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La Syrie, les médias, les religions, les intérêts, les gens ...

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 :: Politique

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Message  Non2 Mar 3 Mai - 12:46

La Syrie, un pays difficile à comprendre pour nous, tant les influences y sont nombreuses, qu'elles soient internes ou externes. Et comme les mensonges de certains médias ne recoupent pas toujours les mensonges des autres, difficile de s'y retrouver.

Je vous propose ici un article écrit par une "reporter sur place" peu habituelle. Il s'agit de Mère Agnès-Mariam de la Croix, religieuse carmélite. En 1993, elle a restauré les ruines du monastère de Saint Jacques le Mutilé à Qâra en Syrie, et fondé « l’Ordre de l’Unité d’Antioche ». Si son écriture est teintée de sa croyance, son témoignage, de première main, est fait avec un sérieux professionnel. Elle vit donc sur place depuis des années, et a écrit cet article pour témoigner de ce qu'elle a vu et de la différence avec ce qui nous est présenté par les médias :

Au crible des informations tendancieuses, la situation en Syrie
par Mère Agnès-Mariam de la Croix*

Les nombreux témoignages de Syriens dénonçant la falsification par les médias internationaux des événements qui ensanglantent leur pays sont écartés au motifs qu’ils proviendraient de partisans du « régime ». Cependant cet argument ne pourra pas être utilisé à l’encontre de la religieuse carmélite Mère Agnès-Mariam de la Croix qui atteste de la réalité sur le terrain : la déstabilisation de la Syrie par des groupes armés et financés de l’étranger. Ce témoignage est aussi un appel : si le système politique laïque syrien devait être renversé, ce serait au profit d’un système confessionnel d’inspiration wahhabite qui ne laisserait plus de place aux chrétiens d’Orient.

On m’a demandé mon avis sur ce qui se passe chez nous. Vous le savez je travaille en Syrie à la réhabilitation d’un monastère du VIème siècle tombé en ruine. Notre communauté monastique est dévouée au témoignage et à l’unité de l’Église d’Antioche et chargée de servir les pèlerins et les personnes en recherche spirituelle. Nous recevons près de 20 000 visiteurs par an. Cette affluence, avec le réseau local et régional d’amitiés de la communauté, nous permet d’avoir une idée assez objective de la situation qui nous préoccupe.

J’aimerai d’abord souligner que la politique n’est pas un domaine où je m’aventure, ce qui m’intéresse c’est le salut final de l’homme qui est son bien suprême. Cet angle de vue aide à juger de la politique. Aussi, pour ne pas me fier uniquement à ma propre vision je me suis documentée sur le web. Je suis tombée sur des analyses que j’ai trouvées pertinentes et qui m’ont confirmée dans mes intuitions. Ces sites sont en « marge » des réseaux d’informations officiels qui, nous nous le concédons, pratiquent la langue de bois, ou pire, le lissage sémantique pour parvenir à des fins occultes quand ils ne font que puiser, sans vérification, à des sources douteuses.

Il va sans dire que le Moyen-Orient vit des moments de bouleversements majeurs. Il nous est demandé en tant que chrétiens de lire les signes des temps, ce que le Seigneur, Maître de l’histoire, est en train de travailler —au sens johannique (cf. Jean 5,17)—. Il est important aussi de juger de la situation avec un œil spirituel pour pouvoir s’engager dans la réalité des faits d’après notre responsabilité de témoins du Christ.

Un nouveau-né très médiatisé

Les manifestations qui ont commencé en Égypte pour atteindre le Yémen, le Bahrain, la Jordanie, la Libye et la Syrie, sans oublier l’ Arabie Séoudite, sont acclamées et favorisées dans les médias mondiaux comme des mouvements légitimes et spontanés et mêmes charismatiques et inspirés . Quoi de plus louable et digne de sympathie que des foules qui réclament la liberté, la démocratie et le changement constructif au sein de leurs pays respectifs dont les monarchies vétustes et les régimes désuets au pouvoir désormais héréditaire sont tous tyranniques et corrompus ?

On nous annonce avec fracas qu’un enfant vient de naître des cendres de l’arabisme moribond, il s’appelle révolution. Avec l’Amérique pour parturiente, et pour marraines la Ligue Arabe et les Nations-Unies, présidées par la France et l’Angleterre, le nouveau-né a été déclaré enfant légitime de la communauté internationale alignée. Son père est l’antinationalisme arabe et sa mère la liberté. Pour asseoir sa légitimité il a eu pour témoins les cousins princiers du Golfe, Qatari en tête. Attendrie par sa naissance la communauté internationale s’engage à le protéger contre tout mal, même au prix d’une ingérence qui sera, toujours dans son cas, strictement humanitaire.

Vraie sosie du Christ coranique l’arabisme mondialisé est un enfant-prodige qui parle dès son berceau la nouvelle langue planétaire. Il est le signe de la toute-puissante providence du sacro-saint monde virtuel qui brasse les idées des hommes comme le chef de cuisine mélange sa sauce au goût du jour. Nourrices consciencieuses du nouveau-né, encore aux tétines dans les aréopages du net, les chaînes satellitaires, viennent, à grand renfort de câlins, en aide à son isolement affectif. Elles le bercent de nouvelles cantilènes où il apprend qu’en vertu de la nouvelle paternité internationale il n’est pas orphelin mais seulement libéré de sa mère-vampire. Voilà qu’autour de son berceau une nouvelle arabophonie voit le jour en un phénomène médiatique nouveau qu’on n’a pas eu le temps de voir venir et qui s’impose. On zappe à longueur de journée et c’est le même discours, habilement basé sur les dogmes de la nouvelle religion mondiale.

En fait, ce qui nous pose problème n’est pas le phénomène des manifestations contre les régimes de notre région mais le timing, et l’accompagnement tendancieux qui est réservé à ces dernières de la part des chaînes satellitaires, en coordination parfaite avec certains gouvernements. Elles étaient préparées pour l’année, le jour et l’heure. Al Jazira, huée cependant par les forces de la coalition en Irak mais transformée aujourd’hui en porte-parole international —oh combien ambigu— des valeurs du nouveau Moyen-Orient ; Al Arabiyah, qui s’exprime, oh paradoxe, au nom de la liberté à partir du fief de la plus grande théocratie arabe en Arabie Saoudite ; Al Hurra [1], née des cendres du régime de Saddam Hussein par insufflation washingtonienne ; CNN, le vétéran de la guerre du Golfe, le très royal BBC New, France 24, à peine adoubé, dans leurs versions internationale et arabe. Ces mastodontes évoluent en parfaite harmonie idéologique avec les aréopages du net : les leurs propres ainsi que Facebook, Tweeter, Utube ou autre et sont relayés par la presse écrite en ligne.

Notre expérience en Syrie

Tant que l’information ne nous concernait pas nous ingurgitions passivement les nouvelles savamment orchestrées des autres pays en souffrance. Mais lorsque il s’est agi des évènements éclatés en Syrie, nous avons commencé petit à petit à nous rendre compte que ces chaînes n’informent pas elles cherchent à infléchir le cours des évènements par des moyens virtuels perfectionnés. Ce faisant elles représentent un totalitarisme d’un type nouveau qui manipule l’opinion publique. Il nous a été aisé de découvrir que les données médiatiques sont soumises à un subtil filtrage qui fausse leur sens. On les traite d’une manière sélective pour aboutir à une image donnée de la situation et, ce qui est pire, l’orienter insidieusement dans un sens voulu. Une nouvelle « source » de renseignements pour ces chaines est qu’elles quémandent les messages MMS, multimédia, envoyés clandestinement à partir de téléphones portables. Ces messages téléphoniques sont souvent l’unique source d’information visuelle ou sonore pour retransmettre ce qui se passe dans tel ou tel pays. Nos jeunes ont été sollicités, par des SMS ou par des mails, à envoyer ces documents aux chaînes satellitaires avec, en contrepartie, la promesse d’une rémunération financière.

Par appât du gain et parce qu’il y a preneur, tout et n’importe quoi est offert sur ce marché dérisoire de l’information. Un de nos contremaîtres m’a montré un vidéo-clip local réalisé par des jeunes syriens pour illustrer une chanson arabe. On y voit une bande de jeunes habillés de noir circulant armés dans des voitures décapotables comme des gardes de sécurité. A notre grande stupéfaction cette même vidéo a été montrée sur la chaîne Al Jazira comme étant la preuve de l’arrogance des services secrets syriens !

On s’allongerait beaucoup s’il fallait revenir sur tous les montages et fictions des chaînes satellitaires qui ne traitent qu’une partie de l’information et cherchent à imposer leurs propres vues de la réalité. Comme cela a été attesté sur l’excellent Blog Syria Comment de Joshuah Landis [2], on arrive à transmettre le contraire de ce qu’attestent les personnes interviewées. Le Colonel ‘Uday Ahmad témoigne qu’il roulait avec son beau-frère le Colonel Yasir Qash’ur sur l’autoroute près de Banyas le 10 avril 2011, lorsque des tirs les ont pris en chassé croisé et ont tué sur le coup Qash’ur et huit autres soldats dans leur camionnette. À qui voulait l’entendre le Colonel ‘Uday a affirmé qu’ils n’avaient pas été tués par l’armée mais dans un guet-apens d’inconnus, on lui a fait dire le contraire.

Vidéo de la fusillade diffusée par la chaîne privée syrienne Ad Dounia et montrant les snipers tirant sur les forces de l’ordre et la population
De même sur ce blog on fait état du journal anglais en ligne The Guardian [3] qui assure que des soldats syriens avaient été fusillés parce qu’ils refusaient de tirer sur la foule et se réfère à une vidéo sur YouTube où, en réalité, l’interviewer harcèle un soldat blessé pour lui arracher l’aveu qu’il avait refusé de tirer sur les gens. Question : quand vous n’avez pas tiré que s’est-il passé ? Mais le soldat ne comprend pas la question parce qu’il venait de dire qu’il n’avait pas reçu des ordres pour tirer sur les gens, aussi répond-t-il « rien, les tirs ont commencé de toutes les directions ». L’interviewer répète sa question d’une autre manière en demandant « pourquoi tiriez-vous sur nous, des musulmans ? » Le soldat lui répond : « je suis aussi un musulman ». Alors l’interviewer lui demande : « pourquoi alors alliez-vous tirer sur nous ? » et le soldat de répondre : « nous n’avons pas tiré sur les gens, on nous a tiré dessus sur le pont ».

Non seulement ces pauvres soldats sont abattus cyniquement par des mercenaires mais les médias s’évertuent à en faire des bourreaux !

Des ingérences étrangères dans les évènements

Il faudrait vraiment se désintoxiquer de la désinformation concertée de ces mega medias. Quel zèle haineux a soudainement envahi leurs comités de rédaction pour qu’ils puissent à ce point mentir dans l’agencement de l’image et du son ? En campagne au nom de la liberté les voici qui commencent par nous imposer un totalitarisme de l’opinion qui surpasse en efficacité celle des pires régimes d’antan. Il est décrété que les peuples arabes doivent se révolter et changer de régime à l’aveuglette et à n’importe quel prix pour exorbitant qu’il soit. Il est clair qu’on cherche à créer un vide sécuritaire et à affoler l’habitant. Parallèlement les médias soufflent sur le feu pour l’amener au paroxysme. Ces agissements sont loin de la déontologie journalistique, ils sont manipulateurs, ils devraient être stigmatisés.

Alix Van Burren, reporter vétéran de la Repubblica, le journal italien bien connu est à Damas et il a envoyé un rapport sur le rôle possible d’agitateurs à la solde de Khaddam [4] à Banyas. Le dimanche deux personnes de l’entourage de l’ex-vice président ont été arrêtées. Des activistes des droits de l’homme ont confirmé qu’ils étaient en train de semer le trouble en distribuant de l’argent et des armes. Haytham al Maleh, un membre de l’opposition, a été le plus explicite à montrer du doigt l’interférence des gens de Khaddam qui « joue avec le sang des innocents » dans et autour de Banyas. Il a aussi mentionné les chiens galeux, loyaux de Rifa’t al Assad, oncle mafieux et déchu de Bashar El Assad. Ces gens, d’après la Repubblica, sont actifs sur la côte entre Tartous et Lattaquieh.

Depuis l’assassinat de Rafic Hariri au Liban, son fils Saad qui accuse la Syrie d’avoir commandité le meurtre cherche à affaiblir le régime, voire à l’éradiquer par tous les moyens.

La semaine passée nous avons lu dans Wikileaks que ce même Saad Hariri avait demandé aux USA de mettre fin au régime de Assad stipulant que Khaddam et les Frères Musulmans, aidés de Hikmat Al Shebahi pourraient remplir le vide occasionné. Depuis quelques années nous savons que souvent des armes passent par les montagnes qui nous entourent, limitrophes avec le Liban qui sont difficilement contrôlables par la douane en provenance du village pro-haririen de ‘Arzâl. Pas plus tard qu’hier un tracteur a été intercepté contenant des armes, il est passé par devant notre monastère sis sur le chemin de contrebande à l’orée du village. Depuis les années 60 le fondamentalisme sunnite cherche à émerger au sein des régimes arabes. Réprimés par ces régimes, les Frères musulmans [5] et les djihadistes salafistes ont constitué des réseaux occultes qui ces dernières années ont infiltré des jeunes désœuvrés. Certains, dans notre village, ont été enrôlés pour se battre à côté de Al Qaeda en Irak et ont été tués. Nous avons su que ce qu’on croyait être de simples ouvriers égyptiens, des résidents jordaniens ou libanais ou des réfugiés irakiens faisaient partie en réalité des cellules dormantes qui s’équipaient petit à petit pour un scénario de renversement du régime savamment élaboré entre diverses capitales et patronné par certaines grandes puissances et quelques pays arabes. Cependant, et c’est le comble, ces médias et leurs invités tournent en dérision toute nouvelle concernant l’implication de tierces personnes dans les évènements en Syrie et se hâtent de démentir les preuves apportées de l’implication active de régimes et de factions à l’arrière-fond des évènements en Syrie, avec la présence de mercenaires professionnels armés et équipés.

Des informations dignes de foi assurent le contraire. Des mercenaires circulent un peu partout. Le cousin de notre tailleur de pierre allait au restaurant depuis une semaine. Une voiture sans immatriculation passe près de lui et l’abat à bout portant. Hier à Deir Atiyeh, village cossu à quatre kilomètres du nôtres, un groupe armé a tiré sur le restaurant le plus sélect et a endommagé plusieurs magasins. La présence de ces mercenaires a fait que nos jeunes des quartiers chrétiens de Homs, Rableh, Qusayr, Dmaineh, Jousseh, ont formé des comités populaires pour fermer l’entrée des ruelles et villages et s’assurer de l’identité de tout arrivant. Ils témoignent que les forces de sécurité elles-mêmes acceptent d’être fouillées. Nos jeunes de Homs ont poursuivi et attrapé des fauteurs de troubles, qui étaient des étrangers de nationalités irakienne, libanaise ou égyptienne, armés et arborant des téléphones portables type Thuraya (connectés par satellites).

Mais ce qui donne le frisson est le récit que m’a fait ce matin un témoin oculaire. G.B.A.N qui est institutrice Cette personne est digne de foi, elle est membre de notre paroisse et très proche de notre monastère depuis des années : Voici ce qu’elle m’a raconté :

Témoignage d’une institutrice

« Les manifestants que nous avons vu déferler le jour des Rameaux ne sont pas de Homs. Ils nous demandaient comment se diriger dans les rues. Beaucoup sont des gamins qui portent des sortes de pantoufles qu’ils égarent dans la rue. Ces adolescents se sont targués devant nous de « gagner de l’argent ». Ils ont fait état de sommes d’argent qui leur ont été distribuées pour participer à la manifestation. Pour quelques-uns c’était 500 livres syriennes la journée, pour d’autres c’était 1 000 livres syriennes.

Nous avons entendu nos voisins se répéter les uns les autres : « d’où viennent ceux-là et pourquoi doivent-ils s’exprimer chez nous à notre place ? ». Les gens de Homs avaient peur et se barricadaient chez eux. Les manifestants étaient mal élevés, des Hardabasht. À 18 h 30 ils se sont arrêtés à l’église Saint Antoine des grecs-orthodoxes à Bab El Sbah et ont parlé insolemment avec les Pères Wahib Bitar et Tohmeh Tohmeh qui faisaient les prières des Rameaux. Ils les ont interrompu et leur ont intimé l’ordre de se dépêcher pour terminer. Du jamais vu en Syrie où la coexistence islamo-chrétienne est idéale.

Nos jeunes étaient à leur poste à l’entrée des quartiers sous le contrôle des comités populaires : À Adawiya, Al Nuzhat, Bab El Sbah, Al Zahra’ et Khaldiyé. Ils ont réussi à empêcher l’accès de nos quartiers aux manifestants.

Les manifestants ont continué leur chemin, cassant des magasins, brûlant des pneus et molestant les passants. Ils proféraient des paroles vulgaires et insultantes. On a fait état de personnes assassinées, comme un général qui allait dans sa voiture faire des achats. On leur a tiré à bout portant puis on les a coupé en morceaux pour causer la plus grande frayeur au public. Le même procédé a été utilisé par les salafistes à Nahr El Bared avec l’armée libanaise, où les soldats eurent les yeux crevés et les membres coupés. Durant leurs obsèques tout Homs était bouleversé et acclamait le Président. Mais les médias étrangers n’ont donné aucune importance à cet incident. Ils attribuent tout à des « coups montés » du régime.

Le lendemain après-midi les manifestants sont revenus. Les services d’ordre ont remarqué qu’un immeuble en réfection était infiltré par des snipers. Ils ont entouré l’immeuble pour se saisir des snipers et ont demandé aux forains d’éteindre toute lumière. Quelques-uns des snipers qui cherchaient à fuir ont été touchés par les balles de nos soldats. Ils ont été transportés à l’hôpital militaire. Je connais le médecin en chef de cet hôpital, Dr. Kasser Finar. Le soir il était bouleversé en nous racontant que ces snipers étaient des Syriens venus des villages reculés aux confins du désert. Ils étaient drogués au point de ricaner tout le temps et de n’avoir aucune sensation de souffrance.

Hier l’armée a mis la main sur une cache d’arme importante à Homs, dans la mosquée de Mreij à Bab El Sbah.

