifiée et pacifiée de cette terrible épreuve et que la voix de la majorité écrasante du peuple syrien, toutes confessions confondues, soit entendue : entreprendre les réformes nécessaires sans briser le pacte national ni verser dans la guerre confessionnelle.

En ce glorieux temps pascal que le Seigneur vainqueur de la mort nous visite comme Il le fit à Sa Mère et à Ses Apôtres et qu’Il nous évangélise avec Sa Paix, basée sur la destruction du mur de la haine dans Son Corps livré pour nous. Lui seul nous apprend à aimer le prochain jusqu’à nous livrer pour lui. Tel est le message que nous aimerions faire entendre de Syrie à ceux qui sont près et à ceux qui sont loin.

Dernières nouvelles de Homs et de Kusayr
Par Mère Agnès-Mariam de la Croix
Qâra, 31 mars, Dimanche des Rameaux 2012
http://www.legrandsoir.info/dernieres-nouvelles-de-homs-et-de-kusayr.html
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Message  Loatse Dim 1 Avr - 16:06

Je ne trouve pas trace de perquisition de al jazeera france sur le net non plus.... Sans doute la police s'est elle rendue sur place pour prendre possession de ces pièces (je crois que c'est une clé usb qui a été envoyée)...

Al-Jazeera annonce qu'elle ne diffusera pas les images vidéos des crimes de Mohamed Merah. Une vidéo des sept meurtres de Toulouse et de Montauban avait été envoyée mardi soir au siège français de la chaîne de télévision qatarienne.

http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2012/03/27/97001-20120327FILWWW00492-al-jazeera-annonce-qu-elle-ne-diffusera-pas-les-images-des-crimes-de-mohamed-merah.php
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Message  Non2 Jeu 5 Avr - 11:20

La débâcle de Syrie
par Thierry Meyssan, le 4 avril 2012

Avec 83 États et organisations intergouvernementales représentées, la seconde Conférence des « Amis » de la Syrie a été un succès médiatique. Pourtant cette mise en scène ne parvient pas à masquer la défaite de l’OTAN et du CCG en Syrie, incapables de renverser le régime en un an de guerre de basse intensité, et aujourd’hui contraints de s’éloigner face au front russo-sino-iranien. Thierry Meyssan décrypte cette étrange conférence diplomatique où les mots ne sont pas prononcés pour dire, mais pour cacher.

La Syrie, les médias, les religions, les intérêts, les gens ... - Page 4 00112
Le 27 mars 2012, après la libération de Baba Amr, le président Bachar el-Assad vient assurer aux déplacés qu’ils n’ont plus rien à craindre des takfiristes et que l’État reconstruira leurs maisons.
Le président Bachar el-Assad s’est rendu, le 27 mars 2012, à Homs. Il a visité le quartier de Baba Amr où des takfiristes syriens [1] et des combattants étrangers avaient proclamé durant un mois un Émirat islamique indépendant. Il a assuré les habitants déplacés que l’État reconstruirait leurs maisons « beaucoup mieux qu’avant », et qu’ils pourraient retourner bientôt chez eux. Des milliers de personnes, principalement sunnites, avaient été contraintes de fuir pour ne pas tomber sous la dictature des islamistes. En leur absence, les maisons ont été saccagées et plusieurs centaines ont été dynamitées par les rebelles, quant elles n’ont pas été détruites par les combats.

Bachar el-Assad, qui reste le chef d’État le plus populaire du monde arabe, a rencontré des Homsiotes, mais a renoncé au traditionnel bain de foule en raison de la présence toujours possible de terroristes isolés.

La guerre de basse intensité est finie « une fois pour toutes », a commenté Jihad Makdissi, porte-parole du ministère syrien des Affaires étrangères. Le pays, dont les principales infrastructures d’énergie et de télécommunication ont été sabotées, entre dans une phase de reconstruction.

Pendant ce temps, l’OTAN et le CCG ont continué leurs manigances. Une réunion du Conseil national syrien a été organisée pour adopter un « Pacte national » acceptable par l’opinion publique occidentale. Il s’agissait de donner une apparence laïque et démocratique à un organe dominé par les Frères musulmans, lesquels réclament l’instauration de la Charia et d’un régime islamique. Le programme rédigé par les Frères a donc été toiletté par des conseillers en communication et enrichi de quelques expressions politiquement correctes. Il a été adopté lors d’une étrange scrutin au cours duquel les Frères ont voté contre et ont fait participer au scrutin des inconnus qui ont voté pour, de sorte que le texte est passé sans qu’ils aient à se renier. Le Conseil a donc un texte programmatique qui n’engage que ceux qui le lisent, et que la majorité de ses membres permanents espèrent fouler aux pieds le plus vite.

De leur côté, le secrétaire général de la Ligue arabe et son homologue de l’ONU ont nommé un envoyé spécial conjoint, Kofi Annan, pour négocier une sortie de crise. Il a pris sous sa responsabilité un plan en six points, qui est une version légèrement amendée de la proposition russe à la Ligue. Il a obtenu l’accord du président el-Assad sous réserve que ces dispositions ne soient pas détournées de leur sens et utilisées pour infiltrer à nouveau des armes et des combattants.

La Syrie, les médias, les religions, les intérêts, les gens ... - Page 4 00213

C’est dans ce contexte que l’OTAN et le CCG ont convoqué la seconde Conférence des « Amis » de la Syrie, dimanche 1er avril à Istanbul. 83 États et organisations intergouvernementales y ont participé, sous présidence turque [2].

Comme ils l’avaient fait lors de leur précédente rencontre à Tunis, le 24 février, les participants ont avant tout réaffirmé leur soutien à « une transition politique conduite par des Syriens vers un État civil, démocratique, pluraliste, indépendant et libre ; un État qui respecte les droits des gens quelque soit leur appartenance ethnique, leur religion ou leur sexe » [3] ; une position distrayante venant, entre autres, d’États qui ne sont ni civils, ni démocratiques, ni pluralistes, ni indépendants, ni libres et qui discriminent leurs ressortissants en fonction de leur appartenance ethnique, de leur religion ou de leur sexe comme l’Arabie saoudite et le Qatar.

La Syrie, les médias, les religions, les intérêts, les gens ... - Page 4 00312

Puis, les « Amis » de la Syrie ont exprimé leur soutien sans faille au plan en six points de Kofi Annan, alors même que la présidence turque de la Conférence proposait d’armer et de financer les rebelles en violation dudit plan Annan.

Dans cette lignée, la Conférence a entendu les rapports du Conseil national syrien. Elle s’est félicitée de l’adoption formelle du Pacte national, et de la volonté des membres du Conseil de travailler unis, oubliant que la dernière réunion du Conseil s’est terminée par hurlements, des claquements de portes, et la démission des 24 délégués kurdes. Par conséquent, elle a reconnu le Conseil comme « un » représentant légitime de tout le peuple syrien, et comme une organisation rassemblant les groupes d’opposition syriens.

Ces félicitations imméritées ne doivent pas être comprises comme traduisant une ignorance de la situation ou un aveuglement, mais comme une sucrerie diplomatique pour faire agréablement oublier une grosse déception. En fait, la Conférence a refusé de reconnaître le Conseil comme « le » représentant du peuple syrien, c’est-à-dire comme un Parlement en exil, qui aurait pu désigner un Gouvernement en exil et revendiquer le siège syrien à l’ONU. Cette rebuffade montre que les « Amis » de la Syrie ont renoncé à changer le régime et qu’ils ne destinent plus le Conseil à gouverner. Sa fonction est désormais limitée à participer aux campagnes médiatiques contre son pays. Dans cette perspective, le service de propagande de la Maison-Blanche a besoin de contrôler la communication de toute l’opposition syrienne. Par conséquent, la Conférence a exigé de n’avoir plus qu’un seul interlocuteur, le Conseil, dans lequel tous les groupes d’opposition ont été sommés de se fondre.

La Syrie, les médias, les religions, les intérêts, les gens ... - Page 4 00411

Le Centre sur la responsabilité syrienne

Cette question de discipline étant close, la Conférence a acté la création de trois nouveaux organes. En premier lieu, à l’initiative du département d’État US, un Centre de renseignement a été chargé de « collecter, rassembler, analyser » toutes les informations disponibles sur les violations des Droits de l’homme commises par les autorités syriennes en vue de leur jugement futur par une juridiction internationale [4].

À Damas, on se souvient que, des années durant, les États-Unis ont pensé pourvoir faire endosser au président Bachar el-Assad la responsabilité de l’assassinat de l’ancien Premier ministre libanais Rafik Hariri. Ils avaient alors œuvré à la collection de faux témoignages et à la mise en place du Tribunal spécial pour le Liban. On avait entendu les vassaux de Washington au Proche-Orient prophétiser que le président syrien serait traîné pieds et poings liés à La Haye. On se souvient aussi que les faux témoignages accumulés contre Bachar el-Assad s’effondrèrent au milieu de scandales de corruption et que Washington décida d’orienter son dispositif pseudo-judiciaire vers d’autres cibles.

