Le livre de la semaine : Moissons d'enfance de Paul Bélard

C'est une plongée dans la campagne des années 60 que nous propose l'auteur.

Le jeune Paul est né dans un village au fin fond de l'auvergne qu'il quittera peu après sa naissance avec ses parents pour vivre à Paris...

Le temps d'un été, Paul part faire connaissance avec ses racines.... après avoir prit un bus, puis le métro, puis le train, puis la voiture de l'oncle ( une juva 4) c'est l'arrivée à la ferme tout au bout d'une route en lacets qui semble ne jamais finir....

Un autre univers. Loin du pavillon de banlieue de ses parents tout confort.. En compagnie de ses cousins, le petit paul découvre avec stupeur qu'il n'y a pas de "cabinets", ni de baignoire, encore moins de papier toilette, le journal local étant réservé pour l'allumage du poele, quand à l'eau celle ci est à la fontaine....

Dans la grande ferme auvergnate, un poste de radio réservé uniquement aux informations du soir...(il ne faut pas gaspiller l'electricité).. electricité qui alimente quelques ampoules et c'est tout...

Au dessus de la grande table de chêne massive entourée de bancs ; jambons, lards, saucisses sont pendues aux solives... desquelles tombe parfois un "parachutiste", larve de mouche qui, bien nourrie, atterrit au hasard entre bols de soupes, tranches de gros pain de campagne fait maison et verres d'eau...et que l'oncle envoit d'une pitchenette griller sur le poele qui ronronne en permanence... :P

Entre la découverte du monde animal de la ferme, de la nature qui l'environne et recèle plein de pièges et de mystères, d'un mode de vie simple mais chaleureux entre pêche aux écrevisses, ceuillettes et moissons,

ce roman plein d'humour et de tendresse, ce n'est que du bonheur pour le lecteur......

Je conseille....

Ça me rappelle un peu le "testament d'un paysan en voie de disparition", d'un autre Paul, Paul Bedel ...

Ca me parle, ton livre non2.. je l'ai sûrement lu...

Moi aussi, j'ai passé des vacances enfant chez des cousins paysans... Ceux ci étant en fermage dans l'est de la france... Derrière la ferme francomtoise on pouvait marcher des kilomètres sans rencontrer âme qui vive.... Les routes secondaires n'étaient pas encore goudronnées..

Dans la cour se trouvait comme dans le livre, toute la volaille qui picorait, parfois sur le tas de fumier.. la grange abritait du foin pour l'étable dans laquelle se trouvait les poules, les lapins, la vache et l'âne.... qui n'était pas commode, le "cadichon"..

Mon oncle ne vivait pas de la terre mais cumulait plusieurs emplois aux "chemins de fer" et à l'abattoir...ma tante s'occupait du potager et des bêtes...Aux alentours, les voisins eux, la plupart cousins par alliance, travaillaient leurs champs, et l'été on venait donner le coup de main c'est ainsi que "la parisienne" se retrouvait conduisant le tracteur...

Puis pour aller chercher la paille pour les bêtes, nous attelions l'âne à la charrette.... S'il passait trois ou quatre voitures par jour dans le village de Vezelois, c'était un maximum.

Le grand attrait c'était la petite rivière qui séparait les champs dans laquelle nous barbotions et les forêts alentours ou nous partions ma cousine et moi faire du vélo sans avertir personne.. quand ce n'était pas la visite au grand père qui possèdait un immense percheron et nous servait le vin cuit sucré... et la promenade du cochon d'inde vêtu comme un bébé dans un landeau pour poupées.... la pauvre bête était d'une docilité !

Sans oublier le chapardage dans les vergers au risque de se prendre une volée de gros sel...

Il y avait l'eau courante et l'électricité, mais pas la télé, juste une radio genre TSF sur laquelle nous écoutions le dimanche les sketchs de fernand raynault et les informations le soir... La pierre d'évier comme seul point d'eau donc pas de douche et la cabane en bois derrière la maison au fond de la cour avec le journal local coupé en carrés qui vous laissait les nouvelles du jour imprimées sur le derrière.... :P

Tout ça, ce sont des choses que je n'ai pas connues, si ce n'est de très loin ...