Ce soir les manifestants se sont rassemblés autour de la place de l’horloge qu’ils ont nommée « place de la libération ». Nous les avons entendus vociférer sans arrêt durant la nuit des slogans effrayants : « Le front de Homs proclame le Jihad, habitants de Homs, au Jihad ! ». Mais personne de la ville n’a bougé. Vers 4 heures du matin nous avons entendu des salves d’armes à feu et le matin quel fut notre soulagement de voir que toute cette foule hirsute avait été dispersée. Aujourd’hui Homs est comme en état de siège. Les forces de sécurité ont interdit les motocyclettes. Personne ne peut rentrer à Homs mais on peut en sortir. Nous avons tous vu que ces manifestants étaient des occupants à la solde d’une entité extérieure à la Syrie. On nous dit que ce sont des salafistes. Nous n’avons aucune hésitation à le croire, nous avons vu de nos yeux leurs agissements. Ils ne sont pas des nôtres, ils viennent pour un complot occulte, pas pour une réforme constructive. Que Dieu nous assiste.
»

Témoignage de M.S. étudiant de Qâra, résidant à Homs

« Le mercredi 19 avril j’étais à Homs. J’habite près de l’université Baath, à côté du rond-point du président. En marge des manifestants j’ai vu des voitures 4x4 équipées avec de grosses mitraillettes bien fixées sur l’arrière. Un milicien se tenait derrière la mitraillette et tenait la gâchette appuyée pour cribler de balle tous les magasins de la rue commerçante qui va du rond-point au centre-ville. Les gens qui circulaient s’aplatirent sur le sol, il y eu quelques blessés. Les jeunes du comité populaire avec les forces de l’ordre finirent par tirer sur le véhicule qui dérapa. Nous accourûmes pour maîtriser ses occupants. Ils étaient trois. Quel ne fut notre étonnement de voir qu’ils étaient dans un état inexplicable, comme drogués. Celui qui actionnait la mitraillette avait été blessé par une balle qui avait laminé son bras en profondeur, mais il riait aux éclats, insensible à la souffrance. Ces gens ont été arrêtés et transportés ailleurs par les forces de l’ordre. »

En recueillant les témoignages de nos amis à Damas (Zamalka, Jobar, Abbasiyyin -tijara, Koussour, Kassa-Dweila, Zablatani, Souk El Hâl, Saaba-Gotta, reliée aux camps palestiniens qui font un juteux commerce d’armes) ou Daraa, Suwaida, Lattaquieh et le littoral ou Jezzirah, nous relevons plus ou moins le même scénario. Les gens, jeunes et adultes confondus se rassemblent au sortir des mosquées ou à une autre occasion. Ils s’avancent dans une manifestation pacifique. À l’intérieur de la foule il y a des groupuscules qui commencent à faire monter la tension. Les slogans deviennent plus violents et fanatiques. À un moment donné ces intrus commencent à commettre des actes violents : casser des magasins, brûler des voitures, s’en prendre aux passants ou aux forces de l’ordre. L’ensemble des manifestants n’est pas forcément au courant de ces agressions qui se déroulent à un bout de la file de la manifestation. À un moment donné des snipers embusqués sur les toits ou des gens armés de l’intérieur de la foule, tirent tant sur les forces de l’ordre que sur les manifestants. C’est la débandade. Les séquences de vidéo sont prises à ce moment-là pour prouver que les forces de l’ordre ont tiré gratuitement sur une foule pacifique.

C’est une évidence pour des observateurs impartiaux qu’il s’agit d’un scénario habilement monté et orchestré par les médias mondiaux à partir de concepts-clés. Ce scénario se répète un peu partout en Syrie pour infléchir la situation de sorte à pouvoir renverser le régime. Chez nous, dans nos petits villages du Qalamun, cela se reproduit à une moindre échelle. Nous ne cherchons pas à protéger le régime. Nous voulons des réformes, mais pas de cette manière manipulatoire qui est loin d’être innocente.

Pour essayer de comprendre les enjeux de la situation présente en Syrie ou au Moyen-Orient essayons de situer les évènements dans le fil du temps.

Les évènements au passé et au présent

D’abord le passé : Il est inévitable de faire mémoire pour comprendre à quel point nous nous trouvons de notre long calvaire au Moyen-Orient. Par quels labyrinthes mortifères nos peuples ont été obligés de s’engager à cause des alliances et contre-alliances ayant trait au conflit israélo-arabe qui à notre grand détriment n’a pas encore été résolu mais s’est compliqué en une nécrose purulente [6]. Depuis la création de l’État d’Israël, nous nous trouvons dans une situation de continuelle réélaboration géopolitique sur l’échiquier de la diplomatie et de la politique mondiale à coup d’actions et de réactions. D’abord le panarabisme de Naguib et de Nasser, puis la politique des petits pas de M. Kissinger autorisant la partition de Chypre, le dépeçage confessionnel du Liban avec, en arrière-fond la chute du Shah et l’émergence de la République Islamique. Ensuite l’invention du fondamentalisme sunnite avec les Ousamma Ben Laden et les Talibans explosant dans le World Trade Centre puis la guerre du Golfe, celle d’Irak et d’Afghanistan. On nous prédisait le nouveau Moyen-Orient à partir d’une anarchie créatrice suite au limogeage du méchant Saddam Hussein. Nous y voilà ! Piètre réalisation en vérité. Combien de sang, de morts, de destructions ? Quelle instabilité, quelle misère, combien de voitures piégées jusqu’à aujourd’hui ! Sans oublier la subtile et occulte redistribution démographique qui, comme au Liban, à Chypre, dans les Balkans ou en Irak, cherche à morceler la géographie en des entités faibles à prédominance confessionnelle, où souvent les chrétiens n’ont pas de place. Afin que se réalise dans toute sa puissance l’hypothèse du choc des civilisations de Samuel Hungtinton.

Ensuite le présent : Derrière le brouhaha des manifestations et le fracas des armes et des slogans pseudo-humanitaires, on assiste à l’émergence réelle d’un front chiite qui s’oppose à un front sunnite. Pour mettre en place cet ultime scénario on a favorisé d’une manière occulte les mouvements « religieux », Frères musulmans ou ayatollah. Soudainement les grandes puissances sont très soucieuses des Droits de l’Homme dans nos pays. N’avaient-elles pas pactisé, mieux collaboré, au grès de leurs intérêts avoués ou occultes, pendant des décennies avec les régimes décriés aujourd’hui ? Mais voilà que, soudain, les dirigeants mondiaux deviennent attentifs aux principes de la démocratie chez nous, au point que Messieurs Obama, Cameron et Sarkozy écrivent une lettre conjointe, apparue le 14 avril dans le Herald Tribune pour consacrer dans des termes pathétiques le principe de leur ingérence « humanitaire » en Libye. Cette ingérence à caractère humanitaire (?) a déjà fait des dizaines de morts dans la population civile. Elle crée un précédent effrayant. Elle élimine l’État de droit et sape les fondements de l’indépendance des nations, mieux la notion elle-même de nation. La rapidité avec laquelle la communauté internationale, Ligue Arabe et ONU, a réagi contre le régime libyen est déconcertante. Alors qu’il s’agissait de « protéger » la population civile contre les tyrannies de Kadhafi voilà que les frappes de l’OTAN sont en fait pour favoriser et accompagner une rébellion armée qui change la donne. Il ne s’agit plus d’un peuple pacifique qui réclame le changement à ses dirigeants mais d’une guerre civile où la communauté internationale prend parti effective avec l’une des factions contre l’autre.

L’objection humanitaire est bien la motivation de ce droit à l’ingérence. Mais alors pourquoi ne pas en faire bénéficier tous les spoliés de la terre. Pourquoi deux poids, deux mesures ? Pourquoi intervient-on en Libye en « faveur » des manifestants tandis qu’au Bahreïn on intervient à leur détriment ? Et que dire du calvaire quotidien de la population civile à Gaza qui sert de perpétuelle chair à canons à Tsahal avec un usage immodéré de la force contre la population civile ?

Aussi, pour notre part, sommes-nous loin de reconnaître dans les manifestations qui envahissent le monde arabe en général et la Syrie en particulier, les prodromes d’un quelconque printemps, au contraire nous préconisons le maximum de retenue et de prudence. Nous n’y voyons qu’un acte hivernal impitoyable pour nous enrôler dans un nouveau façonnement qui plaise aux maîtres du monde. Et la preuve est à bout portant, nous lisons dans Le Figaro du 18 avril que les USA ont financé l’opposition en Syrie : « Selon le Washington Post, la chaîne Barada TV est proche du Mouvement pour la justice et le développement, un réseau d’opposants syriens exilés. Le Département d’État américain a financé ce mouvement à hauteur de 6 millions de dollars depuis 2006. L’administration américaine a commencé à financer des figures de l’opposition sous la présidence de George W. Bush quand ce dernier a rompu ses relations avec Damas en 2005. Les financements ont perduré avec le président Barack Obama…. »

Nous lisons aussi à propos des évènements en Égypte, jugés si spontanés que la plupart des commentateurs disent que les USA et leurs alliés ont été pris de vitesse et qu’ils cherchaient à se rattraper en Libye :

« Cependant, bien que Moubarak ne soit certainement pas un ange, l’opposition qui lui fit face apparaît avoir été cooptée par des forces qui sont encore plus questionnables » [7]. Quelles sont-elles ? L’article les analyse avec précision : « Freedom House, une fondation US majeure prépare des activistes pour la révolution [8]. La stratégie s’inscrit dans celle de l’administration américaine divisée en néoconservateurs et néolibéraux. Pour l’organisation et le soutien des manifestions a été appliqué le principe de Joseph Nye, un membre de la commission Trilatérale, qui écrit dans son livre Soft Power : The Means to Success in World Politics : « Quand tu obtiens que les autres admirent tes idéaux et veulent ce que tu veux tu n’as pas besoin de te dépenser à droite et à gauche pour les attirer dans ta direction. La séduction est toujours plus effective que la coercition ». Nyse parle de l’importance des ONG comme possible collaborateurs dans l’administration de la puissance douce. L’alliance entre l’ONG Freedom House [9] et le gouvernement américain a entraîné la mise en marche de forces privées qui exercent des influences malsaines dans la politique étrangère et nationale. De plus Freedom House et ses ONG alliés emploient la puissance douce pour faciliter ce que le néoconservateur Michael Ledeen appelle : « la destruction créatrice ». Un concept révolutionnaire et subversif qui cherche à abattre et à reconstruire chaque aspect de la société pour le rendre inoffensif. Pour finir nous dirons que Freedom House n’est qu’une entité dans un réseau d’organisations gouvernementales et non gouvernementales que des élites déviante utilisent pour conduire des campagnes de déstabilisation, pour remodeler le paysage politique, social, économique des pays et punir les dirigeants nationaux récalcitrants et les dictateurs.

C’est bien de destruction créatrice qu’il s’agit. Les architectes de nos nouvelles révolutions peuvent se vanter qu’à un prix dérisoire ils ont pu allumer des incendies qui tiennent à la fois du virtuel, du sentimental, de la boule de neige, bref, de la suggestion médiatique. Mais pour mettre le feu aux poudres il n’en faut pas plus et la puissance douce peut se changer en volcan qui charrie tout. Car il s’agit bien d’en arriver là ?

Quelles voies pour une vraie réforme

Par-delà le factice, il y a des facteurs composés qu’il faut détecter pour être en mesure d’analyser la situation et lui trouver des solutions adéquates en évitant d’idéaliser l’information qui nous parvient de ces mouvements de masse sous forme de désinformation manipulatrice.

Pour ce faire il faut comprendre la spécificité socioculturelle syrienne qui tient sur des équilibres non pas seulement politiques mais humains. Bien que le parti Baas soit idéologique et essentiellement laïc, il n’en a pas moins gardé, comme tous les autres régimes monarchiques, républicains ou parlementaires de la région, des profondes ramifications dans le tissu tribal et clanique, spécifique du Moyen-Orient. Il tient grâce à ces accointances, grâce à un continuel réajustement des relations cordiales à travers les représentants des grandes et des petites familles. C’est cela qui fait sa force ou sa faiblesse, comme celle des autres régimes de la région. Les médias n’ont pas retransmis la réunion du Président Bachar El Assad avec les notables de Daraa par exemple et le témoignage d’un des participants. Accueillis sans aucun protocole, ils ont été touchés par l’intérêt réel du Président et ce contact a réussi à apaiser les esprits et à créer un espace de dialogue et de concorde. Cependant cette atmosphère n’a pas perduré. Entre-temps les évènements de Homs, de Banias, de Jableh et autres sont venus verser de l’huile sur le feu avec les nouvelles de plus en plus impartiales de l’existence d’un véritable réseau sunnite de soutien aux manifestants. Ceci aboutit à des mesures préventives qui sont forcément répressives comme nous le voyons aujourd’hui à Daraa, Douma, Jableh avec, en contrepartie, la démission de plusieurs officiers de l’armée, de deux députés, du vice-président de la chambre de Commerce et du mufti de Daraa.

Un dialogue serein entre les diverses composantes de la Syrie peut commencer

Jamais une ingérence étrangère ne pourra remplacer le dialogue intérieur et serein dans une famille, une région ou une nation. Je rapporte ici le point de vue d’une blogueuse du nom de Nour qui écrit le 14 avril : « Je crois qu’il serait naïf de croire que ces « révolutionnaires » avec les médias Arabes postent simplement des vidéos pour disséminer une information qu’ils sont incapables de vérifier. Ils ne sont pas de simples amateurs qui font des erreurs tout le temps. Ceci fait partie d’une campagne organisée et concertée pour inciter les gens à la violence et à la haine. C’est pourquoi je la rejette totalement ainsi que ceux qui organisent cette charade. Quand aux vrais protestataires j’ai déjà accepté quelques-unes de leurs requêtes car elles sont légitimes et j’ai assuré qu’ils avaient le droit absolu de manifester pacifiquement. Mais je condamne avec les termes les plus sévères l’usage de la violence (TOUTE VIOLENCE) par les officiers de sécurité contre les pacifiques protestataires. Cependant je ne cois pas que je devrais soutenir toute personne qui s’oppose au régime pour le simple fait d’être opposition avec le régime. Je ne soutiens pas l’usage de moyens déshonnêtes et dégénérés pour combattre le régime parce que les gens qui utilisent de tels moyens ne sont pas meilleurs que le régime » [10].

Un changement réalisé par la force coûtera cher laissant présager le pire des scénarios à l’avenir. C’est l’inconnu et l’horreur du vide, même si les médias et leurs distingués invités semblent confiants dans l’avenir et pressent vers la déstabilisation du régime. Sous cette angle les protestations violentes (admettons-le, il y a des intrus qui sont chargés de faire monter la tension) nuisent à la cause de la vraie réforme.

Déjà au XVIIIème siècle l’Orientaliste Sir William Jones, écrivant des Indes coloniales britanniques, argumentait « qu’un système de liberté imposé à une peuple invinciblement attaché à des habitudes opposées serait en vérité un système de tyrannie. »

Ce que nous craignons est bien prédit par le président russe M. Dimitry Medveïev parlant de la situation présente : « Ces pays sont difficiles et il est très probable que des temps durs nous attendent y inclus l’arrivée au pouvoir de fanatiques. Ceci veut dire du feu pour des décades et l’extension de l’extrémisme » [11]. Aussi notre désir est que l’on cesse de mettre de l’huile sur le feu et nous opposer aux formes dévoyées de toute ingérence tendancieuse qui ne peut qu’être intéressée, et ce faisant aveugle et insensible au vrai bien de la patrie.

Mère Agnès-Mariam de la Croix

[1] Al-Hurra est une chaîne en arabe du BBG, c’est-à-dire rattachée au Département d’État US. Ndlr.

[2] « Western Press Misled – Who Shot the Nine Soldiers in Banyas ? Not Syrian Security Forces », par Joshuah Landis, Syria Comment, 13 avril 2011.

[3] « Syrian soldiers shot for refusing to fire on protesters », par Katherine Marsh, The Guardian, 12 avril 2011.

[4] Abdel Halim Khaddam fut vice-président de la Syrie de 1984 à 2005. Aujourd’hui en exil à Paris, il dirige une partie de l’opposition pro-occidentale soutenue par les USA. En 2006, il a accusé Bachar el-Assad d’avoir commandité l’assassinat de Rafik el-Hariri, mais son témoignage s’est avéré mensonger. Ndlr.

[5] Les Frères musulmans sont une confrérie aux caractéristiques très différentes d’un pays à l’autre. En Syrie, ils sont indluencés par l’Arabie saoudite. Ndlr.

[6] Je peux en dire quelque chose pour l’avoir vécu dans ma chair. Fille d’un palestinien, réfugié au Liban en 1948, j’ai vécu le drame atroce de la guerre du Liban qui était une guerre commanditée et non point civile.

[7] « Destabilization : Directed Discontent in Egypt and Beyond », par Paul et Phillip D. Collins, 11 mars 2011.

[8] Ce qui est corroboré par un autre article sur le même site qui réfère que des jeunes Égyptiens sont soutenus par Freedom House pour acquérir de nouveaux outils et savoir-faire sur Facebook YouTube et par messagerie, qu’ils pourraient utiliser pour faciliter la révolution. Freedom House a pourvu les activistes l’accès aux ressources nécessaires pour mener une révolution, y inclus l’interaction avec des donneurs, des réseaux, des organisations internationales et des médias ».

[9] « Freedom House : quand la liberté n’est qu’un slogan », Réseau Voltaire, 7 septembre 2004.

[10] Syria Comment, op.cit.

[11] Collins, op. cit.
http://www.voltairenet.org/article169652.html#article169652
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Message  Loatse Mer 4 Mai - 3:54

Je ne suis pas étonnée du tout du contenu de ce témoignage, non2... J'allais dire : j'espère que cette petite mère sera rapatriée avant de me souvenir que des liens forts se sont tissés entre sa communauté et les habitants de son village... Je prie pour que ne lui soit pas réservé le sort des moines de Tibérine...

Si je comprend bien, dans ces fameuses révolutions, nous aurions donc un tyran-dictateur d'un côté qui lorsque des manifestations pacifiques ont lieu, donneraient l'ordre à l'armée de tirer sur les foules... version officielle.