Toujours est-il que ce Centre sera surtout chargé de coordonner le travail des ONG déjà subventionnées directement ou indirectement par Washington, tel qu’Amnesty International, Human Rights Watch ou la Fédération internationale des Droits de l’homme. Pour ce travail de secrétariat, le département d’État a immédiatement débloqué 1,25 millions de dollars et mis à disposition du personnel bien choisi.

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Le Groupe de travail sur les sanctions

La Conférence s’est dotée d’un Groupe de travail sur les sanctions. Il s’agit officiellement de coordonner les mesures prises par les États-Unis, l’Union européenne, la Ligue arabe etc. pour les rendre plus efficaces. Les Syriens avaient répondu aux sanctions en soulignant qu’elles les feraient souffrir, mais qu’elles tueraient certains de leurs voisins. C’est pourquoi le document final précise également que le Groupe devra veiller à ce que ces sanctions ne blessent pas des pays tiers, ce qui inclus parfois d’ouvrir des routes commerciales alternatives.

En effet, la Ligue arabe avait été contrainte de suspendre l’application des sanctions qu’elle avait décrétées parce qu’elles menaçaient directement l’économie de ses propres membres. À titre d’exemple, la Jordanie s’était brutalement trouvée privée de plus des deux tiers de ses importations et aurait dû se priver de l’eau potable que lui fournit la Syrie. En une semaine, son économie s’était effondrée.

Le Groupe de travail sur les sanctions semble donc chargé de résoudre la quadrature du cercle. Sa première réunion se tiendra à Paris dans la seconde quinzaine d’avril, c’est-à-dire avant l’élection présidentielle française et le changement prévisible de politique qui en découlera.

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Le Groupe de travail sur la Relance économique et le Développement de la Syrie

Troisième et dernier organe créé par la Conférence : le Groupe de travail sur la Relance économique et le Développement. Il avait initialement été prévu que le Conseil national syrien formerait le premier gouvernement syrien après le renversement de Bachar el-Assad. Dans cette perspective, il devait bénéficier d’une aide financière considérable qui lui aurait permis de rallier à lui une population épuisée par les sanctions. La promesse de cette manne avait attiré au sein du Conseil tous les aigrefins possibles.

Dans la mesure où d’une part il n’est plus question de changement de régime et, d’autre part, on annonce un renforcement des sanctions, pourquoi donc aider le président el-Assad à relancer l’économie et à développer son pays ? Et pourquoi ce groupe de travail est-il co-présidé par les Émirats et l’Allemagne ?

Notre hypothèse, jusqu’à plus ample information, est que ce groupe de travail est chargé d’habiller le versement de dommages de guerre par la France en échange de la restitution de ses officiers détenus en Syrie. Nos lecteurs et auditeurs savent que 19 militaires français ont été arrêtés en Syrie et que 3 d’entre eux ont été restitués au chef d’état major, l’amiral Edouard Guillaud, lors de son passage au Liban. Des négociations se poursuivent entre les deux parties au conflit par l’entremise des Émirats arabes unis. La France a admis que les prisonniers sont bien ses ressortissants, même si tous ont une double nationalité, algérienne ou marocaine, mais elle nie qu’il s’agisse de militaires en mission. Elle soutient que ce sont des jihadistes, venus combattre de leur propre initiative et à son insu. La Syrie fait valoir que le matériel OTAN de communication qu’ils détenaient prouve qu’ils agissaient sous ce drapeau. Quoi qu’il en soit, la France pourrait verser une indemnité pour leur libération, mais le montant de celle-ci est difficile à établir. La Syrie réclame des dommages de guerre pour les milliers de tués et les infrastructures détruites. La France observe que si guerre secrète il y a eu, elle ne peut pas l’avoir conduite seule et n’en serait donc pas la seule responsable. Dans le cas où la France verserait de l’argent, elle refuserait de reconnaître publiquement la raison de ce mouvement de fonds. Elle devrait alors anonymiser cette somme avec le concours de son partenaire allemand.

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Le général Dempsey est venu expliqué au Sénat que les États-Unis et Israël ont perdu leur domination aérienne au Proche-Orient.

Quelle stratégie pour l’OTAN et le CCG ?

Le bilan de cette Conférence laisse entrevoir la nouvelle stratégie des États-Unis, et par conséquent celle de l’OTAN et du CCG.

Washington a renoncé à changer le régime syrien parce qu’il n’en a pas les moyens militaires. Dans un premier temps, plutôt que de le reconnaître, le secrétaire à la Défense Léon Panetta a souligné qu’une intervention militaire ne ferait que compliquer la situation sur le terrain et précipiterait le pays dans la guerre civile au lieu de la prévenir. Puis, le chef d’état-major, le général Martin Dempsey, et le commandant du CentCom, le général James Mattis, ont admis que l’US Air Force ne pourrait pas bombarder la Syrie si elle en recevait l’ordre car le pays est désormais équipé par la Russie du plus efficace système anti-aérien au monde. En outre, les généraux US ont admis qu’ils continuent à exercer une surveillance aérienne et spatiale de la Syrie, non plus pour fournir des renseignements à l’Armée syrienne libre, mais pour s’assurer qu’elle ne s’empare pas des arsenaux chimiques et biologique. En d’autres termes, non seulement Washington a renoncé à renverser le régime par la force, mais il veille à ce que cela ne survienne pas afin de ne pas entrer en conflit avec la Russie, la Chine et l’Iran.

À défaut, Washington s’autorise à instrumenter le cas syrien pour embarrasser Moscou et Beijing. La création du Centre sur la responsabilité syrienne se résume à la mise en place d’une nouvelle campagne de propagande anti-syrienne, non plus pour paver la voie d’une intervention de l’OTAN, mais pour accuser la Russie et la Chine d’être des dictatures solidaires d’une autre dictature. Et les sanctions ne visent plus à démoraliser la bourgeoisie et à la faire se retourner contre le régime, mais à contraindre la Russie et la Chine à payer pour la Syrie.

C’est dans cette perspective que l’on doit interpréter l’agitation d’Alain Juppé. Le ministre français des Affaires étrangères sait que ses déclarations anti-syriennes sont creuses, mais il n’en a que faire puisqu’il quittera bientôt ses fonctions, et que son successeur refusera d’en assumer les conséquences au nom de l’alternance politique. Sa surenchère permanente sert à la fois à alimenter le dossier que le Centre sur la responsabilité syrienne prépare, et à satisfaire un lobby dont le soutien lui sera utile lorsqu’il se retrouvera dans l’opposition.

À ce propos, Damas, qui anticipe la défaite électorale de Nicolas Sarkozy, a envoyé un diplomate de très haut niveau à Paris. Il y a rencontré un de ses amis, ancien ministre des Affaires étrangères socialiste, qui l’a introduit auprès de François Hollande. La Syrie connaît parfaitement les liens unissant le candidat socialiste à Israël et au Qatar. Mais elle ne doute pas que le prochain président français s’alignera d’abord sur la position états-unienne, et cessera donc tout soutien à l’opposition armée.
Thierry Meyssan

[1] Les Takfiristes sont des musulmans sectaires qui pensent détenir la pure vérité et entendent éliminer les hérétiques. Leurs principaux chefs spirituels sont réfugiés en Arabie saoudite d’où ils appellent à « tuer un tiers des Syriens pour que les deux autres tiers vivent », c’est-à-dire à assassiner tous les non-sunnites.

[2] « Chairman’s Conclusions Second Conference Of The Group Of Friends Of The Syrian People », Voltaire Network, 1er avril 2012.

[3] « A Syrian-led political transition leading to a civil, democratic, pluralistic, independent and free state ; one which respects people’s rights regardless of ethnicity, belief or gender »

[4] « State Department on Syria Accountability Clearinghouse », Voltaire Network, 2 avril 2012.
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Message  Non2 Mar 17 Avr - 12:30

Un résumé fort instructif sur la situation syrienne par Bahar Kimyongur sur Investig'Action, Le terrorisme anti-syrien et ses connexions internationales. Y sont abordés le facteur de la laïcité syrienne, le facteur confessionnel, le facteur nationaliste, l'histoire des relations avec le Liban, l'influence historique du Groupe de Sir El-Dinniyeh, du Fatah Al Islam, du Jounoud Al Cham (Les soldats du Levant), de l'Ousbat Al Ansar (Ligue des partisans), le mythe de l'ASL, les influences jordanienne, saoudienne, qatarie, irakienne, de la branche irakienne d'al-qaeda (Tanzim Qaidat al-Jihad fi Bilad al-Rafidayn (Organisation de la base du Jihad au Pays des deux fleuves)), du Jabhat Al-Nusra Li-Ahl al-Sham (Front de soutien à la population du Levant), le rôle de la Turquie, des milices libyennes, des USA, de l'OTAN et des frères musulmans.

Les rapports avec l'Afghanistan à l'époque de l'intervention soviétique, avec la guerre civile d'Algérie dans les années '90 sont de plus en plus évidents, sur fond de nettoyage ethnique, idéologique et confessionnel.

http://www.michelcollon.info/Le-terrorisme-anti-syrien-et-ses.html
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Message  Non2 Mer 25 Avr - 11:42

Les médiamensonges sont à la base de la plupart des agressions de pays de ces dernières années. L'ONU s'apprête-t'il à en cautionner un nouveau pour abattre la Syrie ?
Obervateurs en Syrie : au Kosovo, c’est une « mission d’observation » qui avait créé le « massacre de Racak »
Simon de Beer, le 25 avril 2012

Des observateurs internationaux ont été envoyés en Syrie par l'ONU. Officiellement, leur but est de vérifier que le cessez-le-feu promis par Damas soit respecté. En 1999, une autre mission d'observation avait été envoyée au Kosovo par l'OSCE. Loin de s'en tenir à ses objectifs déclarés, celle-ci avait alors précipité la guerre en révélant au public occidental le soi-disant « massacre de Racak », une mise en scène qui a servi de prétexte aux bombardements de l'OTAN.

La Syrie, les médias, les religions, les intérêts, les gens ... - Page 4 Nato-g10

Octobre 1998. Depuis plusieurs mois, de violents combats opposent les forces de l'ordre serbo-yougoslaves à une guérilla albanaise du nom de l'« UCK ». Cette dernière réclame l'indépendance du Kosovo, province du sud de la Serbie. Les grands médias soutiennent unanimement la guérilla albanaise et accusent les Serbes de massacres, nettoyage ethnique, voire génocide. Sous la pression internationale, le président yougoslave Slobodan Milosevic accepte l'envoi d'une mission d'observation de l'OSCE (Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe) et retire du Kosovo un partie importante de ses troupes. Des observateurs internationaux sont déployés sur le terrain d'octobre 1998 à mars 1999, soit quelques jours avant le début des bombardements de l'OTAN[i].

Le 15 janvier, le chef de la mission d'observation – un certain William Walker – tient une conférence de presse dans le village de Racak : 45 « civils innocents » viennent d'être retrouvés morts « d'une balle dans la tête ou dans la nuque ». Walker évoque la présence de « mutilations » sur les corps et qualifie la scène de « crime contre l'humanité[ii] ». Toute la presse s'empare de l'événement, nouvelle preuve de la barbarie des Serbes. Libération dénonce en « une » « L'impunité des massacreurs ». Le Figaro affirme que les victimes sont de simples « paysans albanais » et que leur « extermination » constitue un « acte de barbarie gratuit ». Le Monde écrit en première page : « Les victimes ont été tuées d'une balle dans la tête, tirée à bout portant. » Dans son éditorial, la rédaction du journal prévient : « Le massacre [...] fait partie de la stratégie grand-serbe. Intégralement, sciemment. [...] Depuis la Bosnie, cette "politique" a un nom : l'épuration ethnique[iii]. » Deux mois plus tard, l'OTAN entame sa campagne de bombardements contre la Yougoslavie. Dans son rapport, la Mission d'observation de l'OSCE note : « Le massacre de Racak a provoqué un tollé international et a changé les perspectives de la communauté internationale vis-à-vis des autorités serbes et yougoslaves [...] Les meurtres ont été perçus comme un tournant décisif en ce qui concerne les efforts déployés pour résoudre pacifiquement le conflit [...] »[iv]. En d'autres termes, Racak a assuré à l'OTAN le soutien de l'opinion publique pour une opération militaire.

Une réussite médiatique totale, car il sera démontré après la guerre que ce « massacre » était une mise en scène. En effet, un rapport d'autopsie a révélé que la quasi totalité des corps retrouvés étaient ceux d'hommes en âge de se battre ; que ceux-ci avaient été tués de loin ; que les balles venaient de directions différentes, réfutant l'idée d'un peloton d'exécution ; qu'enfin les prétendues mutilations étaient des morsures post mortem dues à des animaux sauvages[v]. Bref, ces résultats démentaient catégoriquement les propos de Walker selon lesquels les victimes de Racak étaient des « civils tués d'une balle dans la tête ». Ils allaient au contraire dans le sens de la version officielle serbe, qui affirmait que les cadavres étaient ceux de membres de l'UCK morts lors d'un affrontement avec les forces de l'ordre. Précisons que l'UCK n'était pas composée de « vertueux démocrates », comme l'ont raconté les grands médias à l'époque. Classée sur la liste des organisations terroristes par les USA avant la guerre, cette guérilla avait instauré au Kosovo un régime de terreur, assassinant ses opposants, y compris les Albanais modérés. Comme il fut démontré par la suite, elle se finançait en capturant des Serbes qu'elle tuait pour revendre leurs organes au marché noir[vi]. Aussi, pour beaucoup de Yougoslaves, une réaction de l'Etat était nécessaire et légitime.

Mais, dira-t-on, même si Racak était une mise en scène, et même si l'UCK était une organisation terroriste, les Serbes n'ont-ils pas été responsables de la mort de civils innocents ? N'ont-ils pas mis en place, comme l'évoquaient les médias à l'époque, un « nettoyage ethnique », un « génocide » ? La réponse se trouve dans l'Acte d'Accusation du Tribunal Pénal International (TPIY) inculpant Milosevic de crime contre l'humanité[vii]. Pour toute la période précédant l'entrée en guerre de l'OTAN, cet acte ne mentionne comme faits répréhensibles qu'une seul chose : le massacre de Racak. Tous les autres chefs d'accusation sont postérieurs au déclenchement des bombardements. Autrement dit, avoir parlé de « nettoyage ethnique » ou de « génocide » pour justifier la guerre du Kosovo était totalement infondé. D'ailleurs, ces deux termes sont absents de l'Acte d'Accusation du TPIY, y compris pour la période postérieure au début des frappes.

C'est donc bien grâce à un médiamensonge que l'OTAN est entrée en guerre contre la Yougoslavie en 1999. N'ayant aucune preuve du « génocide » auquel elle prétendait vouloir mettre un terme, elle en a créé une : le massacre de Racak. Pour la cause, des soldats albanais ont été maquillés en civils innocents. Et cette mise en scène fut l'œuvre de la « Mission d'observation » de l'OSCE qui, comme on l'apprit par la suite, était en fait composée d'agents de la CIA[viii]. Que faut-il donc attendre des observateurs déployés aujourd'hui par l'ONU en Syrie ? Malheureusement pas grand-chose : si leurs analyses contredisent la version officielle des événements, elles seront jugées partiales et non valables, ou seront tout simplement passées sous silence. Si au contraire elles fournissent des éléments permettant d'accabler Bachar El-Assad, elles feront la « une » et seront considérées d'une objectivité imparable. Paradoxalement, la mission supposée contrôler le cessez-le-feu syrien pourrait servir d'étincelle à une nouvelle guerre occidentale. Il ne suffirait pour cela que d'un massacre bien médiatisé. Réel ou inventé, peu importe pour nos dirigeants, du moment que cela leur permette d'apporter leur « solution » au conflit : une solution qui, comme au Kosovo, en Afghanistan, en Irak et en Libye, serait encore une fois pire que le mal que l'on prétend combattre.

[i] Le Monde, 14 et 29 octobre 1998 ; 21/22 mars 1999.
[ii] Libération, 18 janvier 1999.
[iii] Journaux datés des 18 et 19 janvier.
[iv] OSCE Kosovo Verification Mission, KOSOVO/KOSOVA As Seen, As Told. An Analysis of the Human Rights Findings of the OSCE Kosovo Verification Mission. October 1998 to June 1999, p. 512. Disponible sur internet.
[v] Lalu K., Penttilä A. et Rainio J., « Independent forensic autopsies in an armed conflict : investigation of the victims from Racak, Kosovo », Forensic Science International, 116, pp. 171-185.
[vi] Voir le rapport de la mission du Conseil de l'Europe : Marty D. (rapporteur), Traitement inhumain de personnes et trafic illicite d’organes humains au Kosovo, AS/Jur (2010) 46, Commission des questions juridiques et des droits de l’homme, 12 décembre 2010.
[vii] TPIY, Acte d'accusation de Slobodan Milosevic, fait par le Procureur Louise Arbour à La Haye le 22 mai 1999, points 97 et 98. Disponible sur internet.
[viii] Laverty A. et Walker T., « CIA aided Kosovo Guerilla Army », The Sunday Times, 12 mars 2000, p. 28.
http://www.michelcollon.info/Obervateurs-en-Syrie-au-Kosovo-c.html
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Message  Non2 Dim 29 Avr - 2:42

Syrie : Pourquoi l’escalade des menaces depuis la résolution 2043 ?
Amin HOTEIT, le 28 avril 2012

Le samedi 21 avril, le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté à l’unanimité la résolution 2043 autorisant l’envoi de 300 observateurs en Syrie, missionnés pour surveiller un cessez-le-feu entré en vigueur le jeudi 12 avril [NdT].