Ce témoignage nous dit que :

1) certaines manifestations sont composées de gens venant de l'extérieur rémunérés pour cela..
2) Que les soldats ne tirent pas sur la foule et que des tireurs venus d'on ne sait où tirent au hasard tantot sur les manifestants tantot sur les militaires ( ou la police), ce qui inévitablement justifiera l'ingérence des troupes de l'otan, ingérence à vocation "humanitaire".. sauf à bahrein bien sur !
3) Ce fameux choc des civilisations fait partie d'une propagande bien orchestrée et, ceci est visible ; (il suffit juste d'ouvrir les yeux), nous désigne un ennemi : le monde musulman dans sa globalité...

Une chaine de télévision francaise (pas TF1 Smile demandait ce matin aux télespectateurs de voter sur diverses questions consécutives à la mort de ben laden

L'une d'entre elle était : Croyez vous que le nombre d'attentats va augmenter après son exécution ?

80% de oui !

On instille un climat de peur, sans cesse croissant et toujours renouvellé parmi les peuples... Les attentats de marakech ont bouleversé l'opinion et cela se comprend d'ailleurs mais le but est atteint... L'économie de ces pays qui vivent du tourisme (maroc, tunisie, egypte) est complètement chamboulée, les rendant à terme dépendant des aides internationales..

Quand aux attentats qui visent particulièrement les chrétiens (eglise copte avant la noel), ils ne font que croître alors que paradoxalement, ces communautés n'avaient aucun problème de cohabitation avec les populations locales...

Je crains que ces guerre sur fond d'ingérence ne se transforment en croisades.. au début j'ai bien ri quand j'ai entendu kadhafi employer ce mot, maintenant plus du tout..

Les guerres engrangent de l'argent.. En tentant de voir les choses avec un coté cynique (dur, dur), la vente d'arme fait marcher le business, les guerres permettent une régulation de la démographie assez rapide, que ce soit de manière directe ou bien indirecte (famines, maladies etc..)

Quelque chose se met en place, quoi je ne saurait dire exactement, mais ca ne sent pas bon et j'adhère volontiers à l'intuition de la petite mère, nous sommes sans doute proche de ce que l'on nomme la fin du monde qui n'est en fait que la fin d'un monde, celui de nos libertés...


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Message  Non2 Mer 4 Mai - 4:25

Je ne suis pas sûr qu'elle désire être rapatriée, elle me semble être le genre de personnage qui ne recule pas devant l'adversité. Mais bon, ce choix lui reste si elle le désire.

J'avais surtout lu cet article comme témoignage d'une personne "du cru", sans déformation médiatique (média-mensongère). Tu as une lecture de chrétienne, donc probablement plus en phase avec ce qu'elle a voulu écrire. Espérons que son témoignage ainsi que d'autres puissent être assez entendus pour faire échouer la propagande ... dire la vérité sur ce qui se passe réellement pourrait être un meilleur déminage que celui qui devrait être fait trop tard.
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Message  Non2 Jeu 30 Juin - 7:12

Un article intéressant de Hala Jaber du Sunday Times traduit par Info-Syrie :

Hala Jaber du Sunday Times : « Oui, il y a des terroristes islamistes en Syrie »
Par Hala Jaber, le 29 juin

La Syrie, les médias, les religions, les intérêts, les gens ... Hala_j10 Hala Jaber
Voici la traduction d’un fort intéressant article de la journaliste anglo-libanaise Hala Jaber, correspondante du journal britannique The Sunday Times et nommée journaliste de l’année 2003 par Amnesty International. A peine arrivée en Syrie, fin juin, elle a enquêté à Damas et dans le nord-ouest du pays, particulièrement touché par les troubles. Tout en soulignant la brutalité inutile et meurtrière des forces de l’ordre, elle pointe, et c’est un fait nouveau dans la presse occidentale, la présence d’extrémistes armés (et barbus), agents provocateurs s’employant avec d’assez gros moyens à faire dégénérer les manifestations au départ pacifiques. Hala Jaber, s’appuyant sur des témoignages locaux, donne notamment un récit détaillé des graves incidents survenus le 18 juin à Ma’rrat al-Nu’man, ville du nord-ouest : on voit que les djihadistes y ont fait régner la terreur, et ont versé le sang – alors que l’armée a fait profil bas, pour éviter des incidents. Le récit de l’enlèvement d’un opposant modéré, Mohamed Salid Hamadah, et des tortures et menaces qu’il a subi de la part d’extrémistes sunnites fait froid dans le dos, et laisse supposer ce que serait le climat de la Syrie si elle tombait dans leurs mains !

Encore une fois, c’est, à notre connaissance, la première fois qu’une journaliste occidentale rend compte d’une réalité dénoncée depuis des semaines par les autorités syriennes – qu’Hala Jaber ne ménage d’ailleurs pas – mais niée ou tue par la quasi-totalité des médias.

La Syrie prise sous le feu croisé des extrémistes

(les intertitres, les phrases surlignées et la traduction sont de la rédaction d’Infosyrie.fr)

Les manifestations pro-démocratie sont infiltrées par des djihadistes armés, qui provoquent l’armée et suscitent des fusillades meurtrières.

Par Hala Jaber à Ma’rrat al-Nu’man

Ils sont venus par milliers marcher pour la liberté à Ma’rrat al-Nu’ man, une petite ville misérable entourée de champs de camomille et de pistaches dans la région troublée du nord-ouest de la Syrie. La manifestation a suivi une routine devenue familière à tous ceux qui y participent chaque vendredi depuis 11 semaines, et pourtant y participer cette fois requérait un courage extraordinaire.
La Syrie, les médias, les religions, les intérêts, les gens ... Marrat10 Manifestants de l'opposition à Ma'rrat, fin juin.
La semaine précédente quatre manifestants ont été tués en tentant de bloquer la route principale reliant Damas et Alep, la plus grande ville du pays. Et la semaine d’avant, quatre autres avaient été tués.

Les habitants de Ma’rrat étaient à ce point furieux du sang versé par les mukhabarat – membres de la police secrète -, que des intermédiaires avaient proposé un accord aux deux camps. Quatre-cents membres des forces de sécurité avaient été retirés de Ma’rrat, en échange de la promesse d’une manifestation calme. Les forces restantes, 49 policiers et 48 réservistes, étaient confinés dans une caserne près du centre-ville. Mais au moment où quelque 5 000 manifestants non armés parvenaient à la place principale, ils avaient été rejoints par des hommes munis de pistolets.

« Des types barbus et armés à bord de pick-ups »

Au début, les chefs tribaux conduisant la marche ont pensé que ces hommes étaient venus armés pour se défendre si jamais une fusillade éclatait. Mais quand ils ont vu d’autres armes – des fusils et des lances-roquettes manipulés par des types barbus à bord de voitures ou de pick-ups sans plaques d’immatriculation – ils ont compris que des incidents étaient à venir.

La violence a éclaté alors que les manifestants approchaient de la caserne, où les policiers s’étaient barricadés. Quand les premiers coups de feu ont éclaté, les manifestants se sont dispersés. Quelques policiers ont pu s’enfuir par une porte à l’arrière de la caserne ; les autres se sont retrouvés assiégés.

Un hélicoptère militaire est envoyé en renfort. « Il s’en est pris aux hommes armés pendant plus d’une heure » a dit un témoin, un chef tribal. « Il les a contraints à utiliser contre lui le plus gros de leurs munitions pour soulager les policiers encerclés dans le bâtiment. »

Certains des hommes armés ont été atteints par les balles tirées de l’hélicoptère. Quand celui-ci s’est retiré, la foule s’est mise à attaquer la caserne. Une fusillade enragée s’en est suivie. Bientôt, quatre policiers et 12 assaillants étaient morts ou mourants. 28 autres policiers étaient blessés. Leur caserne était mise à sac et incendiée, en même temps que le tribunal et le poste de police.

Les policiers qui avaient échappé à l’attaque du 18 juin ont été cachés dans les maisons des familles qui avaient manifesté un peu plus tôt, selon le témoignage de ce chef tribal. Lui, ses fils et ses neveux ont récupéré 25 hommes et les ont conduits jusqu’au QG de la police d’Alep.

Vendredi dernier j’observais la dernière manifestation pour la démocratie à Ma’rrat. Seulement 350 personnes étaient présentes, pour la plupart des jeunes gens à moto qui fonçaient sur la grand-route vers une ligne de blindés garés au milieu de bosquets d’oliviers. Parmi ces irréductibles se trouvaient des militants barbus. Ils ont alors provoqué les militaires à grand renfort d’injures, qui les ont accueilli avec un grand stoïcisme. Les gens du coin m’ont dit que les blindés n’avaient pas bougé depuis qu’ils avaient pris position 18 jours plus tôt.

La raison de cette faible participation à la manifestation a bien été comprise par les chefs tribaux qui avaient organisé les précédentes marches, et qui espéraient qu’une réforme politique finirait par apporter l’argent du gouvernement à leur ville oubliée de 100 000 habitants. Des milliers de gens ordinaires qui les avaient soutenus préféraient désormais rester chez eux de peur que des éléments armés provoquent de nouveaux affrontements.

Des infos faisant état d’hommes armés tirant au milieu de manifestations dans au moins quatre villes semblent marquer l’émergence d’une nouvelle source de trouble dans un pays déjà déchiré par trois mois de troubles qui ont causé la mort de presque 1 400 personnes, et pas mal d’inquiétude chez ses voisins, d’Israël à la Turquie.

Des activistes interrogés la semaine dernière par le Sunday Times craignaient que ces hommes en armes – dont un certain nombre de djihadistes – divisent l’opposition et donnent aux forces de sécurité syriennes un prétexte pour continuer à tirer sur leur propre peuple.

« J’ai entendu des officiels reconnaître leurs erreurs »

Je suis arrivé à Damas mardi dernier, le premier journaliste occidental à entrer en Syrie avec l’assentiment des autorités depuis que les troubles ont débuté. De hauts responsables m’avaient promis que je pourrais me déplacer et travailler librement.

Histoire de les mettre à l’épreuve, je me suis entretenu avec des figures de l’opposition et des militants aussi bien qu’avec des membres du gouvernement de Bachar al-Assad. J’ai trouvé un pays dont l’ardente population est de plus en plus déterminée à assurer un changement, et dont les dirigeants semblent ne pas savoir comment lui répondre.

Ce n’est pas, je le précise, grâce à des sources gouvernementales que j’ai pu établir la présence d’extrémistes, mais grâce à des personnalités de l’opposition et à mes propres yeux.

Dans les souks et les cafés de la vieille capitale, la vie et le travail continuent comme en temps normal. Le fait nouveau qui m’a frappé c’est que, pour la première fois en 28 ans de visite en Syrie, j’ai entendu des officiels reconnaître leurs erreurs. Les critiques allaient de la corruption gouvernementale jusqu’aux meurtres de civils par les forces de sécurité.

« Ils ont vu des manifestants, par centaines et par milliers, scander des slogans anti-gouvernementaux ou déchirer des photos d’Assad – quelque chose qui il y a quelques mois seulement auraient conduit les gens en prison – et ils réagissent de façon disproportionnée, en tirant au hasard » reconnaît un un responsable de la sécurité.

La tuerie pourtant a continué durant les manifestations de vendredi, où 28 personnes ont été tuées, la plupart dans la ville de Kiswa, au sud de la capitale. Deux autres y sont mortes lors de funérailles, et trois à Damas. Les manifestants de Kiswa brandissaient un grand drapeau syrien pour monter qu’ils associait leur protestation et le patriotisme. Cinq jeunes gens donnaient les slogans et selon des témoins, l’atmosphère était presque, pendant quelques brèves minutes, celle d’un carnaval. Mais en moins d’une demi-heure des membres des forces de sécurité vêtus de blouson de cuir et armés d’AK 47 sont arrivés. Les protestataires ont répondu en maudissant le nom de Maher al-Assad, frère du président, décrié pour les pires atrocités commises pendant la répression.

Les cris de « On n’a pas peur de vous ! » ont été bientôt recouverts par les tirs des Kalashnikovs et des pistolets, selon un témoin. « En quelques minutes à peine j’ai vu 18 manifestants par terre, saignant abondamment » dit-il. « J‘ai vu un enfant couvert de sang. Hassan Sheeb, un enfant de 13 ans, serait mort de ses blessures peu après. Des hommes criaient « Oh mon dieu ! » tandis que des femmes hurlaient aux fenêtres. « A un moment j’ai cru que je mourrais et que je ne reverrai jamais ma famille » dit le témoin. « J’ai entendu les balles et senti le gaz lacrymogène. C’était dur de vivre ça en voyant trois jeunes gens baigner dans leur sang. »

Les images de ces manifestants ensanglantés emportés par leurs amis ont suscité d’avantage d’émotion que des scènes identiques observées dans d’autres pays du Proche-Orient pendant le printemps arabe. La Syrie a un rôle central dans nombre des questions génératrices d’instabilité au Proche-Orient. Alliée loyale de l’Iran, elle soutient le Hezbollah au Liban et le Hamas dans la bande de Gaza. Le chaos en Syrie, qui a des frontières avec l’Irak, le Liban, la Turquie, la Jordanie, et Israël, signifie le désordre dans toute la région. La semaine dernière les Etats-Unis exprimaient leur préoccupation à propos d’informations selon lesquelles la Syrie acheminait des troupes sur la frontière turque, que plus de 12 000 personnes ont franchie pour fuir les violences. Hillary Clinton a dit qu’à moins que les forces syriennes cessent immédiatement leurs attaques, « nous verrions bientôt une escalade militaire dans la région. »

Alors que les funérailles des 14 victimes de Kiswa se déroulaient hier, l’atmosphère restait tendue dans la ville. Les manifestants rejetaient toute idée que des djihadistes armés aient pu provoquer les les forces de sécurité dans des manifestations, ici ou n’importe où en Syrie. « Le régime continue d’affirmer que nous sommes des groupes armés, salafistes ou criminels » dit un étudiant de 25 ans. « Je demande à tout le monde de venir et de voir si nous brandissons un seul couteau, un seul bâton dans nos manifestations. »

La tragique mésaventure de Mohamed Hamadah

Certaines personnalités de l’opposition ont de bonnes raisons d’être en désaccord avec le régime. Mohamed Salid Hamadah, 44 ans, est un journaliste qui a été emprisonné pour avoir critiqué le gouvernement. Hamadah et sa femme, Um Joud, comptaient parmi les premiers protestataires à Damas. Le père d’Um Joud a passé 31 ans en prison pour s’être opposé au père de Bachar, Hafez el-Assad, qui a dirigé le pays de 1971 à 2000. Le mois dernier, Hamadah s’est rendu à Ma’rrat al-Nu’man, sa ville, pour y observer le mouvement de protestation et il s’est aperçu qu’il n’avait pas de chefs. Il a alors créé un groupe d’intellectuels à Damas pour encadrer les manifestations et s’assurer qu’elles ne tombent pas sous la coupe de militants armés.

Le 18 juin, jour de l’attaque de la caserne de Ma’rrat, Hamadah a vu plusieurs grands véhicules sur la grand-route. Selon lui, chacun contenait au moins six hommes en armes, certains parlant dans des talkie-walkies. Après que les violences se fussent achevées, Hamadah se trouvait en voiture près de la ville, vers minuit, quand un éclair aveuglant l’a forcé à s’arrêter. Des hommes armés ont alors entouré le véhicule et lui ont demandé ses papiers, puis lui ont passé un bandeau sur les yeux, lui ont lié les mains dans le dos et les pieds ensemble et l’ont jeté dans le coffre d’une voiture. Après un voyage de 28 minutes, il a été traîné dans dans un immeuble avec un escalier très raide, pour être finalement informé qu’il se trouvait aux mains de la « section des interrogatoires révolutionnaires de Syrie. »

Hamadah dit qu’il a été frappé dans le dos avec des câbles électriques et traité de « chien » pour avoir donné des consignes en faveur d’une protestation pacifique. « Tu dis au peuple de ne pas combattre l’armée quand elle attaque » lui reprochait son interrogateur. « Ce n’est pas l’armée de la Syrie, c’est l’armée de Bachar, et nous voulons la brûler et la tuer par le fer et par le feu. »

Hamadah a subi d’autres tortures. Du plastique brûlé a été égoutté sur son dos, ses cuisses et ses hanches. On l’a aussi électrocuté par ses doigts de pied. Parmi la liste des contacts de son mobile, ses agresseurs ont trouvé le nom « George ». Ce qui lui a valu une raclée supplémentaire pour avoir fréquenté « un infidèle chrétien, un croisé et un porc ! » Hamadah a été averti que s’il s’avérait être membre de la minorité alaouite qui constitue l’élite dirigeante syrienne, sa petite fille serait découpée en morceaux sous ses yeux. Finalement, il s’est retrouvé pendu la tête en bas pendant que des électrodes étaient appliquées sur son dos et ses fesses. « La douleur était effroyable et j’ai hurlé puis perdu conscience, puis j’ai été ranimé avec de l’eau froide. Ils m’ont forcé à rouvrir les yeux et ont jeté du sel dessus. »

Au bout de sept heures Hamadah a été ramené à sa voiture. Ce week-end il a résolu de continuer à travailler pour les opposants pacifiques en dépit des menaces de ses ravisseurs qui, il insiste, étaient bien des djihadistes. « Je refuse pareille alternative pour mon avenir et celui de mes enfants ! » dit-il.

Le risque d’un regain d’activisme islamiste préoccupe ceux qui ont vu des insurgés armés ou regardé des vidéos les montrant en train de décapiter des membres des forces de l’ordre ou de mutiler leurs cadavres. Certains analystes syriens pensent que la haine des extrémistes sunnites pour les Alaouites et les chrétiens peut conduire à la fracture du pays sur des bases religieuses, déclenchant ainsi une guerre civile sur le modèle de celle qui a dévasté le voisin du sud, le Liban. Ce qui est certain que la plupart des protestataires sont des gens ordinaires qui n’ont rien à voir avec des extrémistes religieux, et que beaucoup de sang innocent a été versé sans nécessité.

Au cours de la journée la plus sanglante du soulèvement, voici trois semaines, au moins 58 personnes ont été tuées par les forces gouvernementales dans la ville de Hama – théâtre en 1982 du massacre de 10 000 à 20 000 insurgés de la confrérie des Frères musulmans, quand le père de Bachar était président. Selon des sources officielles, les derniers tirs sont intervenus quand les forces de l’ordre ont été prises en sandwich entre deux groupes de manifestants. Un responsable a prétendu qu’après qu’un manifestant a tiré en l’air, les forces de l’ordre ont reçu l’ordre de retenir leur feu. Mais quand d’autres tirs ont suivi, objectivement dirigés contre elles, elles ont tiré sur la foule.