Une fois de plus, « le camp des attaquants » a échoué à faire adopter une résolution qui aboutirait à la « mise sous tutelle internationale » de la Syrie, dans le but de saper sa souveraineté et d’apporter une certaine crédibilité aux déclarations hostiles à son gouvernement. La tentative a donc avorté et les États-Unis avec leurs alliés se sont trouvés contraints d’accepter ce que la Syrie avait mis en avant en ce qui concerne la mission des observateurs internationaux sous son autorité. Mais, il n’a échappé à personne que dès l’adoption de la résolution 2043 [qui stipule le déploiement de 300 observateurs non armés travaillant en coordination avec le gouvernement syrien chargé de leur sécurité et de leur déplacement, sans aucune possibilité d’aller au delà de leur mission de surveillance], les US ainsi que les occidentaux et les ourbans du Golfe ont laissé éclater leur colère. Ils jurent de ne pas renouveler la mission des observateurs prévue pour 3 mois. Ils mettent en doute le sérieux du gouvernement syrien qu’ils recommencent à désigner par « régime », contrairement au texte de la résolution qui parle de « gouvernement ». Ils redemandent à armer ce qu’ils appellent « l’opposition syrienne » avec cependant une différence dans les prises de position et le plafond des exigences, qui rappelle la distribution des rôles qu’ils s’étaient répartis avant l’adoption de la résolution, et qui donc perdure. En effet, nous constatons trois tendances au sein de ce camp, lesquelles paraissent contradictoires ou dispersées. Est-ce le cas ? Ou bien s’agit-il d’une manœuvre mue par des motifs et des objectifs précis ?

Concernant les prises de position et le plafond des exigences, nous remarquons :

- Une première catégorie représentée par les États-Unis qui prétendent soutenir la solution pacifique, que l’émissaire international Kofi Annan est chargé de mettre en application, mais qui persistent dans leur tentative de sape de la légitimité de l’État syrien usant d’un langage chargé de menaces, d’intimidations et d’impatience ; tout en sachant que la mission Annan s’est fondée sur le respect de sa souveraineté, la coopération avec ceux qui l’exercent au nom du peuple syrien [le gouvernement et le Président], la cessation des violences qui ne doivent pas être mises à profit pour créer un fait accompli, et l’adoption du dialogue national pour mettre fin à la crise.

- Une deuxième catégorie représentée par le Qatar, l’Arabie saoudite et la Turquie qui, contrairement à la précédente, déclare ouvertement qu’elle n’a absolument pas confiance dans la mission Annan dont l’échec serait inéluctable et que la seule solution contre ce qu’elle appelle le « régime syrien » passe par une action militaire ; tout en sachant que les conditions d’une intervention militaire sous drapeau onusien ne sont toujours pas réunies et qu’il lui sera impossible de les réunir dans le délai escompté. Cette deuxième catégorie parie donc sur une action militaire qui serait menée, en dehors de l’ONU, par une intervention étrangère dirigée par l’OTAN et une coalition internationale organisée à cet effet [comme cela s’est passé pour l’Irak] ; ou parie tout au moins sur la guérilla menée par les groupes armés présents en Syrie ou amenés de l’étranger.

- Une troisième catégorie représentée par l’Europe et surtout la France, reste dans le gris adoptant une position intermédiaire par son soutien limité à la mission Annan, son manque de confiance déclarée quant à son succès ; en plus d’encourager « l’opposition syrienne » au refus du dialogue et au recours aux armes, pour empêcher le « régime » de profiter de l’opportunité qui lui est offerte par cette mission de paix !

Quant à la résolution 2043 elle paraît proche des positions de la première catégorie et tout à fait éloignée de celles qui appellent à la militarisation et aux combats. Elle va donc radicalement à l’encontre des déclarations des ourbans du Golfe et de la Turquie ; ce qui pousserait à croire qu’il y a contradictions et dispersion au sein même de ce camp. Cependant, une analyse plus poussée des prises de position des uns et des autres conduit à une autre conclusion, laquelle se résume à dire que les attaquants sous leadership des USA n’ont pas abandonné l’idée d’une agression contre la Syrie ; une agression en cours de planification par un centre de commandement unique qui distribue les rôles aux exécutants qui lui sont inféodés. Un commandement qui a considéré que cesser la focalisation sur l’option militaire ferait échouer la manœuvre et exagérerait ses pertes ; c’est pourquoi il a opté pour une double stratégie : l’une, essentiellement politique en adoptant à contrecoeur une résolution censée faciliter une solution pacifique dont il serait partenaire au cas où elle réussirait ; l’autre, militaire et civile [armement du peuple syrien et intervention militaire étrangère sous quelque forme que ce soit] pour compenser les pertes en dépit des obstacles et des difficultés qu’il pourrait rencontrer. En effet :

- L’évolution du contexte international est arrivée à un point qui rend impossible l’adoption par le Conseil de sécurité d’une résolution qui permettrait d’intervenir en Syrie en vertu du Chapitre VII.

- Une intervention militaire en Syrie par la seule initiative de l’OTAN est quasi impossible. D’une part, en raison de son affaiblissement militaire ; d’autre part, en raison des capacités de la Syrie et de son camp qui sont à même de l’empêcher d’atteindre ses objectifs s’il commet la folie de se lancer dans une telle guerre. C’est d’ailleurs les conclusions de certains centres d’études et de nombre de dirigeants politiques européens qui rejettent cette option, [Le candidat à l’Elysée François Hollande a déclaré que s’il était élu et si une intervention militaire en Syrie était décidée par l’ONU, la France y participerait ; sachant qu’une telle résolution ne sera pas adoptée].

- Une coalition dirigée par les Etats-Unis pour mener une guerre contre la Syrie parait obsolète du fait de l’évolution du contexte international, mais aussi du fait que l’économie des États-Unis et de l’Europe ne permet pas une telle agression excessivement coûteuse, car il n’y a pas en Syrie les ressources naturelles qui compenseraient les dépenses qu’elle engendrerait, si elle avait lieu. Et enfin, l’Occident sait qu’une guerre contre la Syrie ne sera pas une promenade et qu’il n’est pas en mesure de contrôler ses frontières, son espace, et ses conséquences. C’est pourquoi cette option est du domaine de l’impossible.

Les prises de position les plus virulentes contre la Syrie, son peuple et son armée sont celles qui appellent à l’armement des citoyens syriens ; déclarées publiquement par les ourbans du Golfe, mais dictées par les États-Unis. Cette décision a été prise par ces derniers après que leur ministre de la Défense ait assuré que les forces armées et la majorité du peuple syrien approuvent leur Président et sont restés loyaux à son égard. Par conséquent, seule une minorité sera armée contre une majorité sans armes ; ce qui signifie que des mercenaires seront appelés à la rescousse pour déclencher l’incendie d’une guerre civile, maintenant que les agresseurs se sont révélés incapables d’occuper ou de contrôler le pays. Cette option est un défi qui ne peut être ignoré, mais certains facteurs peuvent réduire ses effets pervers, notamment :

- La conscience nationale et le patriotisme du peuple syrien sont à même d’éviter le glissement vers une guerre civile souhaitée par leurs ennemis, et nous ne pensons pas que les citoyens syriens puissent se précipiter vers les tranchées de la guerre pour répondre aux manœuvres malveillantes des ourbans.

- La vigilance et la puissance des forces armées syriennes dont l’efficacité et les compétences peuvent empêcher l’installation de lignes de front intérieures ou de tranchées qui diviseraient le terrain en zones isolées ou inaccessibles ; d’où l’importance de la résolution 2043 qui affirme le droit légitime de l’État syrien à assurer la sécurité de son territoire, élargissant ainsi le champ de surveillance des militaires pour faire face à la violence armée de civils qui s’en prendraient à eux.

- L’anxiété et la peur qui ont désormais envahi les États voisins de la Syrie et qui les poussent à prendre de nouvelles mesures pour empêcher le passage des armes et des terroristes à travers leurs frontières communes avec la Syrie, lesquels sont destinés à nourrir la guerre civile voulue par les États-Unis et ses ourbans. Ici, nous parlons du renforcement des mesures prises par la Jordanie et le Liban récemment, ainsi que des mesures antérieures de l’Irak à cet égard ; abstraction faite de la Turquie embourbée dans la question syrienne jusqu’à en perdre tout son poids.

Tout ce qui précède nous indique que les intimidations, l’évocation répétée de l’option militaire et l’escalade de la rhétorique qui l’entoure malgré la résolution 2043, ne sont pas à prendre au sérieux et ne méritent pas grand intérêt. Ce ne sont que des menaces destinées à accroître la pression pour atteindre les objectifs de l’OTAN et de ses alliés à cette étape de l’agression, et qui se résument à :

- Rétablir l’équilibre sur la scène internationale maintenant que la Syrie a fait pencher la balance, en particulier depuis la résolution 2043 qui a décidé de l’envoi des observateurs pour faciliter la politique syrienne orientée vers la recherche d’une solution pacifique.

- Déstabiliser la Syrie et empêcher son gouvernement et le camp de ses alliés du front régional et international [l’Iran, la Russie et la Chine en particulier. NdT] de profiter de leur succès actuel dans la lutte contre l’agression, et semer la confusion d’ici les prochaines élections parlementaires [fixées au 7 Mai. NdT].

- Trouver une présentation des faits qui puisse permettre au camp des attaquants d’échapper à leur défaite au bout d’une année et plus de confrontation. Une défaite qui a pratiquement consacré leur impuissance à atteindre leur objectif de renverser le gouvernement et qui les a obligés à le reconnaître et à admettre que la majorité du peuple syrien le soutient.

- Consolider les groupes armés et les « conseils des oppositions en résidences hôtelières » pour parer à leur désintégration voire leur disparition, une fois convaincus que le peuple syrien ne les suivra pas quel que soit le processus politique démocratique.

Finalement, nous voyons que la Syrie, soutenue par un front régional et international, avance en augmentant ses chances de succès contre ses agresseurs qui fulminent de rage et de colère suite à leur échec et ne profèrent que des menaces et des intimidations couplées avec des actes terroristes ; insultes et terrorisme étant les seules armes qui leur restent depuis qu’ils ont constaté leur défaite.

Dr. Amin Hoteit
23/04/2012
Source : Al-Thawra http://www.thawraonline.sy/index.php/selected-articles-list/3731--------2043

Le Docteur Amin Hoteit est libanais, analyste politique, expert en stratégie militaire, et Général de brigade à la retraite.
Article proposé et traduit de l’arabe par Mouna Alno-Nakhal (Biologiste) 25/04/2012
http://www.legrandsoir.info/syrie-pourquoi-l-escalade-des-menaces-depuis-la-resolution-2043.html
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Message  Non2 Lun 7 Mai - 7:01

Le général Mood et la situation sécuritaire actuelle en Syrie
4 mai 2012

Le général Robert Mood, chef de la Mission de supervision des Nations Unies en Syrie (MISNUS) créée par la Résolution 2043 du 21 avril 2012, a multiplié les déclarations soulignant que le retour à la paix et la mise en œuvre du plan Annan nécessitent un effort constant des deux parties, gouvernement et opposition armée.

Lors de chacune de ses déclarations, il a attesté de la coopération des Forces syriennes et s’est abstenu de tout commentaire à propos de la coopération ou de la non-coopération de l’opposition armée.

Voici le décompte des victimes fournis par le gouvernement syrien, en cours de vérification par la MISNUS, pour la période du 12 au 25 avril.

• Membres des forces armées et de l’ordre tués : plus de 200 (on ignore le sort de soldats faits prisonniers)
• Civils tués par l’opposition armée : 189
• Membres des forces armées et de l’ordre blessés : 571
• Civils blessés par l’opposition armée : 291
• Citoyens kidnappés par des gangs : plus de 200
• Pillages : 144
• Attentats à la bombe : 102
• Bombes désamorcées : 47

Les autorités ne fournissent pas de statistiques sur les victimes parmi les groupes armés. Une cinquantaine d’insurgés, parfois syriens et plus souvent étrangers (surtout irakiens ou double nationaux maghrébins et européens), auraient été tués durant cette période, selon la presse locale.

Le phénomène des enlèvements crapuleux contre rançon et des pillages est nouveau. Depuis le second veto russe et chinois, les Occidentaux ont cessé de payer en sous-main les repris de justice qui avaient été recrutés pour gonfler l’« Armée syrienne libre ». N’ayant plus de ressources, mais conservant les armes qui leur ont été livrées, ces individus se regroupent en gangs et commettent des crimes et délits sans connotation politique, principalement dans les banlieues des grandes villes.

Le nombre d’attentats à la bombe doit être relativisé. La plupart des charges explosives étaient faibles.

On notera que, dans la période actuelle, comme c’était le cas lors de la Mission d’observation de la Ligue arabe, les victimes sont plus nombreuses parmi les forces de sécurité que parmi les civils. Cette constatation valide la version du gouvernement syrien selon lequel le pays fait face à une guerre étrangère de basse intensité ; et elle invalide la version des Occidentaux et des monarchies du Golfe selon lesquels une opposition pacifique est réprimée dans le sang par les forces de sécurité.

La source la plus fiable sur les événements est le bulletin quotidien du Centre syrien de documentation que le Réseau Voltaire publie depuis la mi-février en anglais et en arabe. Cette ONG dispose d’un maillage de correspondants sur tout le territoire et s’efforce de vérifier objectivement les informations diffusées par le gouvernement syrien comme celles diffusées par l’Observatoire syrien des Droits de l’homme mis en place par les Frères musulmans à Londres.
http://www.voltairenet.org/Le-general-Mood-et-la-situation
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Message  Non2 Jeu 17 Mai - 12:14

L’hypocrisie politique : Washington avoue qu’Al-Qaïda est active en Syrie
Pierre Khalaf et Ghaleb Kandil, le 14 mai 2012

La Syrie, les médias, les religions, les intérêts, les gens ... - Page 4 001-at10

L’aveu du secrétaire américain à la Défense, Leon Panetta, au sujet de l’existence d’Al-Qaïda en Syrie et que les derniers attentats de Damas, qui ont fait 55 morts et 380 blessés, portent l’empreinte de l’organisation terroriste, comporte une grosse dose d’hypocrisie politique. Il ne s’agit pas, en effet, de la première fois que les responsables politiques et militaires Américains font de telles déclarations. La secrétaire d’Etat, Mme Hillary Clinton, l’a déjà répété à plusieurs reprises, sans que Washington ne modifie d’un iota son attitude à l’égard de la crise syrienne. Au contraire, les Américains sont déterminés à renforcer les pressions sur l’Etat et le peuple syriens, qui résistent au terrorisme takfiriste, lequel jouit d’un soutien international et régional de la part d’une alliance conduite par les Etats-Unis.

Léon Panetta affirme que les groupes d’Al-Qaïda tirent profit du chaos qui sévit dans certaines syriennes. Mais ce chaos est le résultat de la présence de groupes armés couvés par les services de renseignements américains et occidentaux, et disposant de bases militaires installées sur le territoire turc avec la bénédiction d’Ankara. Pour leur part, l’Arabie saoudite et le Qatar reconnaissent publiquement qu’ils financent et arment ces groupes depuis le début de 2011. Si le désordre et le chaos règnent dans certaines régions syriennes, la faute en revient, donc, à ces pays.

Personne au monde ne peut accepter l’idée que l’Arabie saoudite, le gouvernement de l’illusion ottomane, et encore moins le Qatar, oseraient exprimer des positions ou prendre des décisions qui déplairaient aux États-Unis ou qui ne seraient pas le fruit d’une étroite coordination avec Washington. Cette alliance a établi une chambre d’opération commune, animée par les services de renseignements américains et français, dans la base de l’Otan d’Incerlik, en Turquie, pour diriger les groupes terroristes en Syrie.

De même que personne au monde ne croirait la tentative américaine de nier tout parrainage des vastes opérations de trafic d’armes au profit des groupes extrémistes qui exécutent des attentats suicides, qui font des centaines de morts et de blessés dans les rangs des civils innocents. Aucun des amis de Washington n’oserait déplacer d’un côté à l’autre de la Méditerranée des centaines de tonnes d’armes sophistiquées, qui passent au large des côtes israéliennes sans être inquiétées. C’est le cas, notamment, du cargo Lutfallah II, arraisonné par l’Armée libanaise avec 60 tonnes d’armes, qui devaient être introduites en Syrie via le Liban, avec la complicité du 14-Mars, dirigé par Jeffrey Feltman et Bandar Ben Sultan.

L’État syrien fait état, depuis le début des événements, de l’existence de groupes terroristes, d’une forte activité de groupes takfiristes et du rassemblement en Syrie de cellules d’Al-Qaïda. Des rassemblements similaires ont été observés dans des régions frontalières proches de la Syrie, au Liban, en Jordanie et en Turquie. L’américain hypocrite niait ces informations.