Deux jours plus tard, l’officier responsable de cette bavure a été arrêté avec 19 autres policiers. Ils sont toujours en prison, et Bachar al-Assad s’est dit déterminé à ce qu’ils comparaissent devant un tribunal.

Lundi dernier, dans sa troisième intervention depuis le début des troubles le 15 mars, le chef de l’Etat a promis des réformes, un dialogue national, des modifications dans la constitution et la punition des responsables corrompus. Presqu’un million de partisans du régime auraient manifesté pour approuver ce discours, tandis que le mouvement contestataire le rejetait catégoriquement. Et que d’autres parlaient de changer le système mais pas nécessairement le chef.

Au contraire de la Tunisie, de l’Egypte, de la Libye et du Yémen, la Syrie n’a pas vu la défection de membres importants de ses élites militaire, politique ou diplomatique. Les analystes syriens ne voient pas de menace immédiate sur le régime, mais l’incapacité a insuffler des réformes pourrait encourager des éléments armés, dont les djihadistes, à exploiter la frustration populaire. Les opposants plus modérés insistent sur le fait qu’ils ne permettront pas que la sécurité intérieure du pays soit mise en péril de cette façon.

(Publié dans le Sunday Times le 26 juin)
http://www.infosyrie.fr/decryptage/hala-jaber-du-sunday-times-oui-il-y-a-des-a-des-terroristes-islamistes-en-syrie/
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Message  Non2 Mar 16 Aoû - 20:24

Beaucoup de choses ont bougé en Syrie, sans que j'aie eu le temps de m'y attacher. J'ai ici trouvé un article expliquant comment l'extrémisme sunnite est utilisé pour déstabiliser la région en transformant un conflit politico-économique en conflit religieux ...
Guerre de l’information - le paradoxe syrien dévoilé (Asia Times)
Alastair Crooke, le 17 août 2011

Première Partie

La Syrie peut-elle être correctement considérée comme un exemple d’une révolution populaire arabe « pure », un soulèvement non violent, une manifestation pour la liberté contre une tyrannie et qui n’a rencontré que répression ? Je crois que cette narration est une lecture totalement fausse servant délibérément certaines ambitions différentes. Les conséquences de fermer les yeux sur ce qui se passe en Syrie fait courir d’énormes risques : un conflit sectaire potentiel qui ne serait pas confiné à la Syrie.

L’un des problèmes pour dévoiler le paradoxe syrien c’est qu’il y a effectivement une demande interne réelle de changement. Une vaste majorité de Syriens veulent des réformes. Ils ressentent la claustrophobie de l’autoritarisme inerte de l’état et de l’indifférence arrogante de la bureaucratie à l’égard de leurs difficultés quotidiennes. Les Syriens sont indignés par la corruption envahissante et les tentacules des autorités sécuritaires dans pratiquement tout le quotidien. Mais la demande largement répandue de réformes est-elle comme beaucoup l’affirme à l’origine des violences en Syrie ?

Il y a cette demande massive de réformes. Mais paradoxalement - et contrairement à la narration du « réveil » - la plupart des Syriens croient aussi que le Président Bashar Al Assad partage leurs convictions sur les réformes. Les populations de Damas, d’Alep, la classe moyenne, la classe des commerçants et les minorités non sunnites (qui correspondent à ¼ de la population) entre autres, dont la direction des Frères Musulmans sunnites, rentrent dans cette catégorie. Ils pensent également qu’il n’y a « personne d’autre » de crédible capable de mener ces réformes.

Qu’est ce qui se passe donc alors ? Pourquoi le conflit se polarise- t-il ainsi et devient si amer s’il y a effectivement un tel consensus large ?

Je pense que les racines de l’amertume se trouvent plutôt en Irak qu’en Syrie de deux manières distinctes.

Premièrement elles remontent au courant de pensée jihadiste sunnite tel qu’exprimée par Abi Musab al-Zarqawi qui s’est développé en Irak a fait violemment surface au Liban et a été transposé en Syrie avec le retour de nombreux vétérans syriens salafistes à la « fin » du conflit en Irak.

Deuxièmement, et séparément, l’amertume en Syrie est également liée à un sens profond de grief ressenti par certains états arabes à cause de la perte de pouvoir politique sunnite suite à l’ascension au pouvoir en Irak du premier ministre Nuri al-Malaki dont ils rendent Assad responsable.

Précurseur des évènements actuels en Syrie l’armée libanaise a du également en 2007 se battre contre un groupe de militants sunnites de diverses nationalités qui avaient combattu en Irak. Le groupe, Fatah al-Islam, avait infiltré venant de Syrie le camp de réfugiés Naher al-Bared au Nord du Liban et ses membres s’étaient intégrés aux familles palestiniennes du camp par mariages.

Bien que le nombre de combattants étrangers était relativement bas, ils étaient bien armés et expérimentés en combats urbains. Ils ont aussi bénéficié de soutien libanais local. Ce conflit sanglant avec l’armée libanaise a duré plus de trois mois. A la fin Naher al-Bared était en ruines et 168 soldats de l’armée libanaise avaient été tués.

Cet évènement était le point culminant de toute une série de mouvements d’Afghanistan et à travers la région d’allées et venues en Irak. La plupart de ces Sunnites radicalisés venus combattre l’occupation des US gravitaient autour de groupes liés de loin à Zarqawi. L’affiliation de Zarqawi avec Al Qaeda n’a pas de signification particulière pour la Syrie actuellement mais la doctrine « Syrie » de Zarqawi qui s’est développé en Irak est cruciale.

Zarqawi comme les autres Salafistes ont rejeté les frontières artificielles et les divisions nationales héritées du colonialisme. A la place il a insisté pour appeler l’ensemble du Liban la Syrie la Palestine et la Jordanie et une partie de la Turquie et de l’Irak par son ancien nom « Bilad a-Sham ». Zarqawi et ses supporters étaient férocement anti Shi’ite - bien plus que ne l’était au début al Qaeda - et affirmaient qu’ a-Sham était un patrimoine entièrement sunnite qui avait été conquis par les Shi’ites.

Selon sa narration, le cœur sunnite, la Syrie, a été usurpé ces 40 dernières années par les Shi’ites d’Al Assad ( les Alawites sont une branche du mouvement Shi’ite). L’ascension du Hezbollah pour partie grâce à Assad a aussi sapé encore plus le caractère sunnite du Liban. De même ils pointent du doigt le soi disant affaiblissement par Assad de l’ancien premier ministre d’Irak, Ayad-Allawi, comme un acte livrant l’Irak aux Shi’ites, nommément à Malaki.

A partir de ce profond grief l’écartement du pouvoir des Sunnites les alliés de Zarqawi ont développé une doctrine dans laquelle le Liban et la Syrie n’étaient plus des plateformes d’où lancer le jihad mais des endroits pour le jihad (contre les Shi’ites de même que contre les autres). Les Salafistes syriens sont retournés chez eux en entretenant ce grief. Un grand nombre d’entre eux - Syriens et non Syriens - se sont installés dans les villages à la campagne à la frontière du Liban et de la Turquie et comme leurs confrères de Nahar al- Bared, ils se sont mariés localement.

Ce sont ces éléments - comme au Liban en 2007 - qui ont donné naissance à une violence armée en Syrie contre les services de sécurité syriens. A la différence de la Tunisie et de l’Egypte, la Syrie a fait l’expérience de centaines de morts et de centaines et centaines de blessés parmi les forces de sécurité et la police. (A Dara c’est différent les éléments armés sont des Bédouins qui migrent entre l’Arabie Saoudite, la Jordanie et la Syrie).

Difficile de fixer un nombre mais peut être 40 000 à 50 000 Syriens ont combattu en Irak. Avec leurs mariages au sein de communautés locales leur base de soutien est plus importante que les chiffres réels de ceux qui sont allés en Irak. Leur objectif en Syrie est identique à ce qu’il était en Irak : établir les conditions pour le jihad en Syrie en exacerbant l’animosité sectaire - comme l’a fait Zarqawi en Irak via ses attaques contre les Shi’ites et leurs mosquées. De même, ils cherchent à s’implanter dans le Nord Est de la Syrie pour créer un émirat islamique salafiste qui agirait de façon autonome sans obéir à l’autorité de l’état.

Cette fraction d e l’opposition n’est pas intéressée par des « réformes » ou la démocratie : ils déclarent clairement et publiquement que si cela coûte 2 millions de vies pour renverser les Alawites « Shi’ites » le sacrifice en vaut la peine. Mettre en place une législation autorisant de nouveaux partis politiques ou étendre la liberté de la presse sont des exigences auxquelles ils sont complètement indifférents. Le mouvement de Zarqawi rejette d’emblée la politique occidentale.

Ces groupes Salafistes sont le premier tiroir de la « boîte » syrienne : ils ne se réduisent pas à une seule organisation mais sont généralement dirigés localement et autonomes. Liés entre eux sans contrainte via un système de communications ils sont bien financés et ont des liens avec l’extérieur.

L e deuxième tiroir de la boîte syrienne ce sont certains groupes en exil : eux aussi sont bien financés par le gouvernement US et d’autres sources étrangères et ont des liens externes à la fois dans la région et en Occident. Certaines dépêches de 2009 de l’ambassade US à Damas révèlent comment un certain nombre de ces groupes et stations TV liés avec eux avaient reçu des dizaines de millions de dollars pour leurs actions de la part du département d’état et de fondations basées aux US, de même qu’une formation et une assistance technique. Ces mouvements d’exilés croient qu’il s peuvent réussir à utiliser les rebelles salafistes pour leurs propres intérêts.

Les exilés espèrent que l’insurrection salafiste contre l’état - bien que confinée au début à la périphérie de la Syrie - provoquerait un tel contrecoup de la part du gouvernement syrien qu’une masse de gens concentreraient leur hostilité contre l’état et que finalement une intervention étrangère deviendrait inévitable - suivant idéalement le modèle libyen de Benghazi.

Ce n’est pas ce qui s’est passé bien que les dirigeants occidentaux tel le ministre des affaires étrangères français Alain Juppé a fait beaucoup pour maintenir en vie cette perspective. Ce sont les exilés souvent séculiers et de gauche qui essaient « d’arranger » les histoires des médias sur la Syrie. Ces expatriés ont encadré les Salafistes en utilisant des techniques des révolutions « colorées » pour décrire une pure histoire de répression massive et sans provocation par un régime qui refuse les réformes tandis que l’armée se désintègre sous la pression parce que forcée de tuer ses compatriotes.

Al-Jazeera et Al Arabia ont coopéré en mettant en avant cette histoire en diffusant des comptes rendus de témoins anonymes et des vidéos sans poser de questions - voir par exemple Ibrahim al-Amine

Mais les Salafistes ont compris que les exilés les utilisent pour provoquer des incidents et prouver la narration médiatique de répression faite par l’opposition à l’extérieur ; cela peut éventuellement servir les intérêts des Salafistes aussi.

Ces deux composantes peuvent être relativement petites en nombres mais l’attrait émotionnel de la voix amplifiée du grief sunnite - et son besoin de réparation à une base plus large et plus significative. Il est facilement transformable en action à la fois en Syrie et dans la région dans son ensemble.

L’Arabie Saoudite et les Pays du Golfe s’appuient explicitement sur les craintes d’un « expansionnisme » shi’ite pour justifier la répression du Conseil de Coopération du Golfe au Bahreïn et l’intervention au Yémen et la « voix » péremptoire du sectarisme est amplifiée en Syrie aussi.

Des voix sunnites cléricales vantent le « réveil » arabe comme étant la « révolution sunnite » en riposte à la révolution shi’ite d’Iran. En Mars Al Jazeera a diffusé un sermon du Sheikh Youssef al-Qaradawi qui levait l’étendard de la restauration de l’ascendance sunnite en Syrie. Qaradawi qui est basé au Qatar, a été rejoint par le dirigeant religieux saoudien Saleh Al-Luhaidan qui a exhorté à « tuer 1/3 des Syriens pour que les 2/3 restants puissent vivre ».

A l’évidence beaucoup de manifestants dans des centres traditionnels d’irrédentisme sunnite tels Homs et Hama en Syrie sont des Sunnites affligés qui cherchent à chasser les Alawites et un retour à l’ascendant sunnite. Ce ne sont pas des Salafistes mais des Syriens ordinaires pour qui l’ascendance sunnite l’irrédentisme et le réformisme se sont cristallisés en une seule demande. C’est une perspective très effrayante pour le quart des Syriens qui forment des minorités non sunnites.

La marginalisation des Sunnites en Irak en Syrie et plus récemment au Liban a touché l’Arabie Saoudite et certains pays du Golfe tout autant que les Salafistes. La perception qu’Assad a trahi les intérêts sunnites en Irak - bien que ce soit inexact - aide effectivement à expliquer l’agressivité de la campagne d’information préméditée contre Assad d’Al Jazeera une TV financée par l’émir du Qatar.

Le magazine français Le Nouvel Observateur a publié un article sur un activiste des médias à Stockholm qui a fait une visite clandestine à Doha où les directeurs d’Al Jazeera lui ont donné accès à la TV pan arabe et l’ont encadré pour faire en sorte que ses vidéos frappent encore plus durement :

« filmes des femmes et des enfants. Insistes sur le fait qu’ils utilisent des slogans pacifiques. »

A l’opposé la presse arabe s’est faite directement l’écho des demandes insistantes faites à Assad par les états du Golfe ( les « Arabes d’Amérique ») et des envoyés européens en échange de leur soutien. Ibrahim al -Amine, éditeur en chef du journal indépendant al-Akhbar, a fait la liste des réformes à entreprendre consistant à démanteler le parti au pouvoir, créer une nouvelle législation sur les partis politiques et la liberté de la presse, le limogeage de certains officiers, retirer l’armée des rues et commencer des négociations directes et intensives avec Israël.

Les envoyés ont également suggéré que de telles réformes pourraient fournir à Assad un prétexte pour rompre son alliance avec le Hezbollah et le Hamas en plus de rompre l’aspect résistance de la relation de Damas avec Téhéran…

Deuxième Partie

Les diplomates ont suggéré qu’en prenant de telles mesures cela faciliterait l’amélioration des relations avec des états arabes et des capitales internationales et offrirait la perspective que des états arabes pétroliers riches puissent offrir à Assad une aide de 20 milliards pour détourner Assad de toute dépendance économique de l’Iran.

Tout ceci reflète l’autre dimension des évènements en Syrie : sa position stratégique comme pierre d’angle d’un arc allant du Sud Liban à l’Iran. C’est ce rôle que ceux aux US et en Europe qui se préoccupent d’abord de la sécurité d’Israël ont cherché à changer. Ce n’est pas sûr cependant qu’Israël soit aussi inquiet que les responsables occidentaux de voir Assad renversé. Les dirigeants israéliens manifestent du respect pour Assad. Et si Assad devait partir personne ne sait ce qui suivra en Syrie.

Entre 1947 et 1949 les responsables gouvernementaux US sont intervenus en Syrie. Leur but c’était de libérer le peuple syrien d’une élite d’autocrates corrompus. Le résultat a été désastreux et a finalement abouti à l’arrivée au pouvoir de la famille Assad. Possible que les puissances occidentales ne se rappellent plus cette histoire comme l’a fait remarqué récemment un commentateur de la BBC mais les Syriens s’en souviennent surement.

Depuis l’invasion en 2003 de l’Irak les US ont en fait continuellement menacé le président syrien d’ultimatums pour qu’il fasse la paix avec Israël- travaillant de concert avec Paris. Le rejet d’Assad de la menace de 2003 a donné lieu à des séquences incessantes de pressions et menaces à l’encontre du président syrien dont une action auprès du CSONU, le Tribunal Spécial pour le Liban concernant le meurtre de l’ex premier ministre libanais Rafic al- Hariri et l’action militaire israélienne pour affaiblir le Hezbollah et changer la balance du pouvoir au désavantage d’Assad.

Les US ont également commencé à financer librement des groupes d’opposition syriens au moins depuis 2005 ; et plus récemment de former des activistes dont des activistes syriens sur les moyens d’éviter les arrestations et sur des systèmes de communications sécurisés utilisant des réseaux de téléphone sans licence et des logiciels internet.

Ce sont ces techniques plus l’entraînement des activistes par des organisations non gouvernementales et d’autres réseaux médiatiques qui ont aussi été utilisés par l’insurrection armée militarisée - de même que les mouvements de protestation pro démocratie.

Les US ont également été actifs dans le financement direct ou indirect de centres des droits de l’homme qui ont été très actifs en fournissant les chiffres non vérifiés des victimes et des comptes rendus de témoins aux activistes des médias. Certains tels le Centre des Droits de l’Homme de Damas déclare ouvertement son partenariat avec Le US Endowment for Democracy et d’autre sont financés par exemple par le Democracy Council et l’ International Republican Institute.

La décision du gouvernement syrien d’interdire les journalistes étrangers a bien sûr contribué à donner libre cour aux sources externes des activistes leur permettant ainsi de dominer la narration médiatique sur la Syrie.

Le côté manquant de la boîte de Pandore syrien qui a été omis jusqu’à maintenant c’est celui de l’armée syrienne et sa réponse aux manifestations. L’armée principalement entraînée aux méthodes russes n’a pas d’expérience de combat dans des zones urbaines compliquées où il y a à la fois de vrais manifestants et un petit nombre d’insurgés armés qui eux maîtrisent les techniques de guérilla urbaine et l’expérience des embuscades acquises en Irak et qui cherchent à provoquer des confrontations avec les forces de sécurité.

L’armée syrienne manque d’expérience en contre insurrection. Bien que les histoires de défections massives de l’armée constituent de la désinformation il y a eu une érosion de confiance en soi militaire aux échelons les plus bas du commandement. Et la confiance du public dans l’armée a également été ébranlée alors que le nombre des victimes augmentait. Mais cet « ébranlement » s’est terminé avec le conflit dramatique autour de Jisr - al-Shagour mi Juin.

Tout comme la nation libanaise s’est ralliée derrière son armée lors du conflit de Naher -al-Bared, de même les Syriens se sont ralliés derrière leur armée face aux attaques salafistes contre la police puis par la suite contre l’armée et les institutions publiques à Jisr. Et comme les détails du conflit de Jisr -al-Shagour se déroulaient sous les yeux du public l’amertume a cru vis-à-vis des insurgés probablement de façon décisive.