Pourtant, la logique politique voudrait que la communauté internationale, qui prétend combattre le terrorisme depuis des années, apporte son soutien à l’État syrien qui combat ce même terrorisme. Mais la réalité est les États-Unis et leurs alliés craignent la résurgence de la force de la Syrie après sa victoire sur le complot dont elle est victime, ce qui aurait des répercussions décisives sur les rapports de force internationaux et favoriserait l’émergence de nouvelles équations. Le plan de Kofi Annan constitue l’arène du conflit entre le précédent enregistré au Conseil de sécurité avec le double véto sino-russe, et la détermination américaine à entraver la naissance d’un nouvel ordre mondial.

La tendance au Liban

La Syrie, les médias, les religions, les intérêts, les gens ... - Page 4 002-sa10

Les salafistes tentent de prendre le contrôle de la ville de Tripoli

Des groupes salafistes takfiristes ont tenté de prendre le contrôle de Tripoli, la deuxième ville du Liban, en déployant des centaines de miliciens armés jusqu’aux dents, qui ont combattu l’Armée libanaise et attaqué le quartier alaouite de Jabal Mohsen. De violents combats aux armes automatiques et aux roquettes antichars ont secoué plusieurs quartiers de la ville, complètement paralysée ce week-end.

Les groupes extrémistes ont pris pour prétexte l’arrestation, par la Sûreté générale, d’un militant salafiste, Chadi Mawlaoui, soupçonné de "contacts avec un groupe terroriste".

Au moins quatre personnes, dont un militaire abattu par un franc-tireur, ont été tuées, et 25 autres blessés, des civils pour la plupart.

Tout a commencé samedi soir, lorsque des dizaines d’hommes armés sont descendus dans les rues, tirant en l’air et semant la terreur dans la ville. Des groupes ont également bloqué toutes les entrées de Tripoli à l’aide de pneus brûlés, isolant la ville du reste du pays.

Dimanche, l’Armée libanaise a bloqué l’autoroute internationale de Zahiriya, alors que des unités des forces spéciales se sont déployées en force dans différents quartiers de la ville.

Des échange de tirs nourris entre les manifestants islamistes et l’armée se sont produits lorsque ces jeunes ont tenté de s’approcher d’un bureau du Parti syrien national social (PSNS), une formation laïque libanaise.

Les groupes salafistes se sont enhardis grâce à la couverture politique assureé par de nombreux députés du Courant du futur de Saad Hariri. Les autres composantes du 14-Mars et les notables de Tripoli adoptent des positions ambigües, qui encouragent les extrémistes à s’en prendre à l’armée. Le président de la République a convoqué le Conseil supérieur de la défense à une réunion pour prendre des mesures susceptibles de ramener l’ordre et la sécurité dans cette ville.

L’armée y a envoyé des renforts en hommes et en matériels.

Déclarations et prises de positions

La Syrie, les médias, les religions, les intérêts, les gens ... - Page 4 003-sa10

- Sayyed Hassan Nasrallah, secrétaire général du Hezbollah

« Le but de la guerre de juillet 2006 était non seulement de détruire la Résistance, mais aussi de punir sauvagement le terreau dans lequel elle évolue pour montrer à ses partisans que le prix de l’appui à la Résistance est très lourd. C’est ainsi qu’il faut comprendre les destructions systématiques des quartiers et des villages. Le projet Waad est non seulement une réalisation urbaine, mais aussi la victoire de la reconstruction sur la destruction, et celle de la volonté de vivre dans la dignité chez soi. En 2006, la Résistance était peut-être capable de bombarder Tel-Aviv, et ne l’a pas fait pour préserver Beyrouth. Elle est maintenant capable de frapper des cibles précises non seulement à Tel-Aviv, mais sur l’ensemble du territoire israélien. L’époque où nous avions peur alors qu’ils vivaient dans la sécurité est révolue (...) Ce sont les mêmes mains et le même cerveau qui agissaient en Irak qui sévissent désormais en Syrie. Nous sommes de plus en plus convaincus que certains veulent détruire la Syrie qui appuie la Résistance pour se venger du peuple, tous deux ayant mis en échec le projet de Bush. Les Syriens sont devant deux modèles : soit adhérer au processus politique et procéder au dialogue, soit livrer leur pays à la terreur et au sang comme ce fut le cas en Irak (...) Au Liban, les élections législatives sont suffisamment importante pour mériter un dialogue sérieux et pour que les parties libanaises prennent le temps de s’écouter les unes les autres. Il ne faut fermer la porte à aucune option. Le Hezbollah et Amal auront le même poids quelle que soit la formule retenue. Mais avec nos alliés, nous préférons le scrutin proportionnel avec de grandes circonscriptions pour assurer une meilleure représentation populaire. Le Courant du futur rejette cette formule parce qu’il refuse de perdre le monopole de la représentation sunnite. Pourtant, en 2009, malgré 1,2 milliard de dollars versés et une campagne féroce menée contre l’opposition sunnite, celle-ci a obtenu 35% des suffrages sunnites (...) Si les événements du 7 mai 2008 sont évoqués régulièrement, c’est parce que l’autre camp n’a rien à proposer à ses partisans et n’a pas de projet. Il a donc recours à la mobilisation confessionnelle. Mais il faut en définitive préserver notre pays face à la tempête qui souffle autour de nous. Si le Hezbollah ne répond pas aux attaques dont il fait l’objet, ce n’est certainement pas parce qu’il est faible ou parce qu’il a peur. Voulez-vous entrer avec nous dans une guerre psychologique et d’incitation confessionnelle ? Nous savons parfaitement que ce qui s’est passé le 7 mai avait ses causes et ses considérations locales et autres. »

- Vladimir Poutine, président de la Fédération de Russie

« La Russie œuvre pour le renforcement de la sécurité dans le monde. Nous avons le droit moral de défendre nos positions, parce que notre pays a repoussé l’attaque du nazisme, il a passé de dures épreuves et a déterminé le résultat de la guerre. Il faut se souvenir des raisons de la Seconde guerre mondiale et à en tirer les leçons qui sont toujours d’actualité. »

- Marwan Hamadé, député druze pro-occidental

« À un an du scrutin législatif, il est impératif de former un gouvernement neutre qui superviserait l’élaboration d’une loi électorale et l’organisation des élections, en présence d’observateurs et après avoir obtenu la neutralité des armes du Hezbollah, qui sont plus dirigés vers l’intérieur que vers Israël. La chute du régime, évoquée par Saad Hariri, signifie la chute de l’hégémonie des armes sur les institutions de l’Etat et non pas le partage du Liban. Les centristes vont s’éloigner de plus en plus de l’extrémisme représenté par le Hezbollah et le Courant patriotique libre. Cet extrémisme ne ressemble pas au Liban et n’augure rien de bon pour son avenir. »

- Andrea Tenente, porte-parole de la Finul

« Les deux tentatives de faire passer des armes illégalement par voie de mer constituent des violations de la résolution 1701 du Conseil de sécurité. Le rôle de la force navale de la Finul est de contacter les navires qui passent dans les eaux territoriales libanaises et de s’enquérir de leur cargaison. Mais lorsqu’il y a un doute sur la marchandise transportée par un bateau, la responsabilité de l’arraisonnement et de l’enquête appartient à l’Armée libanaise. Ce sont les prérogatives du gouvernement libanais. »
http://www.voltairenet.org/L-hypocrisie-politique-Washington (suivi d'une revue de presse)
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Message  Non2 Sam 26 Mai - 21:22

La CIA met en place un dispositif de sabotage du plan Annan et de toute tentative de paix en Syrie. Renouant avec les méthodes de la Guerre froide durant laquelle elle fabriquaient des groupes subversifs dans le Bloc de l’Est et les intégrait dans des fronts combattants internationaux, la CIA a organisé à Miami un séminaire de formation joint pour les opposants armés cubains et syriens.
La suite sur VoltaireNet.
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Message  Non2 Dim 27 Mai - 11:17

François Hollande semble accélérer le détricotage de la désastreuse politique extérieure française mise en place par Sarkösy.
La Syrie est à la fois le nœud du problème et sa solution

Le Venezuela brise l'embargo illégal contre la Syrie mis en place par les Occidentaux en envoyant des pétroliers ravitailler le pays. En effet, si la Syrie dispose de grandes réserves de gaz (qu'elle n'est pas en mesure d'exploiter), elle ne dispose pas de pétrole.
[url=Le Venezuela brise une nouvelle fois l’embargo contre la Syrie]http://www.voltairenet.org/Le-Venezuela-brise-une-nouvelle[/url]

Le Kossovo est tout à la fois un état maffieux, une base étasunienne et une base d'extrémistes religieux. La Russie proteste parce qu'en plus, ce morceau de pays arraché à la Serbie par la force devient un camp d'entrainement pour les "rebelles" opérant en Syrie.
La Russie proteste contre l'entraînement de factieux syriens au Kosovo

Les salafistes tentent de déstabiliser le Liban pour séparer le Nord du reste du pays et en faire une base arrière pour le "conseil national syrien". Des dirigeants extrémistes ont été arrêtés ou tués dans des combats, mais les attentats ont quand même atteint la capitale Beyrouth.
La stratégie pour soustraire le Liban-Nord à l’autorité de l’État est en marche avec les réactions de diverses personnalités concernées.

Edit :
D'après le Washington Post, les "rebelles syriens" reçoivent de plus en plus d'armes toujours plus puissantes, financées par les pays du Golfe Persique, et le pentagone envisage des frappes aériennes pour détruire la Syrie. Le Daily Telegraph du 22 mai que la Turquie arme certains bataillons et entraîne des Syriens à Istanbul. Le site Internet DEBKAfile, proche des néo-conservateurs US, précise que « Les rebelles syriens ont reçu leurs premières armes antitanks de ‘troisième génération’, livrées par des agences de renseignement saoudites et qatari. La Turquie, le Liban et la Jordanie servent de base pour organiser l’insurrection, mais la direction des opérations se fait essentiellement depuis l'Arabie séoudite, le Qatar et le Bahreïn.
Les Etats-Unis préparent une guerre par procuration et sur plusieurs fronts contre la Syrie
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Message  Non2 Mar 29 Mai - 20:05

Manipulation médiatique, une fois de plus ! Il y a d'énormes différences entre ce qu'a dit le conseil de sécurité de l'ONU et l'interprétation qu'en rapportent les journalistes à propos des massacres de Houla.

Les mécanismes de la propagande
Syrie : que dit le Conseil de sécurité ?
par Thierry Meyssan, le 28 mai 2012

C’est un artifice classique de propagande de présenter une opinion particulière comme une vérité consensuelle, de sorte que ceux qui la contestent ont l’impression de se marginaliser. Appliquant ce mécanisme à la Syrie, la presse occidentale et du Golfe attribue mensongèrement à l’ONU toutes sortes de positions qui ne sont pas les siennes. En réponse à des courriels de lecteurs, Thierry Meyssan pointe quelques manipulations de vocabulaire.

Les médias occidentaux et du Golfe ont, depuis longtemps, pris l’habitude d’employer l’expression « communauté internationale » pour désigner le groupe d’États conduits par les États-Unis, au mépris de tous les autres. On lit ainsi que, à propos de la Syrie : « La Russie et la Chine s’opposent à la communauté internationale » (sic).

Une étape suivante dans la désinformation a été d’inclure un refrain dans toutes les dépêches d’agence : « La répression a fait plus de 10 000 morts selon l’ONU ». Or, jamais l’ONU, n’a avancé de tels chiffres. Ceux-ci proviennent de certains experts qu’elle emploie : ceux du Haut Commissariat aux Droits de l’homme et du Conseil des Droits de l’homme pour être précis. Si l’ONU avait validé leurs rapports, le Conseil de sécurité aurait autorisé une intervention internationale.
Seule l’Assemblée générale et subsidiairement le Conseil de sécurité sont habilités à parler au nom de l’ONU :

Voici que maintenant les médias occidentaux et du Golfe déforment la position de la Russie en l’accusant de se contredire. Selon eux, Moscou a mis en cause l’opposition syrienne pour le massacre de Houla alors qu’il a adopté hier une déclaration du président du Conseil de sécurité reconnaissant la responsabilité de l’État syrien.

Ceci mérite une explication de texte.

Le fait de condamner le massacre de Houla ne signifie pas que l’on accuse le gouvernement syrien d’en être coupable. En ce qui le concerne, le gouvernement de Damas a été le premier à condamner ces atrocités qu’il impute à son opposition armée. Une manifestation contre les crimes des groupes armés a immédiatement été organisée dans la capitale par des pro-Assad. Pour le moment, tous les protagonistes ont condamné le massacre, aucun ne l’a revendiqué.

Le fait d’affirmer que le gouvernement syrien est responsable du massacre ne signifie pas qu’on l’accuse d’être coupable. En vertu du principe d’indépendance et de souveraineté, un gouvernement est responsable de tout ce qui se passe sur son territoire. L’affirmation de cette responsabilité est une reconnaissance de ses prérogatives pour répondre à l’événement. Le propos du Conseil de sécurité signifie exactement l’inverse de ce que feignent de croire les médias : il affirme que le gouvernement syrien a le devoir d’intervenir pour protéger sa propre population, que l’usage de la force est légitime.

Sommer le gouvernement syrien de ne pas faire usage d’armes lourdes dans les zones peuplées en vertu des résolutions 2042 et 2043 ne signifie ni qu’on le rend responsable des massacres commis dans ces zones, ni qu’on lui interdit de réprimer les crimes de l’opposition armée, mais qu’on lui demande d’user de la force de manière proportionnée. Le Conseil de sécurité appréhende les troubles à l’ordre public en Syrie comme des problèmes de police et non comme une guerre civile. Dès lors, il attend des autorités syriennes qu’elles rétablissent l’ordre sans faire usage de l’artillerie —laquelle fait inévitablement des victimes collatérales—, même si les rebelles disposent aussi d’armes lourdes.

Les déclarations du Conseil de sécurité sont le fruit d’un consensus entre grandes puissances. Le vocabulaire utilisé doit être compris dans son sens le plus strict. Toute autre interprétation est abusive. Le Conseil n’a pas validé les imputations de la Haut-commissaire des Droits de l’homme accusant le gouvernement d’avoir tué plus de 10 000 manifestants pacifiques en un an. Le Conseil n’a pas attribué la culpabilité du massacre de Houla au gouvernement syrien. La Russie n’a pas varié dans ses positions.
Thierry Meyssan

Ne laissez pas les médias déformer la réalité : écrivez aux journalistes qui rapportent incorrectement les positions de l’ONU et priez les de corriger leurs articles. Intervenez sur les forums internet des médias pour rectifier les citations tronquées ou erronées.
http://www.voltairenet.org/Syrie-que-dit-le-Conseil-de
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Message  Loatse Mer 30 Mai - 1:15

Bon, j'avais dis que je faisais une pause, mais là, c'est pas possible...

Nos chaines télévisées diffusent les images du massacre de Oula...

Me rappelant la propagande anti kadhafi orchestrée par al jazeera, j'ai de gros doutes... d'autant plus qu'il me semble que pour s'assurer l'adhésion des européens à une intervention armée en syrie, il faut tabler sur l'émotionnel... bref aucune assurance quand à la véracité des faits, l'authenticité des images.. cela peut être vrai comme falsifié

ensuite, voyons plus loin... que se passera t'il si nous intervenons ? là je me rappele syrte, les massacres perpétrés par les rebelles lybiens en mode représailles dont peu de médias ont parlé... dont aucune image ne nous est parvenue...

il y a donc massacre et massacre selon que l'on soit ou pas du bon coté de la barrière...

Qui sont ces rebelles syriens ? Allons nous retrouver au pouvoir les frères musulmans ... quid de la démocratie dans ce drôle de printemps arabe ?

et BHL qui la ramène comme d'hab... Rolling Eyes

ps : oui, on nous laisse entendre que la russie a changée ou est en passe de changer incessamment ses positions sur le conflit syrien....

ce qu'il reste de syrte après le passage des rebelles libyens appuyés par les raids de l'otan (jadis ville de 100 000 habitants)

http://thalasolidaire.over-blog.com/article-libye-le-retour-des-habitants-de-syrte-la-ville-de-kadhafi-se-fait-dans-des-conditions-difficile-91103281.html
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Message  Loatse Mer 30 Mai - 1:43

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Message  Non2 Mer 30 Mai - 9:25

Loatse a écrit:...
.. cela peut être vrai comme falsifié
Tout le monde reconnaît la réalité des massacres. Les médias et les gouvernements occidentaux accusent Assad, le gouvernement syrien accuse les takfiristes et le salafistes, et comme je l'ai noté dans mon post précédent, l'ONU a donné la responsabilité au gouvernement syrien de prendre les mesures qui s'imposent sous réserve d'éviter de faire des victimes innocentes.



mais selon les dires d'un agoranaute, Al west, "beaucoup de monde va déchanter dans les prochains mois, la population égyptienne, en premier lieu, mais aussi le Hamas et l’Iran. On n’est pas porté au pouvoir avec des sponsors occidentaux sans rendre de bons services à ces derniers.
Morsi préfigure à mon sens, tristement, le Karzaï égyptien."


http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/la-victoire-des-islamistes-en-119046#forum3387827

Les américains qui versent à l'Egypte une aide de 2,1 milliard/an, les israeliens et les touristes apprécieront....(la Tunisie voit la mane touristique se réduire à peau de chagrin après ses choix électoraux....)