Les images de Jisr de même que d’autres vidéos circulant sur des lynchages et des attaques contre les forces de sécurité ont choqué un grand nombre de Syriens qui ont vu en elles le même « goût du sang » que dans celles accompagnant les images de la pendaison de Saddam Hussein en 2006.

Les évènements de Jisr pourraient bien avoir été un tournant décisif. La confiance de l’armée en elle-même et son honneur se sont accrus et la majorité du public voit d’une façon qui n’était pas évidente auparavant que la Syrie affronte une menace sérieuse n’ayant aucun lien avec un agenda de réformes. Le sentiment s’est éloigné de toute pensée en termes de réformes immédiates.

L’opinion publique est concentrée et en veut aux Salafistes et leurs alliés. La gauche et les milieux d’opposition séculiers prennent leurs distances avec la violence salafiste - l’inhérente contradiction entre les aspirations divergentes des « exilés » et les Salafistes avec le consensus majoritaire syrien éclate maintenant au grand jour. Ceci est essentiellement le dernier volet de la « boîte » du paradoxe syrien.

Dans cette ambiance des réformes dramatiques pourraient être perçues par les supporters du président comme un signe de faiblesse, même la clémence vis-à-vis de ceux qui sont responsables des tueries d’officiers de police et de l’armée à Jisr. Ce n’est pas surprenant qu’Assad ait utilisé son discours de la semaine dernière pour parler à ceux qui le soutiennent : pour parler des difficultés et menaces auxquelles est confrontée la Syrie mais aussi pour présenter le processus vers une s ortie du danger et vers des réformes substantielles.

Les commentaires occidentaux ont largement qualifié le discours de « décevant » ou de « peu détaillé » mais ils n’ont rien compris. Alors que plus tôt une réforme choc dramatique telle que l’avait conseillé le ministre des affaires étrangères turc ,Ahmet Davutoglu, aurait pu à un certain moment avoir un effet transformateur choc, il est peut probable qu’on puisse y parvenir actuellement.

Au contraire, des concessions obtenues en tordant le bras du gouvernement avec le type de violence vues à Jisr mettraient probablement en colère les supporters d’Assad et serait rejetée catégoriquement par l’opposition qui cherche à exacerber les tensions pour que l’Occident se décide à intervenir.

En sélectionnant prudemment certains actes volontaires et en procédant de l’avant, Assad a correctement interprété l’humeur de l a majorité en Syrie. Le temps jugera mais il semble qu’Assad sortira vainqueur de toute une série de défis compliqués dirigés contre lui venant de mouvements et d’états reflétant toute un éventail d’intérêts spéciaux et de motivations de même que de griefs. La racine de tout ceci est bien éloignée de problèmes législatifs et de réformes politiques en Syrie.

Ce ne serait pas surprenant qu’Assad voit dans toutes ces mesures contre lui une tentative de coup « en douceur ». Il peut s’interroger sur l’étendue de la connaissance du président US Obama sur ce qui s’est passé en Syrie. Il semble peu probable que les responsables US aient été totalement ignorants ou n’aient pas eu connaissance de la matrice de menaces convergeant pour déstabiliser Assad.

Et si c’est le cas ce n’est pas la première fois que les responsables syriens ont constaté un style de politique étrangère d’Obama avec un disfonctionnement entre la « main gauche et la main droite » des politiques contradictoires étant menées simultanément par des responsables US.

Si comme il semble Assad émerge effectivement de tous ces défis la teneur de sa réponse récente aux envoyés européens et arabes suggére que des réformes seront entreprises d’une part pour protéger le caractère de la résistance syrienne de futur défis de ce type.

En 2007 Assad a fait remarquer avec une ironie désabusée dans une note ajoutée à son discours qu’il n’avait pas eu le temps de poursuivre des réformes efficaces : « nous n’avons même pas eu le temps de discuter de l’idée concernant la loi sur les partis entre autres. A un moment donné l’économie était une priorité mais nous n’avons pas eu le temps d’aborder la situation économique. Nous étions engagés dans une bataille décisive (sur le front extérieur) et nous devions gagner. Il n’y avait pas d’autre option… »

Actuellement la« réforme » est le front extérieur existentiel. Mais si le but de tout ceci c’était de modifier la balance stratégique au Moyen Orient cela n’a pas fonctionné. Il est peu probable qu’Assad émergera plus souple face aux défis occidentaux - pas plus qu’il ne l’a été par le passé.

Alastair Crooke - 15/07/2011- Copyright A. Crooke

Alastair Crooke est fondateur et directeur de Conflicts Forum et ancien conseiller de Javier Solana ex-chef de la politique étrangère de l’UE 1997-2003.

source originale Asia Times : http://www.atimes.com/atimes/Middle_East/MG15Ak02.html

(posté par internaute - origine de la traduction non précisée - LGS)
http://www.legrandsoir.info/guerre-de-l-information-le-paradoxe-syrien-devoile-asia-times.html
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Message  Non2 Mer 17 Aoû - 20:47

Engagez-vous, qu'ils disaient ...
L'OTAN recrute des moudjahidin !

DERNIÈRE HEURE : L’OTAN et la Turquie appuient les rebelles armés en Syrie.
Recrutement de moudjahidines.
par Michel Chossudovsky

Les médias occidentaux ont contribué activement à dissimuler la nature de l’interférence étrangère en Syrie, incluant le soutien extérieur aux insurgés armés. Ils ont décrit en chœur les récents événements en Syrie comme un « mouvement de protestation pacifique » contre le gouvernement de Bachar al Assad.

Des développements récents en Syrie indiquent qu’il s’agit d’une insurrection armée à part entière, intégrée par des moudjahidines (« combattants de la liberté islamistes [1] »), appuyés, entraînés et équipés par l’OTAN et le haut commandement de la Turquie. Selon des sources du renseignement israélien :

Entre-temps, le quartier général de l’OTAN à Bruxelles et le haut commandement turc dressent des plans pour leur première étape militaire en Syrie, laquelle consiste à munir les rebelles d’armes pour combattre les chars d’assaut et les hélicoptères constituant le fer de lance du régime Assad pour réprimer la dissidence. Afin de repousser les forces armées gouvernementales, les stratèges de l’OTAN pensent davantage à répandre de grandes quantités d’antichars, de roquettes antiaériennes, de mortiers et de mitrailleuses lourdes dans les centres où ont lieu les contestations, au lieu de répéter le modèle libyen de frappes aériennes. (DEBKAfile, NATO to give rebels anti-tank weapons, 14 août 2011. C’est l’auteur qui souligne.)

La livraison des armes doit être effectuée par « voie terrestre, à savoir par la Turquie et sous la protection de l’armée Turque […] Autrement, les armes seraient transportées par camion jusqu’en Syrie sous la garde de l’armée turque et transférées aux chefs des rebelles lors d’une rencontre prévue. (Ibid. C’est l’auteur qui souligne.)

L’OTAN et le haut commandement turc envisagent également le développement d’un djihad impliquant le recrutement de milliers de « combattants de la liberté », ce qui évoque l’enrôlement de moudjahidines pour mener le djihad (guerre sainte) de la CIA à l’âge d’or de la guerre soviéto-afghane :

Selon nos sources, Bruxelles et Ankara discutent également d’une campagne pour enrôler des milliers de volontaires musulmans dans les pays du Moyen-Orient et le monde musulman afin de combattre auprès de rebelles syriens. L’armée turque logerait ces volontaires, les entraînerait et assurerait leur passage en Syrie. (Ibid. C’est l’auteur qui souligne.)

Ces divers développements indiquent une implication potentielle de troupes turques en Syrie, ce qui pourrait mener à une confrontation militaire élargie entre la Turquie et la Syrie ainsi qu'à une intervention militaire « humanitaire » sans réserve de l’OTAN, dont la mise en oeuvre serait coordonnée avec l'insurrection.

Un reportage détaillé sur l’évolution de la situation en Syrie sera publiée sous peu par Mondialisation.ca.

Note

1. « Combattant de la liberté » ou « freedom fighter » est le terme qu'employait par l'ancien président étasunien Ronald Reagan pour décrire, entre autres, les moudjahidines.

Article original en anglais publié le 15 août 2011 : BREAKING NEWS: NATO and Turkey Support Armed Rebels in Syria. Campaign to Recruit Muslim "Freedom Fighters"

Traduction : Julie Lévesque pour Mondialisation.ca
http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=26036
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Message  Loatse Jeu 18 Aoû - 3:48

As tu de l'aspirine, non 2 ???? La Syrie, les médias, les religions, les intérêts, les gens ... 342303

Bienche, l'otan utiliserait donc des moujahidines pour contrer le régime syrien... Je suppose qu'ils payent ces moujahidines ou qu'un accord ultérieur est passé pour, qu'une fois la victoire assurée des "rebelles" quelques uns de ceux ci obtiennent des postes dans le futur gouvernement... le tout sous "observation" de l'otan...

Mais il y a tout de même une chose qui m'échappe dans tout ca... tu me parle de jihad, donc il va de soi que le risque est évident de se retrouver avec sur les bras une situation semblable à celle de l'afghanistan dans laquelle les talibans (dont tu me disais que ceux ci avait été armés pour repousser les russes), se retournerait contre ceux qui les ont soit armés soit financés..

donc je n'y comprend que dalle... c'est pas cohérent (enfin pour moi) sauf si l'on veut faire marcher les usines d'armements à plein régime pendant un bon bout de temps, mais tout de même faudrait pas prendre les moujahidines pour des cons... certains d'entre eux j'en suis sure, notamment leurs chefs, ont certainement suivi des études poussées (en occident ?) et possèdent surement des notions de politiques et géopolitiques à faire palir certains européens...

nan ? Suspect
ps ; double les doses stp..... :o
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Message  Non2 Jeu 18 Aoû - 6:21

Avant tout, il semble qu'il faut préciser le sens des termes.

L'islam n'est pas une religion monobloc. Il comprend plusieurs courants comme le sunnisme, le chiisme et quelques autres. Chacun de ces courants est subdivisé en différentes parties.

L'islam des origines est dit salafiste, mais le sens du terme a changé avec le temps, et les salafistes d'aujourd'hui sont ceux qui sont poussés à la prédication (y compris par le djihad) par la doctrine wahhabite. Le wahhabisme est la doctrine clé de l'Arabie Saoudite (patrie d'Oussama ben Laden, grand pays allié des USA et territoire sur lequel se trouve la Mecque). Le salafisme et le wahhabisme sont des doctrines sunnites.

Un moudjahid est un combattant de la foi, quelqu'un impliqué dans le djihad.

La Syrie est un pays multi-confessionnel. Il y a là des sunnites dont très peu de wahhabites (ceux présents sont des réfugiés d'Irak pour la plupart), il y a des chiites (essentiellement alaouïtes, mais pas que), ainsi que des chrétiens (orthodoxes grecs, orthodoxes arméniens, melkites, syriaques, catholiques arméniens, maronites, nestoriens, protestants, latins et chaldéens). Si le pays est loin d'être une démocratie, un équilibre s'est installé qui permet la paix civile dans la population et le respect des institutions.

Mais voilà, les USA, Israël et les pétromonarchies (EAU, Arabie Saoudite, ...) considèrent la Syrie comme un allié de l'Iran, ce qui est partiellement vrai. C'est un gros pays qui ne peut être attaqué sans risque. Donc ils souhaitent sa déstabilisation pour l'empêcher d'intervenir en cas d'agression de l'Iran ou du Liban, quitte à n'en prendre le contrôle que plus tard, lorsque la situation aura pourri le pays. L'introduction de prédicateurs, d'agents de déstabilisation et de désinformation wahhabites (originaires d'Arabie Saoudite ou de talibans) est un outil idéal de déstabilisation du régime.

A partir de là, les choses devraient être plus compréhensibles et tu devrais avoir moins besoin d'aspirine.

Loatse a écrit:Bienche, l'otan utiliserait donc des moujahidines pour contrer le régime syrien... Je suppose qu'ils payent ces moujahidines ou qu'un accord ultérieur est passé pour, qu'une fois la victoire assurée des "rebelles" quelques uns de ceux ci obtiennent des postes dans le futur gouvernement... le tout sous "observation" de l'otan...
Quel besoin de les payer ou de les récompenser ? Les armer suffit. Ils sont déjà convaincus religieusement que tout le monde devrait penser comme eux pour avoir droit au paradis ...
Loatse a écrit:Mais il y a tout de même une chose qui m'échappe dans tout ca... tu me parle de jihad, donc il va de soi que le risque est évident de se retrouver avec sur les bras une situation semblable à celle de l'afghanistan dans laquelle les talibans (dont tu me disais que ceux ci avait été armés pour repousser les russes), se retournerait contre ceux qui les ont soit armés soit financés..
Ils s'en fichent tant qu'ils peuvent obtenir la déstabilisation de la région pour contrôler plus facilement les zones qui les intéressent.
Loatse a écrit:donc je n'y comprend que dalle... c'est pas cohérent (enfin pour moi) sauf si l'on veut faire marcher les usines d'armements à plein régime pendant un bon bout de temps,
C'est le seul moyen de maintenir l'économie capitaliste (pas seulement US) à peu près à flots.
Loatse a écrit:mais tout de même faudrait pas prendre les moujahidines pour des cons...
Heu, ... ce sont des fanatiques religieux, tout de même ...
Loatse a écrit:certains d'entre eux j'en suis sure, notamment leurs chefs, ont certainement suivi des études poussées (en occident ?) et possèdent surement des notions de politiques et géopolitiques à faire palir certains européens...
ainsi que des paquets de devises et de titres (actions, obligations, titres de réassurance, ...) à faire pâlir Wall Street. A titre d'exemple, la famille Saoud est la famille pétrolière la plus riche du Proche et Moyen-Orient, suivis de près par la famille Ben Laden.

C'est plus clair, là ?
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Message  Non2 Mer 24 Aoû - 10:14

http://www.legrandsoir.info/face-a-la-democratie-aeroportee-la-syrie-dernier-verrou-avant-l-iran.html
24 août 2011
Face à la démocratie aéroportée : La Syrie dernier verrou avant l’Iran
Chems Eddine CHITOUR

« La guerre est un fruit de la dépravation des hommes ; c’est une maladie convulsive et violente du corps politique ; il n’est en santé, c’est-à-dire dans son état naturel, que lorsqu’il jouit de la paix ». - Denis Diderot Extrait de L’Encyclopédie

Dernier partie du scénario diabolique concocté dans les officines occidentales, pensant maintenant que le régime va tomber comme un fruit mûr, Les Etats-Unis et l’UE appellent Bachar Al-Assad à la démission ’L’Union européenne note que Bachar Al-Assad a perdu toute légitimité aux yeux du peuple syrien et qu’il est nécessaire pour lui de quitter le pouvoir’, a déclaré Mme Ashton. Dans l’intérêt du peuple syrien, le temps est venu pour le président Assad de se retirer’, explique M. Obama Les ’graves violations des droits de l’homme’ en Syrie contre les manifestants’pourraient relever de crimes contre l’humanité’, a indiqué jeudi 17 août un rapport du Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’ONU.

Nous allons rapporter quelques informations alternatives sur la réalité de ces manifestants pacifiques Auparavant, quelques flash sur la mosaïque des ethnies et confessions en Syrie. Les minorités non arabes les plus importantes sont les Kurdes, habitant essentiellement le long de la frontière turque (8 %) au nord, et les Arméniens, qui vivent dans le Nord, surtout dans les grandes villes (2,8 %) La Syrie compte une douzaine de langues. Le pays est musulman à 90 % (dont les Kurdes), avec des minorités chrétiennes. La plupart des Syriens sont des sunnites (env. 70 %), mais certains sont de rite chiite, ismaélien ou alaouite.

La Syrie compte aussi des druzes professant une religion musulmane hétérodoxe ; Comme tous les chiites, les druzes, ismaéliens et alaouites constituent des sous-groupes particuliers du monde musulman. Les autres Syriens non musulmans sont chrétiens, soit catholiques, grecs-orthodoxes ou arméniens-orthodoxes, mais on compte aussi un millier de juifs. C’est donc sans conteste toutes les langues et toutes les religions du Moyen Orient qui tiennent grâce à un équilibre subtil –qui risque de voler en éclat- qui a été précédé par des siècles d’instabilité notamment depuis l’ingérence occidentale dans la Syrie ottomane souvenons nous du concept de protection des minorités cher à la France et ceci en vertu d’une promesse de Saint Louis à l’évêque Maroun ( les Maronites ) il y a de cela près de huit siècles !

Pour l’histoire, en attisant les tensions religieuses l’Angleterre et la France ont mis en coupe réglée l’empire ottoman dont la Syrie était une province depuis 1516. Au cours de l’automne 1917, le général Sir Edmund Allenby a envahi la Palestine et, le 11 décembre, lui et ses officiers sont entrés dans la ville sainte de Jérusalem par la porte de Jaffa. Le Premier ministre, Lloyd George, considérait cela comme un cadeau de Noël et écrivit que la chrétienté avait repris « possession de ces lieux saints ». Le général français, Henry Gouraud, entra à Damas en juillet 1920. Après avoir frappé sur le tombeau de Saladin, Gouraud s’écria : « Réveille-toi Saladin, nous sommes de retour. Ma présence ici consacre la victoire de la croix sur le croissant. » Après la mise à mort de l’Empire Ottoman, par les accords de Sykes Picot la France s’adjudja la Syrie dont elle fit un protectorat de 1920 à 1941.

La réalité du terrain : Pacifistes ou rébellion armée ?

On parle de militants pacifistes. Qui sont ils ? Ces manifestants manifestent mais dans le même temps, on parle de subversion. Il est vrai qu’il y a des manifestations dans certaines villes, qu’il y a des morts, que l’armée est intervenue. Les médias aux ordres attribuent cela à l’armée. Ce qu’ils ne disent pas, c’est qu’il y a une rébellion soutenue par l’extérieur C’est une vraie guerre entre les forces armées syriennes et c’est que le pouvoir appelle les « hors-la loi ».

Pour le représentant russe auprès de l’Otan « L’OTAN planifie en ce moment une campagne militaire contre la Syrie afin d’aider à renverser le régime du président Bachar al-Assad avec comme objectif à longue échéance de préparer une tête de pont dans la région pour l’attaque contre l’Iran« . Dimitri Rogozin, délégué de la Fédération de Russie auprès de l’OTAN. Rogozin commentait, vendredi 5 août dans le quotidien moscovite Izvestia, la condamnation par le conseil de sécurité de l’ONU, deux jours plus tôt, de la répression violente en Syrie « Le noeud coulant autour de l’Iran se resserre. Des préparations militaires contre l’Iran sont déjà en cours de réalisation » affirme Rogozin, pour qui l’OTAN n’a pour but que d’intervenir contre les régimes « dont les vues ne coïncident pas avec celles de l’Occident. » (1)

Pour Michel Chossudovsky Des développements récents en Syrie indiquent qu’il s’agit d’une insurrection armée à part entière, intégrée par des mujahideen, islamistes (« Freedom Fighters »), appuyés, entraînés et équipés par l’OTAN et le haut commandement de la Turquie. Selon des sources du renseignement israélien : Entre-temps, le quartier général de l’OTAN à Bruxelles et le haut commandement turc dressent des plans pour leur première étape militaire en Syrie, laquelle consiste à munir les rebelles d’armes pour combattre les chars d’assaut et les hélicoptères constituant le fer de lance du régime Assad pour réprimer la dissidence. Afin de repousser les forces armées gouvernementales, les stratèges de l’OTAN pensent davantage à répandre de grandes quantités d’antichars, de roquettes antiaériennes, de mortiers et de mitrailleuses lourdes dans les centres où ont lieu les contestations, au lieu de répéter le modèle libyen de frappes aériennes. (…) L’OTAN et le haut commandement turc envisagent également le développement d’un djihad impliquant le recrutement de milliers de mujahideen (« Freedom Fighters », ce qui évoque l’enrôlement de moudjahidines pour mener le djihad (guerre sainte) de la CIA à l’âge d’or de la guerre soviéto-afghane. (2)

Nous voilà avertis, on appréhende un peu mieux la nature du mouvement pacifiste syrien et les 2000 morts dénombrés dont 400 des forces de sécurité n’ont pas interpellés les médias aux ordre quant à la mort bizarre de 400 militaires de la main de pacifistes désarmés.

La boite de Pandore des conflits interconfessionnels et ethniques

Deux témoignages de personnalités religieuses nous permettent de situer avec clarté les enjeux d’abord la lettre ouverte du professeur Zehlaoui prêtre Arabe de Syrie à Monsieur Alain JUPPÉ Ministre des Affaires Étrangères de la France et ensuite celle d’une mère supérieure d’un Couvent. Le Prêtre arabe de Syrie, écrit : « je viens d’apprendre à l’instant votre déclaration aux États-Unis, touchant la légitimité de notre Président de la République. En tant que syrien, je ne puis rester silencieux face à une telle ingérence dans les affaires de mon pays. (…) Laissez-moi vous dire, au nom des millions de victimes que l’Occident a écrasés depuis des siècles, qu’il est grand temps de cesser de jouer les monstres à face humaine, et de piétiner tous les droits des autres peuples, au point de détruire leur existence même, comme vous vous êtes plu à le refaire en Irak, en Iran, en Afghanistan, Pakistan, dans toute l’Afrique, notamment en Lybie ».

« Démontant les raisons de cet acharnement il écrit : « Pour en revenir à la Syrie, oubliez-vous que le but dernier de toutes les manœuvres politiques, diplomatiques et séditieuses, menées contre la Syrie, depuis plus de deux mois, a été insolemment dévoilé par la conseillère au Pentagone, Mme Michèle Flournoy ? D’ailleurs, elle était tellement assurée de la réussite prochaine du complot mené contre la Syrie, qu’elle avait publiquement déclaré que la Syrie retrouverait tout son calme, le jour où elle romprait avec l’Iran et le Hezbollah, et signerait un traité de paix avec Israël ! Auriez-vous déjà oublié, en France et en Europe, le grand honneur que vous a valu la Résistance à l’occupation nazie ? (…) laissez-moi vous dire, en tant que simple citoyen syrien, que la Syrie n’acceptera jamais de tourner le dos au devoir vital de défendre son existence propre, d’abord contre l’occupation israélienne, ensuite contre le danger mortel que constitue le Sionisme, pour toute la nation arabe. Cependant, il semble que l’Occident tient à rester l’Occident, alors qu’il ne l’est plus. … C’est pourquoi, tout en piétinant tous les droits, comme vous cherchez à le faire en Syrie, vous n’avez jamais éprouvé la moindre honte à prétendre toujours être dans votre droit. Car le fort ne se trompe jamais !

Décryptant les relations Occident –Israël, le professeur Zahlaoui (…) Les représentants de l’Occident, surtout ceux des États-Unis, se pavanent comme des lions. Ils se permettent toutes sortes d’ingérences, allant jusqu’à détruire des pays entiers, de fond en comble. Mais dès qu’il s’agit d’Israël, tous les pays occidentaux sans exception, des plus ’grands’ aux plus ’petits’, les États-Unis en tête, deviennent rien moins que des néants. Des néants aveugles, sourds et muets ! Et pourtant, même les sondages faits en Europe reconnaissent qu’Israël est l’État terroriste par excellence. Et Israël est resté fidèle à lui-même : tueur, voleur, guerrier, féroce, arrogant, raciste, expansionniste et exterminateur. Pourtant les juifs ont toujours été bien traités en pays arabes et musulmans. Leurs historiens sont assez honnêtes pour le reconnaître. Mais ils ont trouvé moyen de faire payer la terrible facture de l’antisémitisme occidental et de l’holocauste nazie, à tous les peuples arabes et musulmans, dont ils avaient, depuis Ben Gourion, calculé la destruction, tout en imposant un Holocauste de 60 ans déjà, aux arabes, chrétiens et musulmans, de Palestine » (3).

Même témoignage poignant de Mère Agnès-Mariam de la Croix Supérieure du couvent de Saint Jacques l’Intercis, en Syrie. Elle pointe du doigt la manipulation de l’information : « La Syrie est notre patrie d’adoption. (…) Il est impératif d’être bien renseignés sur une situation donnée pour pouvoir se positionner en conséquence. (…) Car aujourd’hui en Syrie, pour être bien renseigné, il ne suffit plus de suivre les nouvelles servies par les chaînes satellitaires internationales. Nous l’avons constaté sans cesse : la réalité qui se vit ici est différente de ce que transmettent les médias. Ces chaînes n’accompagnent pas l’évènement, elles le précèdent pour le provoquer. Heureusement, de plus en plus de gens accusent cette information de parti pris et de falsification. Nous avons essayé de nous documenter en temps réel en téléphonant à des proches sur les lieux mêmes des incidents décrits : la situation ressemblait plus à ce qu’en disait la télévision syrienne qu’à celle propagée par Al Jazzirah, BBC ou France 24, Al Hurra ou Al Arabia à travers des montages et autres compilations audio-visuelles mensongères et de mauvaise qualité (…) Les slogans faussement humanitaires anesthésient la conscience des auditeurs et favorisent le glissement vers une logique vindicative aveugle qui, somme toute, ne sert que la cause de l’injustice. (…) (4)

Mère Agnes –Mariam met les choses au point concernant la nature réelle de la protestation « pacifique » Aujourd’hui, écrit elle il ne fait aucun doute qu’il y a ingérence étrangère, refusée fièrement par une partie de l’opposition. Aujourd’hui il ne fait aucun doute que l’opposition s’est muée en divers endroits en une insurrection armée qui commet des atrocités contre la population civile et contre les forces de l’ordre et l’armée. Enfin, aujourd’hui, l’exacerbation du clivage confessionnel est une triste réalité. Ces trois facteurs convergent pour réanimer le spectre de l’affrontement interconfessionnel, voire de la guerre civile. (…) Ahuris nous assistons à un stratagème destructeur : telles grandes puissances, à grand renfort d’endoctrinement médiatique, jouent sur la corde du fondamentalisme religieux pour mettre en relief les différences qui séparent alors que les points communs qui unissent sont bien plus nombreux. (…) La visite des ambassadeurs US et français à Hama a été vécue chez nous comme une démarche injustifiable. (…) » (4)

La Mère Supérieure s’interroge ensuite sur le pourquoi de la manipulation : « Pourquoi les Occidentaux encouragent-ils une insurrection armée, confessionnelle et fondamentaliste de surcroît, qui risque de s’étendre comme une tache d’huile ? De son côté le Patriarche maronite Mar Béchara Boutros Raï a une lecture plus globale de la situation. Il dénonce le « projet du Nouveau Moyen-Orient qui est à l’œuvre pour morceler le monde arabe dans le but qu’Israël vive en paix en en sécurité ». La tendance mondialiste qui prévaut c’est de promouvoir le choc des civilisations pour asseoir la légitimité des regroupements ethniques ou confessionnels qui, à leur tour, légitiment l’existence d’Israël. La Syrie vit depuis des mois des coups d’État larvés car ce remodelage ne peut être instauré sans la force des armes. L’insurrection armée en Syrie est une tumeur inoculée qu’on cherche à faire crever un peu partout dans le pays au gré des clivages confessionnels ou tribaux, avec son cortège de haine, de vengeances, de victimes et de désastres socio-économiques. (...) La majorité des musulmans et des chrétiens syriens se sont d’abord tenus à l’écart du mouvement de contestation pour diverses raisons, puis ils l’ont boycotté, et enfin certains s’y sont opposés.

Nous sommes cœur et âme avec les justes revendications de tout citoyen pour la liberté civique, la fin du totalitarisme d’État et de la corruption. Nous souhaitons la démocratie, l’impartialité de la justice et des réformes économiques et sociales conséquentes. Mais nous sommes conscients – et c’est là où nous nous heurtons à beaucoup d’incompréhension - que ces revendications peuvent devenir un cheval de Troie pour diverses entités nationales ou politiques afin de provoquer une déstabilisation dangereuse à partir de clivages confessionnels et claniques très subtils. (…) » (4)

Elle conclut enfin à la nécessité de l’autocritique tout en affirmant que le Baath a réussi à maintenir un subtil équilibre entre les confessions : « Mais la Syrie est loin de l’effondrement. Les foyers d’où l’on cherche à attiser les antagonismes confessionnels sont isolés et contrôlés, parfois au prix du sang lorsqu’il y a une résistance armée, au fur et à mesure que la population prise en otage fait appel à l’armée. Le peuple syrien est composite : sunnites, alaouites, chiites, chrétiens, druzes, arabes, kurdes, turkmènes, caucasiens, et j’en passe. Il n’est pas facile de maintenir une telle mosaïque dans la cohérence et la paix civile. Le parti Baath l’a obtenu en respectant les règles qui président aux structures tribales et claniques de l’Orient. Cependant ce régime était totalitaire et corrompu. Aujourd’hui une saine autocritique est à l’œuvre publiquement et des lois sont promulguées, obtenues par une saine opposition, pour les réformes souhaitées. Nous préférons cette voie tant qu’il y a de l’espoir. (4)

L’ouverture de cette boite de Pandore amènera le chaos, c’est un second Irak qui se profile à l’horizon avec son cortège de malheur de douleur et de détresse pour les Syriennes et les Syriens.. Tous les pays arabes attendent leur tour.. Si l’Occident était de bonne foi, il accompagnerait Bachar Al Assad dans son programme de réformes, les élections, le multipartisme... Les Occidentaux veulent changer la carte du Moyen-Orient pour la rendre favorable à Israël. Il faut savoir qu’Israël est en train de construire un mur dans le Golan, comme celui de la bande de Gaza. Cela veut dire que c’est une annexion définitive des territoires syriens. L’Occident ne veut plus de ce régime syrien qui, il faut le savoir est le dernier domino avant la « normalisation de l’Iran » On peut penser que plus rien ne peut arrêter la dynamique d’effritement des anciens pouvoirs arabes. Si la Syrie est démantelée elle ne sera plus comme avant, les suivants d’El Assad accepteront une partition des Kurdes qui rêvent avec leur frères Irakiens et Turcs d’avoir leur Etat. La Turquie est de ce fait, visée. L’Iran aussi. Sombres jours pour les pays vulnérables. (5)

Professeur Chems Eddine Chitour
Ecole Polytechnique enp-edu. dz

  1. http://www.infosyrie.fr/decryptage/le-representant-russe-aupres-de-lotan-une-intervention-militaire-se-prepare/
  2. Michel Chossudovsky L’OTAN et la Turquie appuient les rebelles armés en Syrie. Recrutement de mujahideen. Mondialisation.ca 16 aout 2011
  3. Pr. Elias Zahlaoui Lettre à Mr Juppé ministre français des affaires érangères 9/6/2011
  4. http://www.france-catholique.fr/SYRIE-ENTRE-CONFLITS-ARMES-ET.html 15 août 2011
  5. Chems Eddine Chitour : La Syrie en marche pour la partition http://www.mleray.info/article-la-syrie-en-marche-pour-la-partition-70460009.html
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Message  Non2 Lun 26 Sep - 11:20

Un autre article de Agnès-Mariam de la Croix est paru (le précédent), dans lequel elle présente Mar Boutros Béchara Raï, patriarche maronite d’Antioche et de tout l’Orient. Ce "super-curé", d'origine libanaise, a une particularité rare : il a rompu avec la langue de bois et dénonce clairement les horreurs et les manipulations qui ont lieu dans le monde arabe.

Dans l'article en question, on apprend aussi comment des factions armées étrangères (leur accent les trahit auprès des habitants), des extrémistes sunnites, ont pris possession de la ville et comment, encerclés par l'armée syrienne, ils utilisent les habitants comme boucliers humains.
Chrétiens du Moyen-Orient : Le Patriarche, les catacombes et la révolution en Syrie.
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Message  Non2 Sam 8 Oct - 21:55

Même sans savoir si l'agression contre la Syrie aura lieu, Sarkosy a prévenu les chrétiens d'Orient : ils doivent disparaitre de là et chercher refuge en Occident !

Les chrétiens d'Orient s'érigent en rempart
face au nouveau colonialisme occidental
par Thierry Meyssan, le 7 octobre 2011

La guerre contre la Syrie, planifiée par les États-Unis, la France et le Royaume-Uni pour la mi-novembre 2011, a été stoppée in extremis par les veto russe et chinois au Conseil de sécurité. Selon Nicolas Sarkozy, qui en avait informé le patriarche maronite lors d’une entrevue houleuse à l’Élysée le 5 septembre, le plan prévoit l’expulsion par les Occidentaux des chrétiens d’Orient. Dans ce contexte, une campagne de presse est conduite en Europe pour accuser les chrétiens d’Orient de collusion avec les dictatures. Mère Agnès-Mariam de la Croix, higoumène du monastère de Saint Jacques le Mutilé à Qâra (Syrie) répond à cette propagande de guerre.

La Syrie, les médias, les religions, les intérêts, les gens ... 1-319010
Reçu à l’Élysée le 5 septembre 2011, S. B. Bechara Boutros Rai, Patriarche Maronite d’Antioche et de Tout l’Orient (c’est-à-dire chef de la principale Église de rite oriental rattachée à Rome) s’est entendu dire que la France et ses alliés interviendraient prochainement militairement en Syrie pour y porter au pouvoir les Frères musulmans. Les chrétiens d’Orient, qui n’auraient alors plus leur place au Levant, devraient se préparer à l’exode et pourraient trouver refuge en Europe.
© Présidence de la République - P. Segrette
Thierry Meyssan : Le synode spécial pour le Proche-Orient a affirmé le caractère arabe des Chrétiens de cette région, ce qui introduit une rupture par rapport au XXe siècle où le christianisme, bien que né dans cette région, apparaissait comme la religion du colonisateur. Ce virage idéologique a conduit le Saint-Siège et les Églises d’Orient à soutenir la cause palestinienne et les forces de la Résistance anti-sioniste, Syrie incluse. Cette évolution avait été anticipée au Liban par le général Michel Aoun et son alliance avec le Hezbollah. Les Chrétiens d’Orient sont-ils devenus les ennemis des Occidentaux ?

Mère Agnès-Mariam de la Croix : Oui, le synode a affirmé avec force le caractère arabe des chrétiens d’Orient par immersion et symbiose avec leur environnement historique et culturel.

N’oublions pas que les chrétiens d’Orient ont été les pionniers de la Renaissance arabe appelée Nahda, face au colonisateur ottoman. C’est eux, avec certaines éminentes figures musulmanes, qui ont redonné vie à la langue arabe et à son extension universelle à travers les traductions entreprises, vers ou depuis l’arabe, par de grands intellectuels notamment à Alep, Damas et au Mont-Liban. Les premières imprimeries du monde arabe sont le fait de chrétiens tel qu’Abdallah Zakher. Cependant, avec les mouvements panarabes du début du XXe siècle et certaines tensions à la veille des indépendances, des factions chrétiennes ont été conduites à se démarquer idéologiquement de leurs frères arabes d’autres confessions. Ceci a été très éloquent durant la guerre du Liban lorsque certains chrétiens libanais récusaient haut et fort leur appartenance au monde arabe pour se réclamer d’hypothétiques racines phéniciennes, cananéennes ou autres. La déconfiture chrétienne de la guerre du Liban a ramené les cœurs vers une juste mesure concernant l’histoire et l’identité. Les chrétiens se sont reconnus envoyés en mission sur la terre de leurs ancêtres, depuis la Mésopotamie jusqu’à la Méditerranée, en passant par les rives du Nil, pour témoigner de leur espérance face à leurs frères musulmans qu’ils avaient accueillis parfois en libérateurs face au colonisateur byzantin lors des guerres islamiques. Il faut garder en mémoire l’œuvre de feu le père Corbon, auteur d’un ouvrage qui a beaucoup influencé les pasteurs des Eglises chrétiennes dans le sens de l’adoption de la cause arabe et de l’identification arabe. Ce livre, dont je récuse le titre, est L’Église des arabes

Depuis toujours, le Vatican a pris position pour la cause palestinienne, non par alignement politique, mais par souci de la Justice. Aujourd’hui cette position est admise par tous les chrétiens d’Orient, y compris les anciens militants anti-arabes. Cependant, l’ingérence injustifiée de l’Occident —États-Unis et France en tête— dans les affaires régionales déjà suffisamment et amèrement expérimentée durant la guerre du Liban et non encore effacée de la réalité du terrain en Irak trouve les chrétiens, prélats en tête, extrêmement précautionneux. Il ne s’agit pas de devenir des ennemis des Occidentaux, mais de se rendre compte une fois pour toutes que la survie des chrétiens en Orient ne pourra plus être débitrice d’un quelconque protectorat ou Sublime Porte ; notre avenir dépend du mariage convaincu des chrétiens avec leurs frères qui cohabitent avec eux en Orient, en qui ils reconnaissent des frères de sang par delà les divergences confessionnelles qui sont moins grandes qu’elles ne paraissent.