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Message  Non2 Mar 26 Juin - 4:24

Oui, sur la photo que tu as mise, il a l'air de se dire "toi, j'te vois v'nir" ... Mais est-ce un avertissement de judoka s'il lui tient la main d'une manière qui lui permettrait de briser le poignet d'Obama juste en abaissant le coude ?

Pour les Égyptiens, quel choix ! Un ultra-religieux ou un ancien de Moubarak ... triste choix en fait. S'orienter vers la terreur plutôt que de risquer un retour à l'Ancien Régime ... un choix qui n'est pas nouveau, et qui est finalement fermé pour la population.

Mais de quoi parle celui qui a écrit l'article lorsqu'il écrit :
Même enthousiasme en Iran, où le ministère des Affaires étrangères a salué ce qu'il considère comme l'une des dernières étapes du « Réveil islamique qui va ouvrir une ère nouvelle au Proche-Orient »
L’Iran est majoritairement chiite, et les frères musulmans sont des ultra-sunnites dont la base est l'Arabie Séoudite, et ils considèrent les chiites comme des apostats la plupart du temps. M'étonnerait que l'Iran soit vraiment heureux de cette élection.

Les choses vont s'éclaircir avec ta vidéo. Une image va retenir mon attention, à la fin de la vidéo :

La Syrie, les médias, les religions, les intérêts, les gens ... - Page 4 Scree120

« Arabic and Farsi TV channel » : ça ne va pas ensemble ... quelle est donc cette MEMRI TV ? C'est là que tout s'éclaire ... MEMRI = Middle East Media Research Institute, un site évidemment localisé aux USA ... non, non, c'est juste un hasard ... conspirationniste, va ! Suspect
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Message  Loatse Mer 27 Juin - 1:35

Effectivement, c'est parlant...!

Dans cet article mis en lien (agoravox), un internaute va plus loin que le rapprochement, il affirme que les islamistes et les américains sont en quelque sorte les deux faces d'une même pièce... Il va même plus loin et ce "plus loin", depuis quelques temps m'apparait comme une évidence ; nous sommes pieds et poings liés.... aussi... ce qui fait que les clivages politiques ne sont que des illusions....

par Mouais

Morsi partage en un équilibre instable le pouvoir avec les militaires, donc si l’on suit les institutions égyptiennes, que ce soit l’un ou l’autre des candidats qui ait gagné en apparence, cela revient au même.
Les seules questions à se poser sainement, sont :
quelle est la position de la 7e flotte en Méditerranée et dans la Mer rouge et avoisinantes, en sauvegarde du pétrole ?
quels sont les intérêts saoudiens et qataris qui avec les américains soutiennent les uns et les autres ? Qu’on cesse de nous lanterner avec les islamistes soit-disant opposés aux américains.

Qu’on cesse de nous gonfler avec les prétendus printemps arabes, ils ressemblent au remplacement de Sarko par Hollande sur ordre de l’oligarchie, parce que dans le contexte français les socialistes font mieux l’affaire de ladite oligarchie actuellement.

Toutefois, il ne faudrait pas oublier l'expérience en afghanistan... quelques fois, cela dérape et pas qu'un peu...
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Message  Non2 Mer 27 Juin - 7:14

Ben oui, ça me paraît une évidence. Et si à propos de l'Afghanistan, tu parles des "combattants de la liberté" de Reagan devenus les talibans, on est encore d'accord.

Mais on peut aussi regarder les autres pays de la région agressés par l'OTAN et les USA, c'étaient tous des pays laïques : l'Irak, la Libye, maintenant la Syrie.

Les pays du soit-disant printemps arabe versent aussi maintenant vers la religion au pouvoir, Égypte et Tunisie. Par contre, pas d'aide, même pas de nouvelles des pays islamiques où des émeutes ont été réprimées dans le sang, Bahreïn, ou Arabie Séoudite.
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Message  Non2 Dim 1 Juil - 0:41

Guerre médiatique contre la Syrie :
l’ASL assassine 3 journalistes
29 juin 2012

Un groupe de l’opposition armée a assassiné ce 27 juin 2012 trois journalistes syriens ainsi que quatre gardiens au cours d’une attaque contre les locaux d’une télévision locale.

Nos confrères Sami Abou Amin, Zeid Kohl et Mohammad Chammah travaillaient pour la chaine satellitaire Al-Ikhbariya TV.



Le Réseau Voltaire s’associe de tout cœur à la douleur des famille des victimes de cet attentat.

Le 12 juin, deux journalistes de la chaîne avaient déjà été blessés à Al-Haffah, dans le gouvernorat de Lattakié, dans une attaque contre leur véhicule.

Selon l’agence de presse syrienne SANA, les attaquants ont piégé les bâtiments, les studios, les salles de rédaction et volé les équipements techniques. La violence de l’explosion à détruit un bâtiment entier mais n’a pas empêché la chaîne de continuer à émettre.

Omrane al-Zou’bi, ministre de l’Information du nouveau gouvernement syrien, a vivement condamné l’attaque, qu’il considère comme un prolongement de la décision prise la veille par l’Union européenne d’imposer des sanctions à l’Organisme de la radio et de la télévision syrienne.

En mars, les États-Unis avaient inscrit l’organisation de la radio-télévision publique syrienne sur leur liste noire des personnes physiques et morales visées par les sanctions financières.

La Ligue arabe a quant à elle demandé la suspension de la diffusion des chaînes satellitaires syriennes sur les bouquets de Nilesat et Arabsat.

Afin de préserver l’image de l’ASL, les supports de communications occidentaux qualifient la chaîne publique de « pro-régime », ainsi que de chaîne « officielle » ou « pro-gouvernementale ».

La chaîne publique France 24 n’hésite pas à affirmer qu’aucun média « indépendant » ne peut accéder en Syrie, alors qu’en dépit des difficultés liées à la situation militaire, des journalistes de plus de 200 médias internationaux ont pu rentrer légalement dans le pays depuis le début de la crise.

Sur son site, l’organisation Reporters sans frontières (RSF) n’a, à l’heure où nous écrivons ces lignes, toujours pas condamné l’attentat. Tout en rappelant que « les médias ne doivent pas être pris pour cible par les parties en conflit », RSF précise toutefois à propos de la chaîne Al-Ikhbariya TV : « nous condamnons avec la plus grande fermeté la diffusion, par les médias, de messages incitant à la haine et à la violence contre les populations civiles ». RSF reprend ainsi les éléments de langage censés justifier la coupure des signaux des chaînes syriennes, sans toutefois fournir de preuves pour appuyer ces accusations.

Pour RSF, ONG financée par le département d’État états-unien [1], « Les médias ne doivent pas se faire le relais de la propagande, quelle qu’elle soit », tout en qualifiant le combat de l’ASL de « soulèvement pro-démocratique ».

Dans sa page consacrée à la Syrie, RSF est totalement muette sur les fermetures arbitraires de canaux des chaînes syriennes. Elle passe également sous silence le piège tendu par l’ASL à notre confrère de la chaine britannique Channel 4 afin de discréditer le gouvernement et l’armée syrienne [2]. Reporters sans frontières tait le fait que les miliciens de l’ASL sont briefés pour refuser toute relation avec des journalistes qui seraient rentrés légalement sur le territoire syrien.

La Blitzkrig médiatique pro-guerre perdant chaque jour un peu plus de son efficacité, les régimes occidentaux et du Golfe en sont réduits à tuer et à censurer pour masquer l’ampleur de leur responsabilité dans les crimes qui frappent actuellement la Syrie.

[1] « Le financement de Reporters sans frontières par la NED/CIA», par Diana Barahona, Jeb Sprague, Réseau Voltaire, 7 août 2006.

[2] « Channel 4 journalist Alex Thomson says Syria rebels led me into death trap», The Telegraph, 9 juin 2012.

Source : http://www.voltairenet.org/Guerre-mediatique-contre-la-Syrie
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Message  Non2 Jeu 5 Juil - 6:58

En ce qui concerne l'avion turc abattu, le pentagone a confirmé au New-York Times qu'il a bel et bien été abattu dans l'espace aérien syrien, qu'une simple batterie antiaérienne ne pourrait pas tirer sur une cible plus lointaine, que le commandement de ce type de batterie relevait du commandement local alors qu'un missile aurait nécessité une demande de tir du commandement national :
http://www.voltairenet.org/Le-Pentagone-etablit-que-l-avion

Tout ça n'empêche pas le conseil de l'Atlantique nord de considérer que la défense du territoire syrien et un acte inacceptable :
http://www.voltairenet.org/Declaration-du-Conseil-de-l,174844
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