Les chrétiens ont toujours servi de paravents culturels à l’Occident. Lorsque les Ottomans, l’homme malade de l’Europe, n’avaient d’autre alternative que d’accueillir les divers consuls occidentaux qui venaient avec leurs missionnaires à Alep (Français, Italiens, Vénitiens, Génois, Hollandais, Autrichiens, Anglais, etc…), les chrétiens étaient l’interface qui leur permettaient de s’adapter à l’Orient mystérieux. En définitive les chrétiens ne sont les ennemis de personne. Ils ont aussi bien accueillis les Occidentaux que les musulmans. Quoi qu’il en soit, ils se réservent le droit après tant de revers de critiquer les bévues, la courte vue, ou l’emportement intempestif des uns et des autres en Occident qui promeuvent leurs propres intérêts au détriment de la présence multiséculaire des chrétiens et autres composantes ethnico-culturelle du tissu socio-démographique oriental. Ou bien on accepte les principes démocratiques et on prend en compte notre point de vue, ou bien admettez que nous faisons face une fois de plus à un système impérialiste qui exige que nous nous taisions et veut nous contraindre à obéir.

Thierry Meyssan : On assiste dans la presse catholique occidentale à une offensive en règle contre le nouveau patriarche maronite et ses déclarations hostiles à une intervention internationale pour changer le régime en Syrie. Ses détracteurs l’accusent de collaboration avec « la dictature des Assad ». Est-il vrai que la minorité chrétienne d’Orient a peur de la démocratie ?

Mère Agnès-Mariam de la Croix : Je suis déçue par la presse catholique qui suit aveuglément la tendance dictée par les maîtres du monde et qui ne fait que répéter comme un perroquet ce que les médias mainstream propagent à satiété. Dommage que nous ayons, en ces jours difficiles, à nous expliquer d’abord avec nos coreligionnaires qui sont totalement dans la méprise, le malentendu et la désinformation ; à part quelques exceptions dont je salue le courage.

Les Occidentaux se sont habitués à être les juges, les maîtres à penser, les commanditaires, et disons les tuteurs des chrétiens d’Orient. Cela est dû à la trop grande complaisance de certains d’entre nous envers une culture alternative qu’ils ont adoptée. De surcroît, une chose est d’être francophone, une autre est de permettre aux Français —ou à d’autres occidentaux— de s’ériger en pédagogues et tuteurs des chrétiens d’Orient. Le patriarche maronite a dit ce qu’il pensait, de concert avec ses collègues les autres patriarches d’Orient. Il ne l’a pas fait en connivence avec une dictature, mais en harmonie avec ce qu’il croit être la Justice, le Droit et l’intérêt des communautés chrétiennes. Bien sûr, les propos du patriarche contre carrent d’une manière très autorisée les manigances de la communauté internationale visant à instaurer à n’importe quel prix un régime alternatif fantoche en Syrie comme en Libye. Le fait de s’intéresser tellement aux affaires syriennes — oh ! que ne l’eut-on fait lors de la guerre du Liban lorsque nous étions massacrés dans l’indifférence !— au point d’en faire la « une » quotidienne des médias du Nouveau Totalitarisme devrait éveiller l’attention de toute personne libre et critique.

Prétendre que les chrétiens d’Orient et leurs pasteurs sont réticents à accompagner les révolutions arabes par crainte de la démocratie, est une calomnie malveillante. Les chrétiens ont été partout des pionniers de la liberté d’expression, de l’égalité entre citoyens, et de la dignité du peuple. Il est faux de dire que nous ignorons culturellement la démocratie, que nos familles sont autoritaires et qu’en général, il n’y a pas de démocratie dans l’Église. Il s’agit d’une lecture réductrice, superficielle, Pourquoi ne pas parler de l’amour qui règne dans nos familles ? Cette concorde fait que nous n’avons pas besoin de majorité pour diriger puisque le consensus est la réalité quotidienne qui soude les divers membres de cet édifice. Quand à l’Église, c’est la communion qui préside à la relation entre ces membres. Traiter la famille et l’Église sous l’angle de la démocratie, c’est politiser ces réalités qui sont infiniment plus profondes que les intérêts de la Polis. Je suis étonnée que des prêtres qui lancent des séminaires de prière et de jeûne soient en réalité axés sur une vision unilatérale politicienne de la famille, de l’Église, de la société, au point de devenir des consultants bénévoles qui dictent, comme faisaient jadis les colonisateurs, leurs avis assénés comme des oracles du haut d’une estime surabondante de soi à la pauvre plèbe du peuple syrien considéré comme mineur, inculte, aveugle et impuissant.

Les Occidentaux sont gonflés d’orgueil à tel point qu’ils ne peuvent pas penser à d’autres schèmes civils que les leurs, bien que leur monde soit confronté à une crise sociale, économique, morale, insoluble. Dans les sociétés traditionnelles fidèles au système ancestral hérité des temps bibliques, il existe d’autres moyens, d’autres paramètres qui peuvent régir d’une manière autrement réussie la vie quotidienne de la société. Je pense au système patriarcal. Je pense au système des alliances entre familles, entre tribus, entre villes, entre régions et entre États ; un système fédératif basé sur les libertés et les intérêts particuliers de la famille, de la tribu, liés à la terre des ancêtres. Malheureusement l’Occident a balayé le concept d’appartenance à la terre, à la famille, à l’ethnie, et somme toute celui d’identité ontologique. Son modèle est basé, non pas sur la reconnaissance de l’individu, mais sur des intérêts périphériques. C’est au nom de l’économiquement utile que l’on sacrifie —au profit des multinationales— les principes de la patrie, de la famille, de l’identité personnelle. On ne se rend pas compte que nous sommes embarqués dans un totalitarisme ô combien plus effréné et maléfique que ces petits régimes autoritaires que l’on cherche à renverser. Eux ont tous eu le mérite de préserver le profiter du tissu social, identitaire, familial, tribal et clanique de notre mystérieux Orient. Je suis consciente que notre vie heureuse est, à distance, totalement incompréhensible pour l’Occident.

Thierry Meyssan : Le Conseil national syrien de transition (CNS), qui s’est constitué en Turquie, est dominé par les Frères musulmans. Cette confrérie a été longuement et sévèrement réprimée par Damas. Les villes où elle est historiquement présente sont désormais au cœur de la contestation. Les Frères musulmans sont avant tout partisans d’une application moderne de la Charia. Leur préoccupation ne rejoint-elle pas celle de nombreux mouvements chrétiens en faveur d’une restauration de la moralité ?

Mère Agnès-Mariam de la Croix : Je déplore que de soi-disant opposants n’aient pas pris au mot le président Bachar el Assad pour débattre avec lui la série de réformes qu’il est en train de conduire. Au lieu de cela, cette opposition a fermé les portes à toute négociation, non seulement par ses déclarations, mais par la force des armes, des attentats, et autres violences. Le CNS ne se présente pas comme une émanation naturelle d’une aspiration réelle du peuple syrien à ses droits légitimes, mais comme l’accouchement forcé d’une collaboration occulte avec des intérêts étrangers à la Syrie.

L’Alliance entre les Frères musulmans et l’Occident est un scandale pour les chrétiens et pour les musulmans qui ne veulent pas que le religieux empiète dans leurs vies sur le civil. Dans les régimes laïques, instaurés après le colonialisme dans la foulée panarabe, le soulagement pour tous était une certaine distance entre la religion et le civil. Or, les Occidentaux qui rejettent chez eux avec raison l’amalgame civil-religieux cherchent à le favoriser ici pour renverser des régimes laïques ! C’est ce qui fait peur à la majorité du peuple syrien. La Charia appliquée dans sa totalité telle que cherchent à l’instaurer les Frères musulmans, fonde des régimes théocratiques surannés, obscurantistes, tel celui d’Arabie saoudite. Comment accepter une telle régression au XXIe siècle et quel modernisme les Frères musulmans peuvent-ils apporter à la Charia qui étant de nature divine ne saurait être tempérée ou rectifiée par aucun pouvoir humain ?

Je soupçonne une connivence cachée entre les intérêts néocoloniaux de l’Occident et la coercition mentale effectuée au moyen de la Charia. Les puissances occidentales ont malheureusement besoin, pour démocratiques qu’elles se présentent, d’un système qui les aide à subjuguer les masses sous couvert de piété et de fidélité à la religion. En somme, les puissances occidentales ont peur des chrétiens qui d’après l’enseignement de l’Évangile sont libres de choisir le Bien ou le Mal et sont rendus à leur dignité de créatures raisonnables, responsables de leur pensées, de leurs paroles et de leurs actions, ce qui n’est pas le cas du fondamentalisme musulman.

Thierry Meyssan : Des clercs occidentaux vivant dans le monde arabe se sont résolument engagés dans le « Printemps arabe ». Ils soulignent que les Européens ne doivent pas être des privilégiés, mais que tous les peuples ont le droit de vivre avec les standards occidentaux et de bénéficier de la démocratie. Pourtant, le patriarche comme vous même semblez inquiets de la révolution syrienne. En définitive, les chrétiens ont-ils une position communautaire sur ce sujet ou sont-ils politiquement divisés ?

Mère Agnès-Mariam de la Croix : Je crois vraiment que les clercs occidentaux qui vivent dans le monde arabe ne sont engagés que mentalement dans le printemps arabe, ce sont des révolutionnaires de papier. Qui plus est, ils n’ont pas pris la peine —parce que étrangers au tissu social et à la synthèse identitaire orientale— d’ausculter la tendance réelle de l’immense majorité silencieuse, chrétienne et musulmane. Ces clercs occidentaux sont les premiers à être induits en erreur et à démontrer qu’ils méprisent les valeurs orientales pour lesquelles ils disent s’être engagés puisqu’ils cherchent à importer par la force d’une conviction hors de propos le standard occidental comme étant la norme universelle, uniquement viable, du bien être et de la dignité. Malheureusement, regardons en face ce standard, avec des yeux orientaux : où est l’importance donnée à la famille qui s’effrite au point que l’identité du genre est devenue un débat à l’ONU ? qu’en est-il des mœurs totalement révulsives pour un oriental et pourquoi ne pas le dire puisque nous sommes libres de nous exprimer, jamais en Orient nous n’accepterons la banalisation des avortements ou l’isolement des personnes âgées en dehors de leurs familles. Il est certain que le standard occidental n’est une référence que pour les orientaux qui sont déracinés de leur propre identité et qui vivent dans un monde virtuel pour se laisser façonner à l’image de leurs idoles. Ce n’est pas la révolution qui fait peur au patriarche et aux Chrétiens, mais c’est l’ingérence de l’Occident qui laisse à penser qu’il s’agit d’une conspiration ou d’un mouvement détourné plutôt que d’un événement entièrement spontané. Les chrétiens peuvent être divisés politiquement, c’est leur droit. Ils ont toujours été pluralistes et c’est leur honneur. Il n’en demeure pas moins qu’à cause de la liberté inhérente à leur formation religieuse, ils sont les artisans et je dirai une référence pour toute révolution digne de ce nom.
Thierry Meyssan
http://www.voltairenet.org/Les-chretiens-d-Orient-s-erigent
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La Syrie, les médias, les religions, les intérêts, les gens ... Empty Re: La Syrie, les médias, les religions, les intérêts, les gens ...

Message  Loatse Lun 10 Oct - 11:44

merci pour tes infos non2...
(Quelle clairvoyance ce Meyssan !)
je cite :

Je soupçonne une connivence cachée entre les intérêts néocoloniaux de l’Occident et la coercition mentale effectuée au moyen de la Charia. Les puissances occidentales ont malheureusement besoin, pour démocratiques qu’elles se présentent, d’un système qui les aide à subjuguer les masses sous couvert de piété et de fidélité à la religion. En somme, les puissances occidentales ont peur des chrétiens qui d’après l’enseignement de l’Évangile sont libres de choisir le Bien ou le Mal et sont rendus à leur dignité de créatures raisonnables, responsables de leur pensées, de leurs paroles et de leurs actions, ce qui n’est pas le cas du fondamentalisme musulman.

je continue :

L’Alliance entre les Frères musulmans et l’Occident est un scandale pour les chrétiens et pour les musulmans qui ne veulent pas que le religieux empiète dans leurs vies sur le civil.

Que disait déjà Tarik ramandan à propos de son frère hani ? ah oui : "Nous sommes les deux faces d'une même pièce"...

En 2002, Hani Ramadan publie dans le quotidien français Le Monde un article intitulé "La charia incomprise". Cet article provoque de très nombreuses et vives réactions dans la presse. Dans cet article il revient sur la récente condamnation à mort de Amina Lawal par lapidation au Nigéria, fustige la réaction de la presse face à cet événement, qu'il décrit comme étant la volonté de Dieu. Il parle également du SIDA, qu'il suggère être une punition divine à l'encontre de comportements « déviants ».

Début 2003, Hani Ramadan est licencié de son poste d'enseignant au cycle d'orientation de La Golette. Son employeur - le canton de Genève - estime que ses opinions affichées publiquement, ses écrits et son activité d'imam sont incompatibles avec les valeurs de laïcité, de neutralité politique et religieuse de l'établissement.

Hani Ramadan fait recours contre cette décision et obtient gain de cause après une procédure qui a duré deux ans. Son employeur se voit dans l'obligation de le réintégrer au collège de La Golette et lui verser deux années d'arriérées de salaire, il n'occupera cependant plus une place d'enseignant.

En 2004 les services secrets suisses ont vent que des moudjahidins sont recrutés à Genève, en direction de la Syrie et de l'Irak, ils suspectent le centre islamique de Genève, dirigé par Hani Ramadan d'être lié à ce "trafic" et engagent un agent double pour enquêter secrètement à ce sujet. L'enquête relève que Hani Ramadan n'est pas lié et n'est pas au courant de ce trafic. Deux ans plus tard, l'agent double se retourne contre son employeur et rend l'enquête publique.

(source wikipédia...)




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Message  Non2 Lun 10 Oct - 12:19

C'est marrant ... Ta lecture de l'article me semble orientée sur la manipulation des musulmans fondamentalistes pour instiller la peur chez nous, alors que la mienne me faisait voir leur manipulation là-bas pour les intérêts des (néo-)coloniaux.

Bref, ici, Meyssan est peut-être encore plus clairvoyant qu'on ne le pensait, puisqu'il dévoile les deux ... pas rassurant, en tous cas.
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Message  Non2 Mer 12 Oct - 8:06

Th. Meyssan est passé à la télévision syrienne. Il explique comment se sont déroulées les choses en Libye et les parallèles possibles avec la situation en Syrie, et révèle par la même occasion qu'à l'instar de ce qui s'est passé avec la fausse Place Verte de Tripoli, la télévision du Qatar (Al-Jazeera) construit des reproductions de la place des Omeyyades et de la place des Abbassides de Damas (Syrie) à Doha (Qatar).











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Message  Non2 Dim 16 Oct - 5:26

Comme vous le savez probablement déjà, grâce au véto émis par la Russie et la Chine, l'ONU n'a pas pu donner le feu vert à l'agression de la Syrie par l'OTAN.

Cette décision provoque le soulagement, non seulement en Syrie, mais aussi dans les pays de l'ALBA.

La délégation de l’ALBA à Damas condamne l’impérialisme américain
Une culture de violence, de mort et de drogues (Dissident Voice)
Gearóid Ó Colmáin, le 16 octobre 2011

La décision historique de la Chine et de la Russie du 5 octobre 2011 d’opposer leur veto à la résolution des puissances Euro-Alantiques qui voulaient imposer des sanctions au gouvernement syrien a porté un grand coup à l’impérialisme occidental.

Le veto chino-russe a ravivé les espoirs de paix et de sécurité des pays développés qui assistent, horrifiés et indignés, à l’orgie de violence à laquelle se livre l’OTAN en bombardant la Libye depuis 8 mois.

Les forces de sécurité de la république arabe syrienne combattent des gangs armés soutenus par les services secrets occidentaux depuis février. Des milliers de civils innocents et des milliers de personnes travaillant à la sécurité ont été tués. Le Blitzkrieg de l’OTAN contre le peuple de Libye et la guerre secrète contre le peuple de Syrie révèlent la panique qui a saisi le capitalisme occidental ainsi que la profonde division qui règne entre les pays progressistes qui tentent de créer un monde multipolaire et les ploutocraties malades qui se livrent aujourd’hui au pillage, au vol et au meurtre de masse dans un effort désespéré pour maintenir leur hégémonie.

Les pays de l’ALBA (Alliance bolivarienne d’Amérique), comme le Venezuela, la Bolivie, le Nicaragua et Cuba, n’ont pas cessé de soutenir le grand peuple de la Libye socialiste arabe Jamahirya et la république arabe de Syrie dans leur longue lutte contre les terroristes soutenus par l’OTAN.

Le 9 octobre une délégation d’officiels de l’ALBA s’est rendue à Damas, la capitale de la Syrie, pour exprimer sa solidarité avec le pays terrorisé. La délégation incluait le ministre des communications de Bolivie, Eban Canelas, le ministre des affaires étrangères du Venezuela, Nicolas Maduro Moros, le ministre des affaires étrangères de Cuba, Bruno Eduardo Rodriquez, le ministre des affaires étrangères de l’Equateur, Pablo Villa Gomez, et le ministre des affaires étrangères du Nicaragua, Maria Rubiales.

Nicolas Madura, le ministre des affaires étrangères du Venezuela a dit à la TV syrienne le 10 octobre : "La puissance mondiale qui domine les médias a recours au terrorisme médiatique et à la guerre politique et psychologique pour imposer sa vision du monde."

Madura a ajouté que pendant les 30 dernières années : "Cette puissance a imposé sa propre culture au monde entier, une culture de violence, de mort et de drogues et a constitué un réseau de chaînes de télévisions et de presse pour asservir le monde entier."

Le ministre bolivien des communications, Ivan Canelas, a dit à la même chaîne de TV : "Ce que nous avons vu en Syrie est très différent de ce que la presse étrangère nous a montrés. La paix et la sécurité y règnent. Les gens vont à leur travail et vivent normalement. C’est la preuve que les organes médiatiques sont au service des puissances impériales qui veulent attenter à la souveraineté et à la dignité non seulement de la Syrie mais aussi d’autres peuples de la planète comme la Bolivie, le Venezuela, le Nicaragua et l’Equateur, Cuba et le Pérou.

M. Canales a aussi insisté sur la nécessité d’une réforme radicale de l’ONU afin de soustraire cette organisation au contrôle des USA.

Maria Rubiales, vice-ministre des affaires étrangères du Nicaragua a dit : "Quand une crise épouvantable éclate en Occident, spécialement aux USA, la façon la plus facile de s’en sortir pour eux est de détruire d’autres pays."

A propos des groupes terroristes armés par l’Occident qui sévissent en Syrie, Rubiales a dit : "Si cela arrivait aux USA, ils enverraient l’armée écraser les terroristes armés."

L’arrivée de la délégation d’Amérique Latine à Damas est une nouvel exemple révélateur de l’isolement grandissant du culte de l’impérialiste américain. Au fur et à mesure que de plus en plus de gens s’informent auprès des médias alternatifs dans le monde, les mensonges et la propagande du complexe impérialiste atlantiste se trouvent régulièrement démasqués.

Les pays de l’ALBA, et notamment le Venezuela, ont des relations étroites avec la république arabe syrienne. En novembre 2010, le ministre des affaires étrangères du Venezuela, Nicolas Maduro, s’est rendu à Damas pour finaliser 10 projets conjoints entre la Syrie, le Belarus et le Venezuela.

Il a dit aux reporters : "Le but de ce périple est de consolider des projets élaborés avec ces pays frères pour construire un nouveau monde que nous avons décrit en termes concrets."

Le Belarus est un partenaire important du Venezuela depuis longtemps. Minsk est parvenu à réduire sa dépendance pétrolière à la Russie grâce à un accord avec Caracas sur l’importation de pétrole dans des quantités qui peuvent aller jusqu’à 10 millions de tonnes.

Caracas, quant à lui, a aussi tiré profit de sa relation étroite avec l’ancienne république soviétique. Belarus a aidé le Venezuela à réaliser son ambitieux projet, Mision Casa Vivienda, Mission logement pour tous, qui a pour but de résoudre le problème du logement dans le pays.

Le Belarus a aussi subi les attaques du Nouvel Ordre Mondial ; les USA y ont orchestré les "révolutions de couleur" pour tenter de renverser le régime à plusieurs reprises.

Le président du Belarus, Alexander Lukashenko, a dit aux reporters russes le 7 octobre : "Ils ont essayé de fomenter une révolution au Belarus au moyen des réseaux sociaux. La personne qui gérait ces réseaux sociaux est en Pologne, protégée par les services spéciaux et financée par qui nous savons."

Les liens commerciaux bilatéraux entre la Syrie et le Belarus se sont intensifiés depuis 2007. Comme les pays de l’Alliance Bolivarienne, la Syrie et le Belarus luttent pour leur indépendance, leur souveraineté nationale et leur autonomie. L’accord commercial spécial entre le Venezuela, le Belarus et la Syrie, montre clairement que les pays en voie de développement veulent instaurer un monde multipolaire.

La visite en Syrie de la délégation de l’ALBA a été, bien évidemment, ignorée des médias occidentaux. Mais cette visite a une grande importance. La Syrie se bat, depuis février, contre un soulèvement secrètement fomenté par les services secrets occidentaux par l’intermédiaire de terroristes islamiques que les médias dominants aux mains des multinationales présentent au monde comme des "manifestants pacifiques".

De nombreux pays de l’ALBA ont souffert, dans le passé, de cette forme de terrorisme fomenté par les USA.

Les terroristes entraînés par les USA, connus sons le nom de “contras”, ont été utilisés contre le gouvernement sandiniste du Nicaragua, dans les années 1980, et ont coûté la vie à 30 000 Nicaraguayens. Les terroristes nicaraguayens étaient décrits par la presse occidentale comme des ’combattants de la liberté’ exactement comme les terroristes syriens d’aujourd’hui sont décrits comme des "pro-démocrates", victimes d’un ’état terroriste’. La campagne terroriste soutenue par les USA a si bien marché au Nicaragua que Washington a décidé d’envoyer son principal organisateur, Michael Kozak, au Belarus comme ambassadeur des USA. Kozak a dit au journal le Times, le 3 septembre 2001 que "l’objectif et, dans une certaine mesure, les méthodes employées sont les mêmes au Belarus qu’au Nicaragua."

La récente visite en Syrie de la délégation de l’ALBA a montré que la véritable communauté internationale est consciente des "objectifs" et des méthodes" de l’impérialisme étasunien au Moyen Orient et dans le monde ainsi que du rôle méprisable des médias dominants dans la désinformation du public en ce qui concerne la Syrie. Mais surtout, la visite de la délégation de l’ALBA a envoyé aux élites euro-atlantistes dégénérées le signal que leur effort pour dominer la planète et y imposer leur "culture de violence, de mort et de drogues" est vouée à l’échec.

Gearóid Ó Colmáin est né à Cork, Irlande, et habite à Paris. Il a écrit pour Metro Eireann. Il s’intéresse à la géopolitique, la globalisation, la philosophie et les arts. Il est membre du SISA, le syndicat italien pour l’écologie et l’éducation.

Pour consulter l’original : http://dissidentvoice.org/2011/10/%e2%80%9ca-culture-of-violence-death-and-drugs%e2%80%9d-alba-delegation-in-damascus-condemns-us-imperialism/

Traduction : Dominique Muselet
http://www.legrandsoir.info/une-culture-de-violence-de-mort-et-de-drogues-dissident-voice.html
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Message  Loatse Dim 16 Oct - 12:31

Que dire non2, si ce n'est que l'amérique (comme le disait claire chazal ce soir aux actus) possède une mentalité qui nous est complètement étrangère...

fille ainée et moi même avons regardé horrifiées le mini reportage (au jt de 20h) sur cette espère de foire de la mort qui a lieu deux fois par an dans le kentuky et où de tous jeunes adolescents venus en famille s'entrainent sur des cibles "mannequins" avec des fusils à pompes !!!!

A voir absolument; c'est très parlant.... :affraid:

http://www.wat.tv/video/west-point-rendez-vous-passionnes-4bwkn_2i6xp_.html

En ce qui concerne la Syrie, j'ai également lu que les grandes nations telles que la russie et la chine commencent à "bouger"... Que les membres de l'ALBA viennent sur place (en syrie) pour s'apercevoir qu'encore une fois la propagande destinée aux européens (entre autres) est de plus en plus grossière... (je ne crois pas qu'il reste de lecteurs de médias alternatifs crédules... Smile ) bref que ceci est une bonne chose si l'on ne veut pas qu'il ne reste plus, du moyen orient que des tas de pierres...

Le simple fait que l'Otan n'ait pas bronchée lors de la répression sanglante du mouvement de contestation à barhein en dit long sur les intérêts geostratégiques en cours... (on ne sait plus ce qui est spontané et ce qui ne l'est pas dans tout ce merdier :x )...

Je crois que l'opinion internationale commence à réagir.... ce fait ci, ajouté aux autres (dont ceux relatés dans ton article, non 2) est révélateur me semble t'il d'un probable retournement de situation pour l'empire...

http://www.levif.be/info/actualite/international/amnesty-international-veut-qu-on-arrete-bush/article-1195117325184.htm


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Message  Non2 Dim 27 Nov - 23:28

Le témoignage d'une traductrice invitée en Syrie avec des journalistes. Elle témoigne pour rendre compte de la différence entre la réalité du pays et ce que nous en présentent les médias : Les chemins de Damas.

Pour connaitre un peu mieux l'histoire et les situations politique, ethnique et religieuse de la Syrie : Critique du discours de la "révolution" syrienne
Partie 1 : L’Hétérogénéité culturelle de la Syrie
Partie 2 : L’Accord Sykes-Picot
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Message  Non2 Lun 28 Nov - 1:38

Petit ajout au post précédent : le témoignage du réseau Voltaire, les précédents, les 4 mensonges de l'OTAN et les 4 évidences que l'OTAN aimerait pouvoir cacher : Mensonges et vérités sur la Syrie.

Note : qui sont les takfiris ?
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Message  Non2 Lun 28 Nov - 2:01

Ce n'est pas encore tout ...

Robert Ford, Ambassadeur des États-Unis en Syrie, est le fonctionnaire clé du Département d’État responsable du recrutement d’ « escadrons de la mort » arabes auprès des unités affiliées à Al-Qaïda en Afghanistan, en Irak, au Yémen, et en Tchétchénie, pour lutter contre l’armée et les forces de police syriennes dans la Syrie assiégée.
http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=27894
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Message  Loatse Lun 28 Nov - 12:52

Pétard, ma connection internet est toute faiblichonne ce soir Sad il me faut un bout de temps avant de pouvoir ouvrir un onglet...

Merci pour tes liens non 2...

Il semble que la situation en syrie est on ne peut plus confuse... j'ai pris le temps de faire quelques recherches supplémentaires...

voilà ce que j'en ai déduis (mais je peux me tromper), tes sources incluses.. :

Il se trouverait des agents extérieurs et des éléments armés (mais par qui ?) qui appelent à se soulever le peuple syrien... argent, menaces ou exécutions pour ceux qui refusent de se joindre à ces mouvements de "contestation" (peut être le genre de procédé du fnl pendant la guerre à paris, qui a fait que des innocents obligés de se trouver là ont servi de bouclier), ces éléments seraient semble t'il minoritaire mais sèmeraient la terreur.... (?)

NB : si une partie de ceux ci sont armés jusqu'aux dents, il va de soi qu'en face les canons à eau et les tirs à balles de caoutchouc semblent légers comme mode de défense....



les "pauvre syriens affamés" ont les chaines cablées et peuvent voir les infos diffusées sur cnn entre autres... certaines manifestations en france de soutien à el assad seraient en fait présentées comme des manifestations contre le régime témoigne une syrienne dans le site d'ou est tiré le lien ci dessous (à vérifier)

Les syriens si ma mémoire est bonne seraient (à part juifs et chrétiens) des alaouites (chiites), et plusieurs sources font mentions de "rebelles" islamistes sunnites...(quelque soit le nom qu'on leur donne)

La russie a acceptée de servir de médiateur, la chine et elle ainsi que l'irak et le liban sont contre les sanctions imposées par la ligue arabe...

Le témoignage d'un journaliste (que tu trouveras également dans la libre belgique, non 2)
http://www.egaliteetreconciliation.fr/Syrie-un-journaliste-de-la-grande-presse-temoigne-9267.html




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Message  Non2 Jeu 1 Déc - 12:32

Mais d'où viennent les nombres de morts que nous citent nos journaux, l'ONU, nos gouvernements ? Ils viennent d'organisations "humanitaires" qui les tiennent d'activistes anonymes, la plupart du temps. Non seulement ces chiffres sont invérifiables, mais en plus ils viennent de gens dont le but est de faire tomber la Syrie. SYRIE : Mensonges médiatiques ou le prétexte à une autre «guerre humanitaire» / Manifestations en Syrie: Qui compte les morts? par Julie Lévesque.

De plus, le rapport du Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU en ce qui concerne “les crimes syriens contre l’humanité” a été en fait co-écrit par Karen Koning AbuZayd, une directrice du think-tank américain privé de Washington : le Middle East Policy Council, qui inclut des gens d’Exxon, des agents de la CIA, des représentants du gouvernement, de l’armée américaine et même le président de la chambre de commerce américano-qatarie, qui inclut aussi parmi ses membres: Al Jazeera, Chevron, Exxon, le fabriquant de munitions Raytheon (qui a fourni les munitions des salves d’ouverture de l’OTAN durant la guerre en Libye) et Boeing. Syrie: le génocide de l’OTAN approche / Le rapport de l’ONU sur la Syrie a été co-écrit par le directeur d’un think-tank privé américain.
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Message  Loatse Jeu 1 Déc - 12:57

Mais d'où viennent les nombres de morts que nous citent nos journaux, l'ONU, nos gouvernements ? Ils viennent d'organisations "humanitaires" qui les tiennent d'activistes anonymes, la plupart du temps

On ne voit rien aux infos... mais sur le net, ce n'est pas silence radio...loin de là !

On sait de source sûre que le régime syrien, contrairement à la Jamahiriya libyenne, n’utilise pas l’aviation, mais l’évocation de bombes pleuvant du ciel enjolive utilement un tableau évocateur d’apocalypse… et que complète le chiffre de 3500 morts depuis huit mois - 50 fois moins qu’en Libye suite à l’intervention de l’Otan – en omettant de dire qu’il ne comprend pas seulement des opposants mais aussi les 1100 soldats tués lors des opérations de maintien de l’ordre, souvent par des tireurs embusqués d’origine inconnue ! Dans ces conditions il devient évident que le plan de la Ligue arabe ne pouvait être que mort-né, ce qui, in fine, a le mérite de le montrer sous son vrai jour : celui d’une déplorable mise-en-scène médiatico-diplomatique visant à faire passer les agresseurs pour d’inoxydables défenseurs de la veuve et de l’orphelin.(Camus/ source agoravox, voir lien en fin d'article)

sur ce post, quelques informations dont certaines que l'on retrouve dans tes liens, mais avec quelques éléments complémentaires...

L'Otan oserait elle se mettre à dos la russie (son soutien se confirme on dirait) ? S'en fiche on dirait notre "Hamster à ressort" qui recommence à mettre la charrue avant les boeufs.... Rolling Eyes

(mama mia ! pourquoi il nous entraine dans ces galères ??? pale )

Gilles Munier, citant le canard enchainé nous dit que la dgse entraine et fait transiter des hommes et des armes au Liban et en Turquie : ” Nicolas Sarkozy n’a tiré aucun d’enseignement des conséquences catastrophiques provoquées par l’effondrement du régime libyen. Il s’apprête à reconnaître officiellement le CNS (Conseil National Syrien) qui devrait emménager dans les locaux de l’ambassade, rue Vanneau. Le Canard enchaîné a révélé que des instructeurs du Service action de la DGSE, du COS (Commandement des opérations spéciales) et du MI6 britannique forment les extrémistes armés de l’Armée syrienne libre (ASL) à la guérilla urbaine, au Liban et en Turquie (3).”
Un média iranien citant la presse turque nous dit la même chose : ” A Turkish newspaper has unveiled that French military forces are training armed Syrian rebels to fight the government of President Bashar al-Assad.
According to Milliyet, as cited by IRNA, France has sent its military training forces to Turkey and Lebanon to coach the so-called Free Syrian Army — a group of defectors operating out of Turkey and Lebanon — in an effort to wage war against Syria’s military. ” presstv.ir

Gilles Munier nous parle aussi de flotte russe faisant route vers la Syrie : ” La presse israélienne s’est inquiétée de la présence en Méditerranée de plusieurs navires de guerre russes (1), mais ce n’est rien à côté de ceux qui se profilent à l’horizon (2). Le porte-avions Maréchal Kouznetsov a quitté Mourmansk le 13 novembre. A bord, une trentaine d’avions de chasse et des d’hélicoptères, des missiles à capacité nucléaire d’une portée de 550 km. Le destroyer anti-sous-marin Amiral Chabanenko fait partie de l’escadre qui l’accompagne. Après des exercices en mer de Barentz, le Kouznetsov a pris la direction de la Méditerranée orientale via l’Atlantique nord. Il devrait mouiller à Tartous mi-janvier, où il sera sans doute rejoint par des éléments de la flotte russe de la mer Noire, comme cela a été le cas en 2008 “.

l’information, si elle vrai, qui montre que la tension est vraiment palpable est l’envoi par la Russie de système de défense S-300 en Syrie : ” “Les navires de guerre russes qui ont atteints les eaux syriennes ces derniers jours transportaient entr’autre, des conseillers techniques russes qui ont aidé les Syriens à installer tout un réseau de missiles S-300 que Damas avaient reçu ces dernières semaines, dit un article dans le journal de langue anglaise basé à Londres Al Quds-Al Arabi ce Jeudi.
Citant des sources en Russie et en Syrie, l’article dit que Moscou voit une attaque occidentale sur la Syrie comme “le dépassement d’une ligne rouge qui ne pourrait être toléré”, rapporte Arutz Sheva. ( israelnationalnews.com ) ( traduit par resistance71

source : Fontzibrain (son commentaire) dans un excellent article sur la Syrie
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/syrie-la-cible-libye-l-epuration-105394
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Message  Non2 Jeu 1 Déc - 15:06

Si ça se confirme, il reste à espérer que tous en resteront à montrer leurs gros bras et qu'aucun n'osera lancer la prochaine guerre ...
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Message  Loatse Jeu 1 Déc - 15:52

Je refuse d'y croire....

(mode visualisation créatrice, image paisible) flower

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zzzzzz non2

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Message  Non2 Dim 4 Déc - 14:33

Les salafistes, les frères musulmans, des bandes armées de voyous locaux, les déserteurs de l'armée syrienne (ASL), des sociétés de mercenaires, des agitateurs du CNT libyen, et les "rebelles" du CNS, aidés par la Turquie, le Qatar, financés, armés et entrainés par l'OTAN, l'Arabie Saoudite et les pays du Golfe, le MI6 et les commandos des services spéciaux français, mettent la Syrie en état de déstabilisation en tentant de provoquer une guerre civile.

La guerre économique a provoqué le gel des avoirs syriens de par le monde.

La Russie et l'Iran, qui en voulaient déjà à la Turquie d'avoir accepté l'installation de missiles OTAN sur le sol turc, n'apprécient pas du tout un scénario d'intervention en Syrie. Les pays du BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) sont formels,
‟aucune excuse que ce soit pour une intervention étrangère en Syrie, et '' toute interférence extérieure dans les affaires de la Syrie, non conforme à la Charte de l'ONU, doit être exclue. » Pas de '' bombes sur l’Iran ».”
Un porte-avion russe équipé de missiles nucléaires a quitté Mourmansk pour la Syrie. La flotte russe de la Mer Noire est prête à l'intervention depuis l'arrivée du porte-avion George H.W. Bush.

Les messages sont clairs des deux côtés, l'OTAN veut renouveler les massacres qu'ils ont accomplis en Libye, La Russie et l'Iran ne le veulent pas. Et les deux camps semblent prêts à risquer une guerre mondiale pour faire triompher leur vision des choses.

Côté chinois, silence radio ...

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